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La création d’un comité de soutien à la liberté de représentation du spectacle de Romeo Castellucci

En bref, Paris, Théâtre

© Christophe Raynaud de Lage

Des catholiques intégristes ont interrompu la première de « Sur le concept du visage » de l’italien Roméo Castellucci jeudi 20 octobre au Théâtre de la Ville. La pièce avait déjà provoquée une petite bagarre entre spectateurs à l’issue de la première cet été au Festival d’Avignon. Mais à Paris les CRS ont du monter sur scène pour permettre au spectacle de se dérouler normalement. Des membres de l’Action Française ayant déployé une banderole « christianophobie ». Dans la semaine le directeur du Théâtre de la Ville, Emmanuel Demarcy-Mota avait reçu des menaces. Présent dans la salle et interrogé sur France Inter, Christophe Girard, l’adjoint à la Culture de la Ville de Paris a dénoncé cet activisme des catholiques intégristes. « On avait le sentiment de vivre une scène comme on en voit dans les états sudistes aux Etats-Unis avec des membres fanatiques ».  Tous les soirs les catholiques intégristes manifestent aux abors du Théâtre de la Ville et prennent à partie les spectacteurs. Un comité de soutien s’est créé pour soutenir la liberté de représentation du spectacle.  

Frédéric Mitterrand comprend que le spectacle puisse choquer mais condamne la méthode des religieux intégristes    

Dans un communiqué publié samedi 22 octobre dans la soirée, le Ministre de la Culture et la Communication estime que « ces perturbations portent atteinte à un principe fondamental de liberté d’expression protégé par le droit français. La justice s’est prononcée mercredi 19 octobre en déboutant une association qui demandait l’annulation du spectacle ». Il dit cependant comprendre « que certains passages du spectacle peuvent choquer, mais cela ne saurait en aucun cas justifier des méthodes violentes contraires à la démocratie. Un théâtre est le lieu de la liberté d’expression, liberté qui doit être préservée ».    

Plainte et pardon  

La Ville de Paris et le Théâtre de la Ville ont porté plainte contre les personnes ayant perturbé cette première. De son côté dans un communiqué de presse, Roméo Castellucci dit pardonner. « Je leur pardonne car ils ne savent pas ce qu’ils font. (…) Ils n’ont jamais vu le spectacle ; ils ne savent pas qu’il est spirituel  et christique ; c’est-à-dire porteur de l’image du Christ (…) Ils croient à tort défendre les symboles d’une identité perdue, en brandissant menace et violence (…) désolé, mais  l’art n’est champion que de la liberté d’expression. »  

La Création d’un comité de soutien à la liberté de représentation du spectacle de Romeo Castellucci  

Depuis le 20 octobre, date de la première, les représentations de « Sur le concept du visage du fils de Dieu », de Romeo Castellucci, au Théâtre de la Ville, donnent lieu à des événements graves. 

Un groupe organisé d’individus qualifiés d’intégristes chrétiens, se réclamant en partie de l’Action française, a tenté  d’empêcher l’accès au Théâtre de la Ville en bloquant les portes, en agressant le public, en le menaçant, en l’aspergeant d’huile de vidange, de gaz lacrymogènes et en lui jetant œufs et boules puantes, tandis que leurs complices, militants du Renouveau Français, entrés dans la salle, ont interrompu la représentation dès le début en occupant la scène et en déployant leur mot d’ordre : «La christianophobie, ça suffit ». 

L’AGRIF avait demandé par voie de justice l’interdiction du spectacle et avait été déboutée de sa demande par le Tribunal de Grande Instance le 18 octobre 2011. 

La police doit donc intervenir chaque jour à l’entrée du théâtre, et nous nous sommes vus dans l’obligation de l’appeler à l’intérieur de la salle à plusieurs reprises pour qu’elle évacue ceux qui occupaient la scène, ce qui s’est fait sans heurts, parce que nous avons veillé à éviter des affrontements entre ces envahisseurs et le public outré de tels agissements. 

Le personnel du théâtre s’est montré résolu et efficace en ces pénibles circonstances, et, malgré les nombreux incidents et interruptions, les représentations ont pu, jusqu’à présent, avoir lieu. 

Que ces groupes d’individus violents et organisés, qui se réclament de la religion contre une soi-disant « christianophobie », obéissent à des mouvements religieux ou politiques, demande une enquête ; pour nous, en tout cas, ces comportements relèvent à l’évidence du fanatisme, cet ennemi des Lumières et de la liberté contre lequel, à de glorieuses époques, la France a su si bien lutter. Le théâtre a d’ailleurs très souvent été pour ces luttes, un lieu décisif.    

On ne peut en rester là. De tels agissements sont graves, ils prennent une tournure nouvelle, nettement fascisante. Ces groupes d’individus s’empressent en outre de décréter blasphématoires, de façon automatique, des spectacles qui ne sont dirigés ni contre les croyants, ni contre le christianisme. Des critiques de journaux importants, qui ne font pas mystère de leur foi chrétienne, ont d’ailleurs loué sans réserve ce spectacle lors de sa présentation en Avignon. Nous vous invitons aussi à lire les déclarations de Romeo Castellucci, publiées dans le programme distribué chaque soir au public, pour comprendre ses intentions et son propos d’artiste. 

