
Valérie Lesort remettant le Molière du comédien de théâtre privé à Thierry Lopez Photo Emmanuel Dunand / AFP
La 34e Cérémonie des Molières aura couronné deux tandems : Marie-Julie Baup et Thierry Lopez pour Oublie-moi, d’un côté, et Valérie Lesort et Christian Hecq pour Le Bourgeois gentilhomme, de l’autre, qui remportent respectivement quatre et trois statuettes. Parmi les favoris, Je ne cours pas, je vole ! et Big Mother font chou blanc.
Animée pour la première fois par Alexis Michalik qui, d’entrée de jeu, a fait voeu de rapidité, cette 34e Cérémonie des Molières, menée tambour battant, aura sans doute été moins poussive que la plupart des éditions des années précédentes. Entre quelques faux reportages floqués « France 3 Île-de-France » et un running gag à base de statuette brisée, une performance des candidates de Drag Race sur J’ai besoin d’amour et un bel hommage rendu à Peter Brook par sa fille Irina, la soirée aura été à l’image de son chef d’orchestre, sympathique et feutrée, tout juste émaillée par une prise de parole inattendue, et musclée, de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, en réponse à deux militantes.
Alors qu’avec leurs six, et deux fois cinq nominations respectives, Glenn, naissance d’un prodige, Je ne cours pas, je vole ! et Big Mother faisaient figures de favoris, ce sont finalement deux duos théâtraux, Marie-Julie Baup et Thierry Lopez, et Valérie Lesort et Christian Hecq, qui ont remporté les principales statuettes avec Oublie-moi pour les premiers et Le Bourgeois gentilhomme pour les seconds. Passage en revue de l’ensemble des lauréats.
Molière du spectacle de théâtre privé : Oublie-moi
Le beau pas de deux orchestré par Marie-Julie Baup et Thierry Lopez autour de la maladie d’Alzheimer remporte le Molière du spectacle de théâtre privé. Il était opposé à Big Mother de Mélody Mourey, Glenn, naissance d’un prodige d’Ivan Calbérac et aux Poupées persanes d’Aïda Asgharzadeh, mis en scène par Régis Vallée.
Molière du spectacle de théâtre public : Le Bourgeois gentilhomme
Amours (2) de Joël Pommerat, Je ne cours pas, je vole ! d’Élodie Menant et La vie est une fête de Christophe Meurisse concourraient pour le Molière du spectacle de théâtre public, mais c’est finalement Le Bourgeois gentilhomme de Molière, dans la mise en scène déjantée de Valérie Lesort et Christian Hecq, qui remporte la précieuse statuette.
Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé : Thierry Lopez
Les quatre comédiens nommés dans la catégorie du Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé avaient un point commun : avoir été les partenaires d’Amanda Lear, remettante du prix avec Valérie Lesort. Et c’est Thierry Lopez, pour sa belle prestation dans Oublie-moi, qui a coiffé au poteau Sébastien Castro (Une idée géniale), Michel Fau (Lorsque l’enfant paraît) et Jean Franco (La délicatesse).
Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé : Marie-Julie Baup
Oublie-moi voit son joli duo scénique couronné : après Thierry Lopez, Marie-Julie Baup reçoit le Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé. Face à elle, figuraient Catherine Frot, Isabelle Gélinas et Marie Gillain pour leurs rôles respectifs dans Lorsque l’enfant paraît, Les Humains et Sur la tête des enfants.
Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public : Christian Hecq
Valérie Lesort a eu le plaisir de remettre le Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public à son… compagnon, Christian Hecq, pour son incroyable prestation dans Le Bourgeois gentilhomme. Il devance ses deux camarades de la Comédie-Française, Denis Podalydès (Le Roi Lear) et Laurent Stocker (L’Avare), mais aussi Jacques Gamblin (HOP !).
Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public : Sara Giraudeau
Dans la catégorie très disputée du Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public, c’est Sara Giraudeau, visiblement très émue, qui décroche la statuette pour son rôle dans Le Syndrome de l’oiseau, devant Isabelle Carré (La Campagne), Catherine Hiegel (Music-Hall) et Isabelle Huppert (La Ménagerie de Verre).
Molière de la mise en scène dans un spectacle de théâtre privé : Marie-Julie Baup et Thierry Lopez
Marie-Julie Baup et Thierry Lopez continuent leur carton plein avec le Molière de la mise en scène dans un spectacle de théâtre privé pour Oublie-moi. Ils étaient opposés à Michel Fau (Lorsque l’enfant paraît), Mélody Mourey (Big Mother) et Régis Vallée (Les Poupées persanes).
