Les deux déesses se présente donc comme une réécriture contemporaine, théâtrale et musicale, du mythe de Déméter et Perséphone, ce couple de mère et fille qui a su tenir tête aux Dieux et se retrouver envers et contre tout. Ainsi sont nées les saisons, dit-on.
Ce mythe, qui met au centre deux femmes auxquelles on a rendu un culte pendant plusieurs siècles avant l’avènement du christianisme, est relativement méconnu. Il porte pourtant en son sein beaucoup des sujets qui nous occupent aujourd’hui. Il y est question, entre autres, d’inceste, d’écologie, d’émancipation, de renaissance. Il décrit avant l’heure une famille monoparentale chez les Dieux. Il est fertile en interprétations et métaphores.
Quelle serait aujourd’hui la figure du mal ? Où sont nos morts contemporains ? Quelle déesse se cache derrière nos SDF ? Comment prenons-nous soin de la terre ? Comment s’émanciper d’une mère puissante et aimée ? Comment les traumatismes nous suivent et nous habitent ? Quels sont ces fils invisibles qui nous lient si fortement à notre famille, à notre généalogie, alors que nous avons cru les couper et y échapper ? Quel compromis sommes-nous contraints de trouver dans nos vies pour continuer à vivre ensemble ? Comment s’échapper et s’affranchir d’une oppression masculine ?
Ça commencerait comme ça,
On se dirait que la déesse Déméter serait, comme beaucoup de nos mères âgées, confiée aux bons ou mauvais soins d’un ehpad, qu’elle serait atteinte, comme beaucoup de nos mères âgées, d’une maladie dégénérative, qui la laisserait de longues heures inerte sur son fauteuil. Des musiciens-chercheurs-soignants tenteraient de stimuler sa mémoire auditive, qui perdure, dit-on, le plus longtemps, par des musiques et des sons afin de faire remonter les souvenirs enfouis. Elles et Ils auraient à coeur de reconstituer, bribes après bribes, l’histoire de la déesse Déméter et de sa fille Perséphone, sortir des limbes ce mythe qui nous constitue, même si nous le connaissons pas forcément, comme nous construit le récit de nos mères et de leurs mères avant elles.
Ça commence sur l’Olympe par un viol, ça continue sur terre avec une adolescente qui accouche d’une fille, une mère solo qui prend sa vie en main avec l’aide des plantes, des animaux, de la nature à qui elle sait parler et commander, du serment que font mère et fille que rien ne les sépare jamais, de tout ce qui ne devrait pas arriver, qui arrive forcément et permet aux déesses de devenir ce qu’elles sont et aux filles d’apprendre aux mères. Des traversées que sont les vies avant qu’elles ne s’éteignent. De la plus épique et divine à la plus minuscule et silencieuse. Les deux se rejoignent et se mêlent.
Les deux déesses
Texte et mise en scène
Pauline SalesComposition musicale
Mélissa Acchiardi (batterie, percussion)
Antoine Courvoisier (clavier)
Nicolas Frache (guitare)
Aëla Gourvennec (violoncelle)
et Simon AeschimannAvec
Mélissa Acchiardi,
Clémentine Allain,
Antoine Courvoisier,
Nicolas Frache,
Aëla Gourvennec,
Claude Lastère,
Élizabeth Mazev,
Anthony PoupardSon Fred Bühl
assisté de Jean-François Renet
Scénographie Damien Caille-Perret
Maquillage-coiffure Cécile Kretschmar
Costumes Nathalie Matriciani
Lumière Laurent Schneegans
Travail chorégraphique Aurélie Mouilhade
Régies générale et lumière Xavier Libois
Régie plateau Christophe Lourdais
Régie son Jean-François RenetEn résidence au Théâtre Jean Lurçat – Scène nationale d’Aubusson et au Théâtre cinéma de Choisy-Le-Roi
Avec le soutien du Fonds SACD/ Ministère de la Culture Grandes Formes Théâtre
Avec le soutien du Conseil départemental du Val de MarnePartenaires et coproducteurs
Les Quinconces L’espal — Scène nationale du Mans ; La Halle aux grains — Scène nationale de Blois ; Théâtre Jacques Carat à Cachan ; L’Estive, Scène nationale de Foix et de l’Ariège ; La C.R.E.A – Coopérative de Résidence pour les Ecritures, les Auteurs et les Autrices – Mont Saint-Michel-Normandie ; TGP – Théâtre Gérard Philipe, Centre dramatique national de Saint-Denis ; Espace Marcel Carné – Saint-Michel-sur-Orge ; MC2: GrenobleLa compagnie À L’Envi est conventionnée par la DRAC Île-de-France
Durée estimée : 2h
Création les 5 et 6 novembre 2024 à
Les Quinconces L’espal – Scène nationale du Mans14 et 15 novembre
La Halle aux grains — Scène nationale / Bloisdu 20 novembre au 1er déc
TGP – Centre dramatique national / Saint-Denis17 décembre 2024
Espace Marcel Carné / Saint-Michel-sur-Orge19 décembre
Théâtre Jacques Carat / Cachan9 janvier 2025
Agglomération du Mont-Saint-Michel, Salle des Raquettes – Isigny-Le-Buat14 janvier
L’Estive – Scène nationale de Foix et de l’Ariège / Foix5 et 6 février 2025
MC2: Maison de la Culture de Grenoble
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