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Pupilla, icône en orbite

À la une, Chelles, Les critiques, Moyen, Paris, Strasbourg, Théâtre

photo Mathilde Delahaye

Libre évocation d’Elizabeth Taylor, Pupilla de Frédéric Vossier offre à Laure Werckman un singulier terrain de jeu. Dirigée par Maëlle Dequiedt, elle dialogue avec la star.

Mis en place en 2017 par l’office de production Prémisses et par le Théâtre de la Cité Internationale (TCI), le dispositif Cluster nous faisait découvrir la saison dernière Maëlle Dequiedt, fondatrice de la compagnie La Phenomena. Comédienne et violoncelliste, formée à la mise en scène au Théâtre National de Strasbourg, elle y présentait Trust-karaoké panoramique d’après Falk Richter. Une pièce écrite dans le contexte de la crise financière de 2007, portée par l’énergie de six jeunes comédiens. Par un fougueux tissage de musique et de scènes en partie improvisées, qui interrogeait la notion de résistance et sa possibilité dans un monde néo-libéral. Associée pour trois ans au TCI, Maëlle Dequiedt continue avec Pupilla d’y développer son théâtre critique. Son vocabulaire de combat.

« Texte-paysage qui porte sur Elizabeth Taylor », selon son auteur Frédéric Vossier, Pupilla n’a rien d’une classique biographie de star. Écrite à l’origine pour Stanislas Nordey, en réponse à une commande pour les élèves de l’École du Théâtre National de Bretagne que dirigeait alors ce dernier, la pièce déconstruit au contraire les clichés liés à l’icône de cinéma. Derrière le mythe, elle cherche à dire ce que fut la vie de l’actrice. À approcher son désir d’« être ce que nous ne savons pas encore, parce que c’est réprimé ». Bien que très différente de celle de Falk Richter, très frontale dans son approche des dérives néolibérales, l’écriture fragmentaire et hétérogène, onirique, de Frédéric Vossier est donc pour Maëlle Dequiedt un terrain en partie familier, qu’elle arpente avec Laure Werckman.

Vivante et morte à la fois, femme-objet et maîtresse-femme opposée à tous les carcans, la Liz Taylor de Frédéric Vossier a son lot de paradoxes qui font parfois briller la comédienne seule en scène. Et parfois la font trébucher. Surgissant de derrière un rideau de fils qui fait office d’écran, avec un sourire de présentatrice télé et une perruque à la Liz Taylor, elle pénètre de plain-pied dans le singulier portrait de Frédéric Vossier. Sans prendre le temps de camper son propre personnage, ou du moins de définir la nature du regard porté dans Pupilla sur la célébrité du septième art. Une manière, sans doute, pour elle et Maëlle Dequiedt, d’exprimer leur amour pour les mots de l’auteur. C’est aussi une source d’ambiguïté qui, assumée, aurait pu nourrir le trouble qui traverse le texte. Mais qui en l’état a parfois tendance à virer à la confusion.

Au lieu de favoriser l’accès au texte, la bascule qui intervient à mi-chemin de la pièce dresse un obstacle supplémentaire entre le spectateur et la rêverie liz taylorienne. Lorsqu’elle se débarrasse de son postiche, qu’elle brandit une bouteille de champagne avant d’entamer la suite de son dialogue solitaire, Laure Werckman dérive trop du côté sombre de la star pour continuer d’en exprimer la complexité. D’autres figures se mêlant à celle de l’actrice américaine – celle de La Cicciolina par exemple, actrice pornographique, chanteuse et politicienne italienne, ou encore de Christine Keeler, call-girl à l’origine d’un scandale d’État dans l’Angleterre des années 60 –, on devine que l’on s’éloigne du réel pour s’approcher de l’imaginaire de l’auteur. Mais on ne « sent » pas cette évolution, dessinée de manière trop abrupte. L’actrice, toutefois, parvient à exprimer le défi que représente l’écriture de Frédéric Vossier pour le théâtre. Nous reviendrons donc au TCI, pour la suite des explorations de Maëlle Dequiedt.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Pupilla

Mise en scène : Maëlle Dequiedt

Texte : Frédéric Vossier (vient d’être publié aux Solitaires Intempestifs dans le recueil Saint Laurent velours perdu, suivi de Pupilla et de Chambres de Marguerite G.)

Scénographie / Costumes : Solène Fourt

Création sonore : Marc Bretonnière

Création lumière : Auréliane Pazzaglia

Création vidéo : Quentin Vigier

Régie générale : Jori Desq

Avec : Laure Werckmann

Production déléguée : Prémisses

Co-production : Théâtre de la Cité internationale

Action financée par le Région Île-de-France

Avec le soutien du Jeune Théâtre National et de la Ville de Paris.

Maëlle Dequiedt est en résidence de création et d’action artistique pour trois saisons au Théâtre de la Cité internationale.

Durée : 1h05

Théâtre de la Cité Internationale
Du 11 au 31 janvier 2019

Théâtre de Chelles
Le 29 mars

Le TAPS, Strasbourg
Du 9 au 11 mai

13 janvier 2019/par Anaïs Heluin
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