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Au Festival de Marseille, le savoir ou la Bourse

Les critiques, Marseille, Moyen, Théâtre

© Michiel Devijve

Centrée sur la danse, plus largement sur le corps en mouvement, la 27ème édition du Festival de Marseille (16 juin – 9 juillet 2022) fait de la grande diversité des esthétiques et des récits qu’elle accueille sa spécificité. Avec L’Âge d’or, visite performative en supermarché du duo d’artistes suisses Igor Cardellini et Tomas Gonzales, et le spectacle de danse très conceptuel de Radouan Mriziga, Libya, nous avons pu éprouver les grands voyages proposés.

Lorsque nous arrivons à Marseille le 29 juin, l’équipe du Festival et ses spectateurs ont déjà bien des histoires à raconter, qui se mêlent à celles, multiples, de la ville. Car pour Marie Didier, qui s’inscrit ainsi dans la continuité de Jan Goossens à qui elle succède depuis septembre 2021, l’événement « rayonne artistiquement, géographiquement et socialement dans la ville, son identité est liée à celle de Marseille, à son histoire qui est très particulière dans le paysage des grandes villes européennes et mondiales ». Si parmi les 25 propositions de l’année, certaines préexistent à leurs représentations marseillaises, toutes sont sensées résonner d’une manière particulière dans le contexte, autant de par leur forme que par leur sujet.

Après l’ouverture assurée par la compagnie américaine A.I.M Kyle Abraham, nourrie par la culture et l’histoire afro-américaine, on nous raconte par exemple Parade de Andrew Graham, avec les dix-sept interprètes de L’Autre Maison, compagnie de danse inclusive qu’il a créée à Marseille. Il est aussi question de Mailles, la dernière création de l’artiste d’origine rwandaise Dorothée Munyaneza, installée depuis plusieurs années à Marseille. La création locale est largement mise à l’honneur, surtout lorsqu’elle ouvre sur l’ailleurs. Et quand elle met les corps en mouvement, au cœur du Festival du fait de sa capacité à se jouer des frontières, à relier. La programmation s’autorise toutefois des formes autres, plus proches du théâtre. Ainsi avec L’Âge d’or des Suisses Igor Cardellini et Tomas Gonzales, que nous avons pu découvrir au Centre Bourse, centre commercial du centre-ville. Avant d’entrer dans la danse avec Libya de Radouan Mriziga.

Voyage au cœur du « mall »

Comme plusieurs autres propositions du Festival, qui n’a pas un lieu mais autant qu’il a de partenaires – pas moins de 14, du Nord au Sud de la ville, de natures très diverses –, L’Âge d’or se tient hors théâtre. Pas tout à fait hors lieu culturel, car dans le centre commercial Bourse où nous donne rendez-vous le duo, se tient aussi le Musée d’Histoire de Marseille. Dominique Guilliot, notre guide dans les dédales du complexe commercial bâti en 1977 sur des vestiges grecs découverts au moment de la construction – d’où la création du musée, suite à des négociations sociales et politiques qui nous sont racontées en début de parcours, au cours d’un petit exposé sur les origines du lieu et son architecture – ne nous y emmènera pourtant pas.

Casque sur les oreilles, sac Carrefour Market en main et, pour les plus audacieux, casquette Galeries Lafayette sur la tête, c’est dans les galeries et les magasins du « mall », mot anglo-saxon largement dont use largement notre conférencière, que nous mène cette dernière comme l’avait fait plus tôt Marion Duval à Lausanne lors de la création du spectacle. Si une partie de la pièce a été écrite pour ce lieu et ces dates marseillaises, une autre sert de base à toutes les représentations de L’Âge d’or. Le sujet, sans doute, s’y prête : s’ils présentent tous des spécificités, les « mall » sont construits selon des modèles standardisés, tels que les a définis l’architecte autrichien Victor Gruen dans les années 1950. Il s’agit notamment de créer à l’intérieur une sorte d’extérieur idéal, et bien sûr des conditions incitant à la consommation. La partie générale de la visite a toutefois tendance à être trop générale, et surtout trop pédagogique. Très peu théâtral.

Shopping sans complexe

Faut de beaucoup s’éloigner des codes de la visite guidée qu’ils reprennent, Igor Cardellini et Tomas Gonzales peinent à hausser leur Âge d’or au-delà d’une description des mécanismes du capitalisme, qu’ils explorent aussi en menant des spectateurs dans des bureaux et des banques. Le trouble qu’ils tentent de créer quant à l’origine et donc à l’objectif du discours qui nous est murmuré à l’oreille – est-il le fruit d’une commande du Festival, du centre commercial ? De quelqu’un d’autre ? – s’arrête au stade de l’intention : le mode d’inscription à la visite-performance empêche toute forme de malaise, toute gêne qui aurait pourtant permis de questionner le dispositif.

