En 1733, Pergolèse crée au Teatro San Bartolomeo de Naples La Serva padrona, intermezzo comique qui devient vite un tube de son temps, et conquiert le public parisien en août 1752, présenté par la Troupe des Bouffons d’Eustachio Bambini, accueillie à l’Académie royale de musique où pour la première fois on entend un opéra italien ! Le succès est exceptionnel, au point que l’œuvre devient le symbole de la musique italienne (au sein d’une Querelle des Bouffons opposant les partisans du style français à ceux du style italien, plus naturel et séduisant) et connaît dès 1754 une version française traduite et adaptée par Pierre Baurans, La Servante Maîtresse, où triomphe Justine Favart dans le rôle de la servante Zerbine. Jean-Jacques Rousseau réalise de son coté une édition de La Serva padrona et s’en inspire pour son œuvre destinée à montrer la nouvelle voie de la musique française : Le Devin du Village, créé en octobre 1752 devant Louis XV puis à l’Académie royale de musique. C’est immédiatement un succès considérable, et Marie-Antoinette le représentera même dans son théâtre privé de Trianon. La ville n’est pas en reste, et dès 1753, Justine Favart en signe une parodie créé par les Comédiens Italiens du Roi : Les Amours de Bastien et Bastienne, dont le texte est focalisé sur un langage populaire patoisant, à l’effet comique garanti. Cette œuvre est programmée dès 1755 au Burgtheater de Vienne, où Mozart la découvre une décennie plus tard. Répondant à une commande du célèbre médecin Mesmer, fondateur de la théorie du magnétisme et riche mécène, Mozart compose Bastien Und Bastienne en utilisant une traduction allemande du livret de Mme Favart, signée Weiskern, qui rend d’ailleurs le style plus galant (et moins rustique!). L’œuvre est créée en 1768 dans le théâtre privé de Mesmer (s’identifiant peut-être à ce Devin aux pouvoirs magiques ?) pour une seule représentation. C’est le second opéra du jeune Mozart âgé de douze ans. Il semble n’avoir pas été rejoué ensuite, et ne retrouve la scène qu’en… 1890 !
Bastien et Bastienne, Singspiel en un acte K. 50 sur un livret de Friedrich Wilhelm Weiskern, Johann H. F. Müller et Johann Andreas Schachtner, créé à Vienne en 1768.
La Servante Maîtresse, intermezzo en deux parties sur un livret de Gennarantonio Federico, créé à Naples en 1733.
Orchestre de l’Opéra Royal
Sous le haut patronage d’Aline Foriel-Destezet
Gaétan Jarry Direction
Laurent Delvert Mise en scène assisté de Nina CourbonAvec
Adèle Carlier Bastienne/Serpina
Marc Scoffoni Colas/Uberto
David Tricou Bastien/VesponeAntoine Fontaine Décors
Hervé Gary Lumières
Fanny Brouste Costumes2h10 entracte inclus
Théâtre de la Reine
Opéra royal de Versailles
Samedi 8 et dimanche 9 juillet 2023
20h
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