Le Tartuffe gourou de Luc Bondy, de retour avec une distribution en partie renouvelée
Audrey Fleurot et Micha Lescot photo de répétition, janvier 2016 © Thierry Depagne
Hommage à Luc Bondy avec la reprise de son Tartuffe, On y retrouve Micha Lescot dans le rôle-titre, au cœur d’une distribution en partie renouvelée. Marie-Louise Bischofberger et Vincent Huguet, collaborateurs artistiques de Luc Bondy, s’associent pour reprendre sa mise en scène.
Luc Bondy a déjà monté ce Tartuffe au Festival de Vienne en allemand, dans ce même décor de Richard Peduzzi, majestueux et impressionnant comme toujours. C’est grande maison bourgeoise, très haute de plafond. Au début de la pièce, la famille d’Orgon est réunie autour de la table du petit déjeuner. Luc Bondy prend son temps pour installer l’action. Il y a un côté austère et jésuite dans cette famille. Madame Pernelle est assise dans un fauteuil roulant. Dans un silence de mort, chaque membre de cette famille en crise rumine.
Le Tartuffe de Luc Bondy est un prédateur. Le metteur en scène a gommé tout le côté dévot du personnage pour s’attacher à son côté malsain et usurpateur. Micha Lescot s’est inspiré de ces gourous qui parviennent à embrigader leurs proies. C’est un homme quelconque, sans grand charisme et pourtant il parvient à embobiner Orgon jusqu’à le convaincre de lui céder tous ses biens. Micha Lescot, légèrement bedonnant, est parfait, inquiétant, c’est un pauvre type. Tout est bien huilé dans ce spectacle réfléchi qui possède du sens et beaucoup de rigueur.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Tartuffe de Molière
Mise en scène de Luc Bondy
Collaboration à la mise en scène Marie-Louise Bischofberger Bondy
Conseiller artistique Vincent Huguet
avec Christiane Cohendy, Victoire Du Bois, Audrey Fleurot, Laurent Grévill, Nathalie Kousnetzoff, Samuel Labarthe, Yannik Landrein, Micha Lescot, Sylvain Levitte, Yasmine Nadifi, Chantal Neuwirth, Fred Ulysse, Pierre Yvon
décor Richard Peduzzi
costumes Eva Dessecker
lumière Dominique Bruguière
maquillages/coiffures Cécile Kretschmar
production Odéon-Théâtre de l’Europe
avec le soutien du Cercle de l’Odéon
Durée: 1h55
28 janvier-25 mars 2016 / Berthier 17e
pas tout à fait d’accord Stéphane, avons-nous vu le même spectacle? Cette mise en scène est très étonnante, parfois étonnante dans cette suggestion d’une homosexualité entre Tartuffe et Orgon ? 0ù Bondy est-il allé chercher ceci ? Pourquoi avoir poussé la scène de la table vers un côté assez hard dans cette confrontation si physique entre Elmire et Tartuffe ? Ce Tartuffe, finalement un pauvre type arrive parfaitement à manipuler cette famille jusqu’à la dernière scène dans laquelle il pleure comme un minable. Spectacle à voir