Nous n’entendons pas céder à ces menaces odieuses, et ce spectacle sera maintenu malgré toutes les tentatives d’intimidation. Nous invitons le public à y assister, en toute liberté. Le spectacle, coproduit par le Théâtre de la Ville, y est présenté jusqu’au 30 octobre; puis il sera repris, dans le cadre de notre partenariat, au Centquatre du 2 au 6 novembre. 

Il est d’ailleurs à noter que ce spectacle a été présenté sans troubles en Allemagne, en Belgique, en Norvège, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Russie, aux Pays-Bas, en Grèce, en Suisse, en Pologne et en Italie, et que c’est en France qu’ont lieu ces manifestations d’intolérance. 

Nous créons  donc un comité de soutien s’adressant à toutes les personnes de bonne volonté – et cette expression est ici particulièrement bienvenue – pour défendre au-delà même du spectacle de Romeo Castellucci, la liberté d’expression, la liberté des artistes et la liberté de pensée, contre ce nouveau fanatisme. 

Emmanuel Demarcy-Mota, directeur et l’équipe du Théâtre de la Ville. 

Premiers signataires : 

Patrice Chéreau, metteur en scène 

Stéphane Hessel 

Michel Piccoli, comédien 

Sylvie Testud, comédienne 

Sasha Waltz, chorégraphe, Berlin 

Arnaud Desplechin, cinéaste 

Luc Bondy, metteur en scène, 

Jean-Michel Ribes, auteur, metteur en scène, directeur de théâtre 

Bulle Ogier, comédienne 

Barbet Schroeder, cinéaste 

Juliette Binoche, comédienne 

Elodie Bouchez, comédienne 

Claude Régy, metteur en scène 

Christophe Girard, Président du Centquatre 

Joseph Melillo, directeur de la Brooklyn Academy of Music, New York 

Stéphane Lissner, directeur de la Scala, Milan 

Dominique Mercy, directeur du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch 

Brigitte Jaques Wajeman, metteur en scène 

Jean-Claude Milner, philosophe 

Pascal Bonitzer, cinéaste 

Jacques-Alain Miller, psychanalyste 

Judith Miller, philosophe 

Marc Olivier Dupin, compositeur 

Peter de Caluwe, directeur général de la Monnaie, Bruxelles 

Christian Longchamp, Adjoint artistique & directeur de la dramaturgie, la Monnaie, Bruxelles 

Jean-Luc Choplin, directeur du Théâtre du Châtelet 

Yorgos Loukos, directeur du Festival d’Athènes 

Simon McBurney, metteur en scène, Grande Bretagne 

José Manuel Goncalves, directeur du Centquatre 

François Le Pillouer, Président du SYNDEAC 

Lloyd Newson, chorégraphe, Grande Bretagne 

Anne Delbée, écrivain et metteur en scène 

Jack Ralite, Ancien ministre 

Ushio Amagatsu, chorégraphe, Japon 

Georges Banu, Président d’honneur de l’association internationale des critiques de théâtre 

Monique Veaute, Présidente de la Fondation RomaEuropa 

Fabrizio Grifasi, Directeur de RomaEuropa 

Claus Peymann, directeur du Berliner Ensemble 

Les soutiens peuvent être envoyés par e-mail à l’adresse suivante : 

comite-de-soutien-castellucci@theatredelaville.com   

Nous on avait aimé le spectacle cet été.      

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

26 octobre 2011/par Stéphane Capron
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8 réponses
  1. Moine Gwenaelle
    Moine Gwenaelle dit :
    26 octobre 2011 à 13 h 53 min

    chercheur et dramaturge, spécialité costume de théâtre

    Répondre
  2. Guillaume Clausse
    Guillaume Clausse dit :
    26 octobre 2011 à 15 h 06 min

    je suis avec vous

    Répondre
  3. MAHOUX
    MAHOUX dit :
    26 octobre 2011 à 23 h 32 min

    Je soutien et donne ma signature au comité pour défendre la liberté d’expression et en particulier le spectacle de Roméo Castellucci (qui m’a beaucoup impressionné) et en prévision des futurs débordements intégristes face à d’autres spectacles.

    Répondre
  4. Santi
    Santi dit :
    27 octobre 2011 à 23 h 08 min

    Ces intégristes n’ont rien compris. Débarrassez-nous de ces individus. Amenez-les à l’eglise et laissez-les là-bas. N’oubliez pas de fermer les portes! Qu’ils restent dans leurs prières, loin de nous.

    Répondre
  5. mister K
    mister K dit :
    29 octobre 2011 à 11 h 07 min

    Manifestement les perturbateurs n’ont pas vu ce spectacle. Le visage du Christ n’est pas maculé par les enfants comme l’on pouvait le voir sur des photographies. Spectacle très dur et teinté d’humanité

    Répondre
  6. Jouan
    Jouan dit :
    30 octobre 2011 à 14 h 44 min

    Ne laissons pas faire les intégristes, réagissons.
    Indignons nous!!!

    Répondre
  7. Jouan
    Jouan dit :
    30 octobre 2011 à 14 h 46 min

    Ne laissons pas faire les intégristes. Indignons nous

    Répondre
  8. clamagirand
    clamagirand dit :
    10 novembre 2011 à 21 h 15 min

    Ai eu du mal à trouver la bonne place pour signer…

    C’est purement et simplement scandaleux.
    Et quand on pense qu’au sein même du gouvernement actuel, des minitres sont eux-mêmes intégristes !

    Où va-t-on ?

    Vive la culture, l’art vivant et la liberté d’expression

    Répondre

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