Molière de la mise en scène dans un spectacle de théâtre public : Christian Hecq et Valérie Lesort
Remis par Irina Brook, après un bel hommage à son père, Peter, le Molière de la mise en scène dans un spectacle de théâtre public revient à l’autre tandem théâtral de la soirée : Valérie Lesort et Christian Hecq pour Le Bourgeois gentilhomme. Ils faisaient face à Jean Bellorini (Le Suicidé), Johanna Boyé (Je ne cours pas, je vole !) et Joël Pommerat (Amours (2)).
Molière de la révélation féminine : Lison Pennec
Cousine enamourée de Glenn Gould dans Glenn, naissance d’un prodige, qui fait toujours les beaux jours du Splendid, Lison Pennec remporte le Molière de la révélation féminine. Elle était opposée à Vanessa Cailhol, Léa Lopez et Anna Mihalcea qui jouent respectivement dans Je ne cours pas, je vole !, La Reine des neiges, l’histoire oubliée et Les filles aux mains jaunes.
Molière de la révélation masculine : Thomas Gendronneau
C’est un doublé de la révélation pour Glenn, naissance d’un prodige avec la version masculine du trophée remis à Thomas Gendronneau. Il passe devant Alexandre Faitroumi (Smile), Mexianu Medenou (Tropique de la violence) et Thomas Poitevin (Thomas joue ses perruques).
Molière du comédien dans un second rôle : Kamel Isker
Kamel Isker remporte le Molière du comédien dans un second rôle pour sa performance dans Les Poupées persanes. Il était opposé à des prétendants de choix : Jérôme Kircher (Biographie : un jeu), Benjamin Lavernhe (La Dame de la mer), Bernard Malaka (Glenn, naissance d’un prodige), Teddy Melis (Le Voyage de Molière) et Christophe Montenez (Le Roi Lear).
Molière de la comédienne dans un second rôle : Agnès Boury
Voisine très envahissante dans Une idée géniale, Agnès Boury se voit décerner le Molière de la comédienne dans un second rôle, devant Manon Clavel (La Campagne), Marina Hands (Le Roi Lear), Karina Marimon (Big Mother), Élodie Menant (Je ne cours pas, je vole !) et Josiane Stoléru (Glenn, naissance d’un prodige).
Molière de la comédie : Une idée géniale
Devant Lorsque l’enfant paraît, mis en scène par Michel Fau, No limit de Robin Goupil, Le retour de Richard 3 par le train de 9h24, mis en scène par Éric Bu, Une idée géniale de Sébastien Castro remporte le Molière de la Comédie.
Molière de la création visuelle et sonore : Starmania
Avec son cocktail de tubes et de jeux de lumières survitaminés, Starmania obtient le Molière de la création visuelle et sonore, devant Big Mother, Le Bourgeois gentilhomme et Smile.
Molière du spectacle musical : Starmania
Sans surprise, c’est toujours à l’ultra-favori Starmania qu’échoit le Molière du spectacle musical. Face à ce poids lourd, Les Coquettes – Merci Francis, Moi aussi je suis Barbara et même Tous les marins sont chanteurs de François Morel n’ont pas pu lutter.
Molière de l’humour : Laure Felpin
C’est l’outsider Laura Felpin, avec son spectacle Ça passe, qui remporte le Molière de l’humour, devant Florence Foresti, Stéphane Guillon et Manu Payet, respectivement aux commandes de Boys Boys Boys, Sur scène et Emmanuel 2.
Molière du jeune public : La Reine des neiges, l’histoire oubliée
Nommée sept fois, Johanna Boyé obtient finalement une statuette avec le Molière du jeune public remis à son spectacle, La Reine des neiges, l’histoire oubliée, créé au Théâtre du Vieux-Colombier de la Comédie-Française. Elle concourrait contre Gretel, Hansel et les autres, Odyssée : la conférence musicale et Space Wars.
Molière du seul.e en scène : Tout le monde savait, avec Sylvie Testud
Ovationné par la salle à son arrivée sur scène, Pierre Richard a remis le Molière du seul.e en scène à Sylvie Testud pour sa performance dans Tout le monde savait, d’après la vie de Valérie Bacot, accusée du meurtre de son mari, devenu son bourreau. Elle faisait face à Coming out, Il n’y a pas de Ajar et Thomas joue ses perruques.
Molière de l’auteur.trice francophone vivant.e : Aïda Asgharzadeh
Aïda Asgharzadeh obtient le Molière de l’auteur.trice francophone vivant.e pour sa pièce Les Poupées persanes qui raconte l’histoire de quatre universitaires dans l’Iran des années 1970, de la chute du Shah à l’arrivée au pouvoir du régime islamique. Elle était opposée à Ivan Calbérac (Glenn, naissance d’un prodige), Léonore Confino (Le Village des Sourds), Élodie Menant (Je ne cours pas, je vole !), Mélody Mourey (Big Mother) et Joël Pommerat (Amours (2)).
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