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La Possession magnétique de François-Xavier Rouyer

À la une, A voir, Les critiques, Nanterre, Théâtre
La Possession de François-Xavier Rouyer
La Possession de François-Xavier Rouyer

Photo Samuel Rubio

Le dramaturge et metteur en scène donne naissance à une fable horrifique au Théâtre Vidy-Lausanne. Portée par un quatuor de comédiens bluffants, elle saisit autant par l’effroi qu’elle provoque que par sa puissance réflexive.

Le théâtre sait, parfois, se montrer prophétique. Il ne faut pas longtemps à François-Xavier Rouyer pour le prouver. « Et puis il y a eu la crise. C’est ce temps-là dans lequel elle se trouve maintenant, écrit-il dès les toutes premières lignes de La Possession. Le temps de la crise ou on pourrait dire de la catastrophe, à ceci près que la catastrophe n’arrive pas seule, elle est faite de mille petites catastrophes, comme mille plaies d’Egypte plus ou moins grandes, plus ou moins graves. » Ces mêmes « plaies d’Egypte » qui frappent aujourd’hui nos sociétés, avec la force de la multitude, capable de les faire chanceler. A ceci près que, chez le jeune dramaturge, la « crise » est, a priori, moins collective qu’individuelle. A priori seulement car, à mesure que la pièce avance et que les racines du mal se dévoilent, elle résulte bel et bien de dysfonctionnements globaux, de la vampirisation d’un corps social, au bord de l’effondrement.

Pourtant, la « femme qui va mal », échouée sur le plateau du Théâtre Vidy-Lausanne, avait coché toutes les cases. Elle avait eu une enfance heureuse et fait des études de sciences politiques brillantes. Elle était généreuse, bonne pour les autres, pas compliquée. Tout juste avait-elle, un jour, eu la tentation de faire un métier créatif, plutôt que d’intégrer une grande entreprise. Elle avait alors pris une année sabbatique pour « se donner du temps » et partir en Australie. Elle était, en somme, à l’image de nombreux trentenaires de son temps. Et puis, la belle mécanique s’est enrayée. Elle a d’abord eu une otite, avant de se coincer le doigt dans une porte. A cause de sa voiture impossible à démarrer, elle a dû aller faire des courses à pied, sous des trombes d’eau, mais ses sacs détrempés ont lâché et elle a perdu ses clés. Après avoir volontairement brisé la porte-fenêtre de sa maison, elle s’est brûlée avec sa soupe, a été victime d’une panne de gaz et d’Internet. Tels les prémices de tant d’autres malheurs en cascade. Pour s’en prémunir, elle a voulu se retrancher, et s’est laissée totalement aller dans un état proche de la ruine. Jusqu’au jour où un mystérieux homme débarque chez elle et lui propose de prendre possession du corps de quelqu’un d’autre.

D’abord réaliste, la pièce de François-Xavier Rouyer s’oriente vers la fable horrifique. Portée par une ambiance de fin du monde où ne subsisteraient qu’une maison éventrée, deux plantes vertes, une chaise en bois et une famille de chats, elle saisit par l’effroi qu’elle provoque autant que par sa puissance réflexive. Car, sous la mécanique dramaturgique digne d’un film d’horreur, couvent une série de détails qui n’ont rien de fantastique. Dans sa manière de croquer les êtres, le jeune auteur décrit une génération, la sienne, prise en étau entre ses aspirations profondes et les injonctions sociales. La personne dont la « femme qui va mal » veut prendre possession a tout à voir, et ce n’est pas un hasard, avec la working girl à laquelle il faut ressembler. En filigrane, François-Xavier Rouyer montre le fossé qui se creuse entre les insiders, symboles de la réussite capitaliste, malgré leur vide intérieur, et les outsiders, hantés par ce modèle qu’on leur renvoie en permanence.

Un tour de force subtil qui fonctionnerait difficilement sans la performance de son quatuor de comédiens. Aux prises avec un genre qui donne encore plus de fil à retordre au théâtre qu’au cinéma, et menace à tout instant de tourner à la série B, ils surprennent par leur aisance, bluffante. Habilement dirigés, ils génèrent un sentiment d’attraction-répulsion magnétique et captivent grâce à leur façon de ménager un texte qui conserve une large part de son mystère. Déjà excellent dans Phèdre ! de François Gremaud, Romain Daroles, méconnaissable, pétrifie en sorcier des temps modernes, capable de transformer le trio féminin qui lui fait face en marionnettes sous emprise. Dans leurs rôles de possédées, Pauline Belle, Mélina Martin et Julia Perazzini alternent les personnalités, avec l’art et la manière, sans jamais sombrer dans la parodie. De quoi offrir à cette Possession l’aura de ces spectacles qui conditionnent le chemin du retour et restent durablement en mémoire.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

La Possession
Texte et mise en scène François-Xavier Rouyer
Avec Pauline Belle, Romain Daroles, Mélina Martin, Julia Perazzini
Scénographie Hervé Coqueret
Lumières Achille Dubau et Hervé Coqueret
Son Charles-Edouard de Surville
Costumes et chats Karine Marques Ferreira
Perruques Viviane Lima
Collaboration artistique Mathias Brossard

Production La Filiale Fantôme – La Multinationale
Coproduction Théâtre Saint-Gervais Genève – Théâtre Nanterre-Amandiers – Théâtre Vidy-Lausanne
Avec le soutien de Fonds de dotation Porosus – Fondation Ernst Göhner – Fondation Jan Michalski pour l’écriture – Loterie Romande Vaud – Pour-cent culturel Migros – Pro Helvetia, fonds suisse pour la culture – Ville de Lausanne – SPEDIDAM – Fondation Leenaards

Durée : 1h45

Théâtre Saint-Gervais, Genève
du 4 au 8 novembre 2020

2 novembre 2020/0 Commentaires/par Vincent Bouquet
Mots-clés : François-Xavier Rouyer, Julia Perazzini, Melina Martin, Pauline Belle, Romain Daroles
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