Le malade imaginaire de Molière par Jean Liermier

Après le succès de L’École des femmes, Jean Liermier retrouve Molière et Gilles Privat, dans un rôle taillé sur mesure, celui d’Argan. Dans cette comédie macabre, où le rire et la fable tiennent le réel à distance, il questionne de façon subtile la violence des rapports humains. Entre cet hypocondriaque et la panoplie de grands pontes dont il s’entoure, on ne sait plus où sont les plus malades. Mais quand Molière, souffrant, affuble ses personnages de maux, c’est pour mieux y répondre par les mots. Face à son “malade imaginaire”, l’auteur dénonce le jargon médical et les savants “galimatias” qui font le sel de son ultime œuvre. Argan est un vieil enfant et fragile obstiné qui tyrannise son entourage autant que lui-même. Pris jusqu’au vertige par la folie de ses cauchemars bilieux, il exige que sa fille épouse un médecin. Avoir un homme de l’art sous la main, c’est pratique. Et tant pis si c’est Cléante qu’elle aime. Avec cet Argan pétri de ridicule et d’émotion, l’encre de Molière n’est pas sèche. Les faux culs de l’ordonnance moderne peuvent prendre ici viatique.

Le malade imaginaire de Molière
mise en scène Jean Liermier assistante mise en scène Alexandra Thys | scénographie Jean-Marc Stehlé et Catherine Rankl | avec Madeleine Assas, Dominique Catton, Pierre-Antoine Dubey, Philippe Gouin, Jacques Michel, Gilles Privat, Marie Ruchat et Christine Vouilloz | lumières Jean-Philippe Roy | univers sonore Jean Faravel | coiffures et maquillages Paillette et Annie | costumes Catherine Rankl et Patricia Faget | sculpture Marie-Cécile Kolly, Anne Leray et Sylvia Faleni
production Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, en collaboration avec la Compagnie des Petites Heures. Spectacle réalisé avec le soutien de Notenstein Banque Privée, de la Corodis, de la Loterie Romande et de Pro Helvetia.