Un siècle après la création du ballet « Le sacre du Printemps » sur la musique de Stravinsky Romeo Castellucci réinvente ce ballet…sans danseur mais avec de la poudre d’os d’animaux. Et cela vous noue l’estomac tellement c’est beau !
Romeo Castellucci est toujours à la recherche de formes provocatrices pour ses spectacles. Il a osé créer une chorégraphie sans danseurs avec juste 40 machines suspendues qui propulsent sur le sol 6 tonnes de poussière animale dans une énorme aquarium en verre qui protège le public. Cette poudre riche en calcium et en phosphate est utilisée comme engrais fertilisant. Il a fallu l’équivalent de 75 carcasses de bovins pour créer ce spectacle.
Ce ballet est impressionnant. La poussière tourbillonne dans l’espace. Elle est projetée contre la vitre face au public. Elle s’abat comme une pluie orageuse. Le sacre du Printemps est une danse de la mort, un rituel. C’est le sacrifice d’une femme. Ici c’est le sacrifice animal dont il est question, de ces animaux sacrifiés pour développer l’industrie. Les images crées par Roméo Castellucci sont d’une force inouïe.
Lorsque les machines ont déversé la totalité de la poussière, le sol se gonfle pour créer un paysage lunaire. Des hommes en combinaison viennent ramasser à la pelle cette poussière pour recharger les machines. On aperçoit alors quelques os et bouts de carcasses sur le sol. Ce n’est plus la musique de Stravinski que l’on entend mais celle de Scott Gibbons, le compère de Castellucci. Avec des instruments utilisés en chirurgie, il est parvenu à capter le son de bactéries. Sa musique est un bon contrepoint à la partition de Stravinsky. C’est une sorte de sas de décompression pour sortir de la tourmente poignante dans laquelle nous a entraîné Romeo Castelluci. On sort le ventre littéralement noué de cette expérience hors du commun. (spectacle complet)
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Le Sacre du Printemps
Concept et mise en scène, Romeo Castellucci
Son, Scott Gibbons
Musique, Igor Stravinsky
Enregistrement, MusicAeterna, sous la direction musicale de Teodor Currentzis
Collaboration artistique, Silvia Costa
Programmation ordinateur, Hubert Machnik
Assistant scénographie, Maroussia Vaes
Assistant lumière, Marco Giusti
Dans le cadre du Festival d’Automne
Production Ruhrtriennale // Coproduction Manchester International Festival ; Perm State Opera ; La Villette // Spectacle créé le 15 août 2014 à la Ruhrtriennale/Gebläsehalle Landschaftspark Duisburg-Nord
En partenariat avec France Culture
La Villette
Du 9 au 14 décembre 2014à 13h et 20h
La danse poussière de Castellucci
Un siècle après la création du ballet « Le sacre du Printemps » sur la musique de Stravinsky Roméo Castellucci réinvente ce ballet…sans danseur mais avec de la poudre d’os d’animaux. Et cela vous noue l’estomac tellement c’est beau !
Roméo Castellucci est toujours à la recherche de formes provocatrices pour ses spectacles. Il a osé créer une chorégraphie sans danseurs avec juste 40 machines suspendues qui propulsent sur le sol 6 tonnes de poussière animale dans une énorme aquarium en verre qui protège le public. Cette poudre riche en calcium et en phosphate est utilisée comme engrais fertilisant. Il a fallu l’équivalent de 75 carcasses de bovins pour créer ce spectacle.
Ce ballet est impressionnant. La poussière tourbillonne dans l’espace. Elle est projetée contre la vitre face au public. Elle s’abat comme une pluie orageuse. Le sacre du Printemps est une danse de la mort, un rituel. C’est le sacrifice d’une femme. Ici c’est le sacrifice animal dont il est question, de ces animaux sacrifiés pour développer l’industrie. Les images crées par Roméo Castellucci sont d’une force inouïe.
Lorsque les machines ont déversé la totalité de la poussière, le sol se gonfle pour créer un paysage lunaire. Des hommes en combinaison viennent ramasser à la pelle cette poussière pour recharger les machines. On aperçoit alors quelques os et bout de carcasses sur le sol. Ce n’est plus la musique de Stravinski que l’on entend mais celle de Scott Gibbons, le compère de Castellucci. Avec des instruments utilisés en chirurgie, il est parvenu à capter le son de bactéries. Sa musique est un bon contrepoint à la partition de Stravinski. C’est une sorte de sas de compression pour sortir de la tourmente poignante dans laquelle nous a entraîné Roméo Castelluci
On sort le ventre littéralement noué de cette expérience hors du commun
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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