Alain Françon est un bâtisseur de classiques. On aime parfois sa rigueur comme dernièrement sa Fin de Partie de Beckett, on passe souvent à côté d’autres spectacles comme cette version de Solness le constructeur d’Ibsen malgré une très belle distribution.
Il a reconstitué autour de lui un petit air de Comédie-Française. En confiant à Adeline d’Hermy, prometteuse pensionnaire, le rôle intriguant de Hilde Wangel, Alain Françon a vu juste. Elle est convaincante avec cette petite pointe d’hystérie nécessaire au personnage (même si parfois elle joue avec nos nerfs). A ses côtés deux virés du français : Michel Robin dans un petit rôle au début et Adrien Gamba-Gontard licencié pendant les représentations de La Trilogie de la Villégiature (dans la mise en scène de Françon). L’ancien directeur de la Colline a réuni pour ce spectacle une solide troupe que l’on sent soudée autour du projet avec en tête Wladimir Yordanoff (Halvard Solness) toujours aussi juste et Dominique Valadié (Aline la femme de Solness) bouleversante dans ce rôle de femme brisée depuis la mort de ses jumeaux. Dans cette version de la pièce d’Ibsen, le rôle d’Aline prend une sacrée épaisseur avec l’interprétation de Dominique Valadié. « Aline avait des dispositions pour construire des âmes d’enfant » dit Solness de sa femme. « Ici il n’y a rien qui ressemble à un foyer » lui rétorque Aline. Le personnage d’Aline rayonne d’une grande beauté intérieure et Dominique Valadié y est pour beaucoup.
Hilde véritable petite diablesse vient donc rompre la monotonie de la vie de Solness, architecte vieillissant, bâtisseur d’églises et de maisons et dont la vie intérieure est brisée. La maison des Solness rayonne un peu avec l’arrivé de cette jeunesse qui bouscule tout sur son passage jusqu’à faire tomber le pauvre Solness.
La traduction du texte a été confiée à l’auteur Michel Vittoz. Il a écrit un très belle adaptation que l’on aurait aimé voir dans une scénographie moins étouffante et une mise en scène plus moderne. Alain Françon excelle dans le classicisme. C’est le cas ici. Alors on se raccroche à sa direction d’acteurs, parfaite comme toujours, mais cela ne suffit à faire notre bonheur.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Solness le constructeur
de Henrik Ibsen
texte français Michel Vittoz
mise en scène Alain Françon
dramaturgie Adèle Chaniolleau
décor Jacques Gabel
lumière Joël Hourbeigt
costumes Patrice Cauchetier, Anne Autran-Dumour
musique Marie-Jeanne Séréro
son Daniel Deshays
avec
Gérard Chaillou Docteur Herdal
Adrien Gamba-Gontard Ragnar Brovik, fils de Knut Brovik
Adeline D’Hermy de la Comédie-Française Hilde Wangel
Agathe L’Huillier Kaja Fosli
Michel Robin Knut Brovik
Dominique Valadié Aline Solness, femme de Halvard Solness
Wladimir Yordanoff Halvard Solness
2 coproduction Théâtre des nuages de neige, La Colline – théâtre national,
Comédie de Reims – Centre dramatique national,
Théâtre des 13 vents – Centre dramatique national de Montpellier
Le Théâtre des nuages de neige est soutenu par la Direction Générale
de la Création Artistique du ministère de la Culture et de la Communication
création à La Comédie de Reims
du mardi 5 au vendredi 8 mars 2013
Théâtre National de la Colline
Grand Théâtre
du 23 mars au 25 avril 2013
du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30
Audiodescription
mardi 2 avril et dimanche 7 avril
Surtitrage en français
mardi 9 avril et dimanche 14 avril
Théâtre des 13 vents – CDN de Montpellier
du mardi 12 au samedi 16 mars 2013
Non, mais faut arrêter de dire que c’est bien quand c’est pas bien!Faut arrêter d’être gentil avec les gens qui nous ennuient au théâtre. Vladimir Yordanoff est un magnifique acteur, mais là…quand même.. jouer téloche pendant plus de deux heures, éu par rien, atteint par rien. Il pourrait jouer n’importe quelle scène dans n’importe quel ordre, ça ne changerait rien. Aucune évolution. Rien. Ah là là là là, ces metteurs en scène qui ont peur de l’émotion. Ces acteurs payés à ne rien faire sur scène. Non, quand même c’est terrifiant de classicisme, (même pas du classicisme, du rien) de vide… C’est bien gentil de penser en répétition, encore faudrait-il qu’il se passe quelque chose sur scène.