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Le Phèdre boursouflé de Brigitte Jaques-Wajeman

À la une, Décevant, Les critiques, Paris, Théâtre
Cosimo Mirco Magliocca

Photo Cosimo Mirco Magliocca

Pour sa seconde incursion dans l’univers des tragédies raciniennes, la metteuse en scène a choisi la plus fameuse d’entre elles. Comme obsédée par le désir qui la traverse, elle opte pour une direction d’acteurs emphatique, et la rend écoeurante.

De Corneille, Brigitte Jaques-Wajeman a monté, au cours de sa carrière, pas moins de dix pièces. D’Horace à La Place Royale, de L’Illusion Comique à La Mort de Pompée, de Nicomède à Polyeucte, elle a su, à chaque fois, trouver la clé et s’inscrire dans les pas du dramaturge français pour montrer son infinie justesse. A son « concurrent » direct, Racine, la metteuse en scène ne s’était intéressé qu’une seule fois, il y a plus de quinze ans, avec ce Britannicus qu’elle avait donné au Vieux-Colombier. Pour sa seconde incursion dans l’univers des tragédies raciniennes, Brigitte Jaques-Wajeman a jeté son dévolu sur la plus fameuse d’entre elles, Phèdre. De ce choix, on pouvait attendre beaucoup tant sa direction d’acteurs, toujours au cordeau, et son intelligence des textes promettaient d’éclairer ce chef d’oeuvre, maintes fois représenté, d’un jour nouveau.

Tout commence d’ailleurs sous les meilleurs augures. Le décor très épuré, signé Grégoire Faucheux, donne, pense-t-on alors, le ton d’un spectacle placé sous le signe de la finesse d’esprit. Sur un sol jonché de gravier noir, trône un pan de mur du palais de Trézène, aussi immuable et stable que les personnages sont tourmentés par leurs passions dévorantes et interdites, celle d’Hippolyte pour Aricie et celle de Phèdre pour Hippolyte. Dès les premiers vers, la fluidité des alexandrins, sorte de marque de fabrique de Brigitte Jaques-Wajeman, saute aux oreilles. Grâce à sa lecture, profonde, fouillée, le texte, sans voir sa versification massacrée, devient limpide. La metteuse en scène s’en empare, d’ailleurs, avec un parti-pris on-ne-peut-plus pertinent, celui d’un désir, y compris physique, qui marque les personnages dans leur chair, autant qu’il les ronge.

Las, loin, très loin de rééditer sa prouesse cornélienne, Brigitte Jaques-Wajeman transforme la pièce racinienne en écoeurant supplice, et l’épure de la scénographie n’a d’égal que la boursouflure du jeu. A trop vouloir allumer les feux du désir, elle fait feu de tout bois, et notamment de la subtilité. Comme si le texte, sublime, ne se suffisait pas à lui-même, elle impose à ses comédiens une direction d’acteurs emphatique, où toutes les intentions, qu’elle s’était pourtant échiné à rendre limpides, sont soulignées, voire surlignées. Lors de la scène, cruciale, de l’aveu, ne voit-on pas, par exemple, Phèdre s’agenouiller au pied d’Hippolyte et poster sa bouche au niveau de son bas ventre lorsqu’elle lui demande de lui donner son épée à défaut de son bras ? Maintes fois répétées, ces démonstrations appuyées ne peuvent que mettre à mal la subtilité racinienne.

A la peine, les comédiens se scindent en deux camps. Quand les seconds rôles parviennent à s’en sortir, notamment Pauline Bolcatto en subtile princesse Aricie, le duo majeur, celui formé par Phèdre et Hippolyte, sombre dans le pathos le plus dur. Habituel névrosé, perclus de contradictions entre ses sentiments et ses devoirs, le fils de Thésée, incarné avec difficulté par Raphaël Naasz, semble, à mesure que la pièce avance, de plus en plus mûr pour l’asile psychiatrique ; tandis que Phèdre, jouée avec moult trémolos dans la voix par Raphaèle Bouchard, est si hystérique, prête à tout pour se rouler par terre, qu’elle en perd toute crédibilité. Pris dans un tel fatras, Racine passe alors moins pour un héritier des grecs anciens que pour un précurseur des mélos contemporains. La prouesse est de taille.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Phèdre
de Jean Racine
Mise en scène Brigitte Jaques-Wajeman
Avec Bertrand Pazos, Raphaèle Bouchard, Raphaël Naasz, Pauline Bolcatto, Sophie Daull, Pascal Bekkar, Lucie Digout, Kenza Lagnaoui
Collaboration artistique François Regnault, Clément Camar-Mercier
Assistant à la mise en scène Pascal Bekkar
Scénographie Grégoire Faucheux
Costumes Pascale Robin assistée d’Angèle Levallois
Lumière Nicolas Faucheux
Maquillage et coiffure Catherine Saint-Sever
Musique et sons Stéphanie Gibert
Accessoires et machinerie Franck Lagaroje

Coproduction Théâtre de la Ville-Paris, Compagnie Pandora, Théâtre de Fontainebleau

Durée : 2h10

Théâtre de la Ville – Les Abbesses, Paris
du 8 au 25 janvier 2020

Théâtre de la Renaissance, Oullins
du 29 au 31 janvier

L’Empreinte, Tulle
les 5 et 6 février

Scène du Beauvaisis, Beauvais
les 10 et 11 mars

Théâtre Sorano, Toulouse
du 24 au 27 mars

Le Parvis, Tarbes
les 31 mars et 1er avril

Théâtre municipal de Fontainebleau
le 12 mai

13 janvier 2020/3 Commentaires/par Vincent Bouquet
Mots-clés : Bertrand Pazos, Brigitte Jaques-Wajeman, Kenza Lagnaoui, Lucie Digout, Pascal Bekkar, Pauline Bolcato, Raphael Naasz, Raphaële Bouchard, Sophie Daull
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3 réponses
  1. Karsen
    Karsen dit :
    12 janvier 2020 à 0 h 03 min

    Des actrices et acteurs (trop jeunes et sans maturité) qui n’ont pas de voix (sauf Thésée) … qui ne peuvent s’empêcher de déclamer les vers sublimes de Racine qu’avec des trémolos énervants de mélodrame dans la voix… un décor inutile empêchant toute profondeur et très mal utilisé… avec une gestuelle d’adolescents qui ne savent mais vraiment pas quoi faire de leurs mains durant toute la pièce et se déplacent en se contorsionnant pour dissimuler leur manque d’assise et d’aisance et surtout de confiance… Une Phèdre qui surjoue constamment et qui confond à chaque scène petite pulsion d’entre-cuisses avec l’Amour… On rigole souvent tellement c’est surjoué ! Un comble pour LA pièce incarnant le plus la Passion…Bref une mise en scène plate – deux heure d’ennui – et peu inspirée de Brigitte Jacques-Wajeman.

    Répondre
  2. Antigone
    Antigone dit :
    17 janvier 2020 à 0 h 33 min

    Phedre magnifique..pas de folie …
    La piece montre comment grâce à l’éducation la femme et l’homme peuvent devenir complémentaire. On comprend grâce à cette pièce que racine avait compris bien avant Rousseau que c’est par l’éducation de l’enfant avec et dans la nature libere de la contrainte de la société et de sa violence que nous aurons des hommes nouveaux …

    Répondre
  3. Anne
    Anne dit :
    20 janvier 2020 à 7 h 55 min

    Bien vu. C’est une caricature de la passion, indigeste et surjouée, falsifiant la profondeur et l’épure de la langue de Racine. Très agaçant.

    Répondre

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