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Laura Bachman ne touche pas

Danse, Décevant, Les critiques, Paris

© Christophe Manquillet

Dans le cadre du Festival Faits D’Hiver, la danseuse Laura Bachman présente sa première chorégraphie en duo avec Marion Barbeau. Mais peine à embrasser son sujet et faire véritablement acte chorégraphique. Ne me touchez pas, à regret, ne nous touche pas malgré la virtuosité et l’évident engagement physique de ses interprètes.

D’abord le noir et puis un son. Un son long et continu. Envahissant et anxiogène. Puis un carré de lumière à jardin découpant en son centre la silhouette dessinée de la danseuse Marion Barbeau en robe courte et noire découvrant bras et jambes. Debout face à nous, immobile et droite. Puis un mouvement du doigt presque imperceptible enclenche le processus. Un premier geste puis un deuxième et leur enchaînement, des mains qui se baladent le long du corps, de haut en bas, grattent la surface, empoignent la gorge, un rire qui s’échappe et s’étouffe sitôt expulsé, un presque cri, « arrête », et ce solo d’ouverture porté par une Marion Barbeau intense et ancrée campe une ambiance sombre, où la violence est à portée de geste, tapie dans l’ombre. La danseuse devenue célébrité avec le film de Cédric Klapich, En corps, dont elle tenait avec une grâce inouïe le rôle principal, impose d’emblée une présence forte et captivante qui nous tend tout entier vers la suite et ses promesses. Hélas.

Laura Bachman, interprète chez Benjamin Millepied et Anne Teresa de Keersmaeker a roulé sa bosse en tant que danseuse. Sa technique, sa virtuosité même, ne sont plus à prouver. Avec Ne me touchez pas, elle s’essaie à un premier geste chorégraphique sur le thème du toucher. Si l’entrée en matière amorce une approche assez répulsive de la main sur la peau, et génère des images de gestes déplacés et mains baladeuses importunes, la suite nous perd dans des séquences dont on peine à percevoir le sens ou du moins la pertinence dramaturgique, alternant duos et solos dans un cadre minimaliste structuré par les changements de lumière. Les bras sont au cœur de cette danse esthétique où la précision de l’écriture chorégraphique s’accorde avec l’exécution pointilleuse de la partition par des interprètes sans faille. Mais la chorégraphie en elle-même ne convainc pas, trop convenue, presque datée, et l’on reste malheureusement à la porte de ce que Laura Bachman a voulu transmettre ou exprimer.

Avec un sujet pareil, très beau sujet soit dit en passant, on attendait plus de complexité, espérant que l’exploration du contact physique aille plus loin, dans le risque et surtout la singularité. Il nous apparaît ici effleuré, cantonné à quelques jolis mouvements répétés jusqu’à nous épuiser. Certains passages sortent du lot cependant, notamment ce duo en face à face tout en bras balanciers où l’on sent dans leurs regards plantés l’un dans l’autre toute la complicité entre elles. Dans leurs yeux mêlés, enfin, quelque chose advient, d’impalpable et de mystérieux. Ce qu’on appelle le lien. Et lorsque Marion Barbeau rhabille sa comparse après un solo de dos nu qui tombe comme un cheveu sur la soupe, et prend le temps de lui nouer les cheveux en une queue de cheval, là, dans cette échappée toute simple et ce geste attentionné, le toucher à l’œuvre dans la pièce sort de son anonymat et s’ancre enfin dans une réalité partagée. Naturel et vivant. Dommage que l’ensemble n’atteigne pas ce niveau de sensibilité et jamais ne décolle, que le corps ne soit utilisé qu’à des fins techniques, comme un outil plutôt qu’un passeur car les danseuses, Laura Bachman elle-même et Marion Barbeau, ne déméritent pas en présence et qualité gestuelle. D’autant plus que la création musicale est intéressante, créée en binôme entre l’accordéoniste Vincent Peirani et le percussionniste Michele Rabbia, elle apporte une atmosphère singulière et des variations dynamisantes.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

Ne me touchez pas
Spectacle de Laura Bachman
Concept et chorégraphie Laura Bachman
Créé avec Marion Barbeau
Avec Laura Bachman, Marion Barbeau
Musique originale Vincent Peirani et Michele Rabbia
Création lumière Éric Soyer
Régie Quentin Maes
Costumes Laura Bachman (avec la complicité de Marion Barbeau et Axelle Bachman)
Regard extérieur Magali Caillet-Gajan
Conseil dramaturgique Karthika Naïr
Diffusion Damien Valette
Production
Damien Valette Prod.
Coproduction
Les Halles de Schaerbeek, Théâtre – Sénart – Scène nationale, La Comète – Scène nationale de Châlons-en-Champagne, MC2 : Grenoble – Scène nationale, Centre chorégraphique national de Belfort, La Soufflerie – Scène conventionnée de Rezé, Théâtres de la ville du Luxembourg et Fédération Wallonie-Bruxelles.
Avec le soutien CalArts, California Institute for the Arts, Les Gémeaux – Scène nationale de Sceaux, Théâtre des Bouffes du Nord, La Ménagerie de verre, Tour à Plomb centre culturel et sportif, L.A. Dance Project, Charleroi Danse et La Villette

Durée : 55 min

Du 17 au 20 janvier 2024
Au Théâtre de la Bastille

20 janvier 2024/par Marie Plantin
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