S’il y a ambiguïté sur le statut du spectateur, sur sa place dans le centre commercial, c’est uniquement du fait de l’allure étrange que forme le groupe, dont les déplacements échappent à la logique construite par les architectes et autres spécialistes dont il est question au cours de la visite. Laquelle amène par exemple une acheteuse ou promeneuse du Centre Bourse à venir nous poser bien fort des questions, et à exprimer son désir de participer elle aussi, pour voir les belles choses que nous paraissions voir à travers les nombreuses baies vitrées du lieu, ou dans les magasins. Contrairement aux apparences, la fête de L’Âge d’or est privée. C’est là l’un des rares points communs qu’elle entretient avec un autre des spectacles que nous avons pu voir au Festival de Marseille : Libya du danseur et chorégraphe bruxellois d’origine marocaine Radouan Mriziga.

Avec ou sans les codes

Dans cette nouvelle création, dont nous avons vu la première, l’artiste poursuit une recherche qu’il mène singulière entre chorégraphie, architecture, artisanat et art islamique qu’il mène depuis sa première pièce, le solo 55, où il décorait le plateau avec une rosace avec une craie et un rouleau de scotch. Avec sept autres interprètes d’origines et d’horizons chorégraphiques différents – parmi lesquels Dorothée Munyaneza, qui interprète aussi Akal, l’un de ses trois solos féminins dédiés à des divinités préislamiques –, l’artiste se livre sur un plateau de bois recouvert de motifs géométriques à une chorégraphie aux allures de rituel très précis, millimétré. Tantôt seuls, tantôt tous ensemble ou par petits groupes, les danseurs semblent s’atteler à une construction complexe, mais totalement invisible. Ils semblent tirer des fils qu’on ne voit pas, empiler des objets qui sont peut-être des briques comme dans un spectacle plus ancien, 3600, ou peut-être tout autre chose.

Si trop de codes nous étaient donnés pour entrer dans L’Âge d’or, c’est ici livré à nous-mêmes que nous appréhendons Libya. Dans une salle cette fois, à la Friche Belle de Mai. L’exigence du propos l’impose sans doute. Mais l’aridité de la proposition est telle qu’elle peine à susciter l’état de rêverie, d’ouverture au savoir que souhaite susciter Radouan Mriziga chez ses spectateurs comme chez ses interprètes. La tentative du chorégraphe de « se réapproprier l’Histoire jusqu’à sa contemporanéité, de la partager en ouvrant tous les regards, ceux des Amazighen, des Méditerranén·nes » échappe aux non-spécialistes. Pour voir dans très géométrique partition des danseurs une « proposition d’épistémologie amazighe, alors qu’aucun livre n’a été écrit par les Amazighs pour fixer leur canon historiographique », il faut bien de la connaissance des gestes et des chants de ce peuple. Et pour se construire une autre histoire, la sienne, il faut bien de l’imagination.

Bien que difficilement partageable, la démarche de l’artiste n’en est pas moins passionnante. Sa cohabitation avec une proposition très facilement assimilable, car explicite et proche de notre culture, telle que L’Âge d’or, souligne la singularité de son geste. Ces deux propositions illustrent ainsi bien l’esprit du Festival de Marseille, qui à la cohérence d’une ligne de programmation préfère une forme de désordre, de chaos dans lequel chacun doit pouvoir trouver son bonheur.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

L’âge d’or
Création 2021 | Conception et texte Igor Cardellini, Tomas Gonzalez
Assistant à la mise en scène Pierre-Angelo Zavaglia
Regard extérieur Adina Secrétan
Administration, production Sarah Gumy, Elena Balzaretti
Technique Sonya Trolliet Avec Dominique Gilliot

Production K7 Productions (CHE) Coproduction Théâtre Vidy-Lausanne (CHE) Aide à la production Kunstencentrum Vooruit(Gand, BE) ; KANAL – Centre Pompidou (Bruxelles) Soutien Canton de Vaud (CHE) ; Ville de Lausanne (CHE) ; Loterie romande (Zurich) ; Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture (Zurich) ; Fondation Nestlé pour l’Art (Lausanne, CHE) ; Fondation Ernst Göhner (Zoug, CHE) ; Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature (Montricher, CHE) ; Fonds culturel SSA – Société suisse des auteurs ; Fondation Casino Barrière Montreux (CHE)

Festival de Marseille
Centre Commercial Bourse
du 29 juin au 2 juillet 2022

30 juin 2022/par Anaïs Heluin
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