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Raymond Carver à la légère

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Reims, Rennes, Théâtre

Love me tender © Elizabeth Carecchio

Guillaume Vincent adapte et entremêle six textes du nouvelliste américain Raymond Carver dans Love me tender présenté aux Bouffes du nord puis en tournée. Un montage efficace mais qui tire trop vers le divertissement.

Au fil de la pièce, deux sentencieuses certitudes se font entendre : « Les gens n’en ont rien à foutre des autres » et « rien ne changera jamais vraiment ». Proférées par Philippe Smith qui interprète avec finesse un auteur en panne d’inspiration, elles donnent le ton, drôle et amer, de Carver : des mots simples et elliptiques, des dialogues décousus, des répliques anodines ou assassines qui fusent pour dire non sans humour mais sur fond de déprime et de lassitude, la disharmonie du couple, thème central de son oeuvre. Ils sont quatre duos sur scène, face aux autres, face à eux-même, et aux vicissitudes de l’existence, à l’essoufflement, au mensonge, au fantasme. Le ton est bien là mais pourtant pas si bien restitué. Une folie douce souffle sur le désordre d’un intérieur middle class réenchanté par des paquets cadeaux à foison, des guirlandes lumineuses et un rideau pailleté (la marque de fabrique du metteur en scène qui aime à loisir le music-hall). Là où Carver élude, Vincent encombre. L’auteur souvent taxé de minimalisme trouve dans son adaptation théâtrale un étonnant traitement, celui de tout montrer, appuyer, forcer.

Dans deux salons concomitants, se jouent d’abord simultanément deux soirées de réveillon : guindée d’un côté avec fausse conversation autour d’un vin chaud, dépravée de l’autre genre Coca et défonce. Plongé dans cet univers, Guillaume Vincent capte de minuscules événements, banales en apparence, dessine des personnages aux traits saillants, dont les corps et les esprits sous tension s’échauffent, au bord de l’implosion et du malaise. On sent de l’empathie pour leurs dérapages. Mais les personnages donnent vite l’impression qu’ils ne sont que prétextes à rire. La facture « petite-bourgeoise » de ce théâtre qui voisine avec le boulevard gentiment potache fait que le « Tchekhov américain » comme on appelle souvent Carver prend davantage les traits d’un Feydeau.

Alors, les acteurs s’en donnent à cœur joie. Ils font preuve d’une certaine verve comique comme Emilie Incerti Formentini ou Florence Janas, des fidèles de Guillaume Vincent, ou bien encore Cyril Metzger, jeune comédien prometteur. Le jeu est plein d’allant. Il faudra attendre longuement pour enfin accéder sans facétie ni gaudriole aux fêlures de ces êtres fragiles, émotifs, paniqués. Tandis que s’imposent des questions sur la fin de vie, la séparation amoureuse, la solitude, la fin du spectacle bascule subitement dans une noire et grave tristesse mais l’ensemble laisse tout de même penser que Guillaume Vincent a un peu trop pris Carver à la légère.

Love me tender d’après des nouvelles de Raymond Carver

adaptation et mise en scène Guillaume Vincent
Dramaturgie Marion Stoufflet

Scénographie James Brandily

Lumières Niko Joubert

Costumes Lucie Ben Bâta

Avec

Victoire Goupil, Emilie Incerti Formentini, Florence Janas,
Cyril Metzger, Charles-Henri Wolff

Production
C.I.C.T.– Théâtre des Bouffes du Nord ; Cie MidiMinuit
Durée: 1h30

14 septembre → 5 octobre 2018 ThéâTre des Bouffes du Nord
8 et 9 novembre 2018 Aire liBre reNNes en partenariat avec le Théâtre National de Bretagne
22 au 24 mai 2019 Comédie de Reims

17 septembre 2018/par Christophe Candoni
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