La Coursive Scène Nationale La Rochelle est touchée par un mouvement de grève des techniciennes et techniciens intermittent.e.s depuis le 4 décembre. La situation est bloquée, entrainant de nombreuses annulations de spectacles.
Après neuf jours de grève des techniciennes et techniciens intermittent.e.s, « La Coursive ne parvient pas à obtenir un accord des personnels concernés » explique la direction qui est contrainte d’annuler les spectacles demandant un long temps de montage (Blizzard du 12 au 15 décembre et Lovetrain 2020 les 18 et 19 décembre 23). Les représentations du Songe les 12, 13 et 14 décembre 23 sont maintenues, ainsi que celles de I killed the monster du 20 au 22 décembre 23 et de L’Oratorio de Noël de Bach de La Chapelle Harmonique le mercredi 20 décembre 23. La programmation cinéma reste également accessible.
Le conflit porte sur l’augmentation de la rémunération des techniciennes et techniciens intermittent.e.s qui demandent une revalorisation de leur salaire. « Depuis trois ans, nos salaires n’ont pas évolué d’un centime, alors que l’accord d’entreprise prévoit une augmentation minimum de 1,5 % par an, et que l’inflation depuis ces trois ans avoisine les 13 %. Les augmentations que nous réclamons correspondent au rattrapage de ces 1,5 % par an pendant trois ans, plus 11 %. Nous demandons juste à retrouver du pouvoir d’achat, à vivre dignement de notre travail qualifié et que nos salaires ne soient pas des variables d’ajustement » ont-ils expliqué dans une lettre adressée au public.
De son côté la direction estime que la demande de revalorisation des intermittents est trop élevée. « Pour répondre à ces revendications, La Coursive doit composer avec une réalité financière très contrainte : financements publics en stagnation depuis au moins six ans, voire désormais en diminution pour certains, forte inflation qui se répercute sur l’ensemble des charges de l’établissement (dont une augmentation annuelle de 150 000 euros de nos coûts énergétiques), recettes de billetterie difficilement extensibles… », explique-t-elle dans un communiqué.
De son côté le Syndicat National des Professionnel·le·s du Théâtre et des Activités Culturelles – CGT estime dans un communiqué que « pendant 14 ans, les technicien·ne·s intermittent·e·s bénéficiaient du même système de revalorisation automatique annuelle de salaire que les permanent·e·s, le refus par la direction de se conformer à cet usage depuis 2020 a mis le feu aux poudres, le tout sur fond d’inflation forte qui conduit à un décrochage des salaires par rapport au coût de la vie. Face à cette rupture manifeste d’égalité entre des salarié·e·s permanent·e·s d’un côté et intermittent·e·s de l’autre (rupture qui pourrait en soit fonder une action en justice) et au refus de la direction de revaloriser les salaires à la hauteur de l’inflation, les salarié·e·s concerné·e·s, dont on sait combien la précarité de leur situation peut être un frein à une mobilisation, ont courageusement décidé de cesser collectivement le travail, pour faire entendre leurs voix. »
Le syndicat se fonde sur l’issue trouvée à la MC2 de Grenoble après un conflit de 8 jours. Sanctuarisation des accords d’entreprise en vigueur à la MC2, mise en œuvre de mesures visant à améliorer les conditions de travail, notamment sous l’angle du management, recrutements et du suivi de la charge de travail des salarié·e·s (pour rappel, la MC2 compte « en rythme de croisière » 62 ETP, réduits à 48 actuellement du fait des difficultés de recrutement), revalorisation des salaires (+ 90 € bruts mensuels pour tous les salarié·e·s permanent·e·s et +2% pour les salarié·e·s intermittent·e·s cadres et + 5 % pour les noncadres), avec rétroactivité au 1er janvier 2023.
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