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L’enfance réaccordée de Marc Lainé

À la une, A voir, Angers, Cherbourg, Jeune public, Les critiques, Lille, Paris, Reims, Rouen, Théâtre

Photo Simon Gosselin

Avec « La Chambre désaccordée » qu’il a écrit, mis en scène et scénographié, l’artiste s’affranchit de la culture populaire nord-américaine et investit le terrain de l’enfance tourmentée par les errements parentaux. Un projet tout en musicalité, délicatesse et sensibilité.

Pour Marc Lainé, « La Chambre désaccordée » a la saveur d’un retour aux sources. Bien avant de partir sur les routes du nord-Québec avec « Vanishing Point », d’affronter la figure du loup-garou dans « Hunter » ou, plus récemment, de défier le froid polaire de « Construire un feu », le metteur en scène s’était emparé de deux œuvres de l’écrivain britannique Mike Kenny – « La Nuit électrique » et « Un Rêve féroce » – pour construire ses premiers spectacles, à l’attention du jeune public. Cette fois, le touche-à-tout théâtral a choisi de mener son projet pour la jeunesse de bout en bout et d’en signer la scénographie, la mise en scène, mais aussi le texte.

Loin des contrées nord-américaines et de leur culture populaire, terrain de jeu favori du metteur en scène, « La Chambre désaccordée » conte l’enfance de Simon, un jeune garçon de dix ans aussi à l’aise avec la valse en la bémol majeur opus 69 n°1 de Chopin qu’avec le prélude et la fugue n°2 en do mineur de Bach, sous l’œil du portrait duquel il fait ses gammes. Petit prodige du piano, il est poussé par sa mère, ancienne pianiste amatrice, à s’inscrire au prestigieux Concours national des pianistes de demain, mais le doux son des accords n’enchante pas toute la maison. A travers les murs mal insonorisés de sa chambre, Simon entend régulièrement ses parents se disputer et évoquer leur séparation. Le jeune garçon se charge alors d’une mission : malgré son peu d’attrait pour la compétition, il décide de passer ce concours, avec l’espoir que sa potentielle réussite puisse sauver le couple parental.

Habituel élément consubstantiel du théâtre de Marc Lainé – qui n’a pas hésité par le passé à faire monter des compositeurs comme Bertrand Belin (« Spleenorama ») ou Superpoze (« Hunter ») sur les planches – la musique joue un rôle plus capital que jamais et fait glisser le spectacle vers le théâtre musical. Dans un décor d’un bleu monochrome, les airs et la tonalité ont quelque chose à voir avec l’atmosphère mélancolico-pop déployée par Alex Beaupain dans « Les Chansons d’amour » de Christophe Honoré. Sans jamais, et c’est notable au regard de ses précédents spectacles, avoir recours à la vidéo, le metteur en scène instille cette dose de fantastique qui lui est si cher et modèle son univers. Au gré des songes de leur fils, interprété avec finesse par François Praud, les deux parents (Léopoldine Hummel et Loïc Risser) se retrouvent cantonnés dans un ersatz de studio d’enregistrement, d’où ils peuvent livrer, en chansons, leurs états d’âme de « grands ».

Source de travail intense et d’équilibre psychologique, la musique balise ce parcours d’apprentissage conjoint, à mi-chemin entre le conte initiatique et le réalisme sensible, cette voie vers l’acceptation d’une situation qui échappe à l’idéal familial, mais avec laquelle il faut, une fois passée la phase d’affrontement, tenter de composer. Marc Lainé s’inscrit alors en écho à la situation de nombreux enfants, terrifiés par la potentielle séparation de leurs parents et s’en sentant responsables une fois celle-ci advenue, mais aussi de nombre de parents qui n’imaginent pas la pression imposée à leur progéniture et l’ampleur des tourments qu’elle produit dans leur jardin secret. Comme un coup double délicat.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

La Chambre Désaccordée
Marc Lainé / La Boutique Obscure
Théâtre musical pour le jeune public à partir de 8 ans
Texte publié aux éditions Heyoka/Actes Sud Papiers
Texte, mise en scène et scénographie Marc Lainé

Avec Léopoldine Hummel, François Praud, Loïc Risser

Musique – création collective des interprètes
Collaboration artistique Tünde Deak
Son Morgan Conan-Guez
Lumières Kevin Briard
Plateau & régie son Farid Laroussi
Assistanat à la scénographie Laura Chollet
Administration, production, diffusion Clémence Huckel, Florence Bourgeon, Les Indépendances

Production La Boutique Obscure (Flers)
Coproduction Théâtre de la Ville, Scène nationale 61, Théâtre Le Passage, Maison des Arts et de la Culture de Créteil
Accueils en résidence : Scène nationale 61, Maison des Arts et de la Culture de Créteil, Théâtre National de Chaillot, L’Etable (Cie des Petits Champs)

Avec le soutien de la DRAC Normandie – Ministère de la Culture, la Région Normandie, le Conseil départemental de l’Orne et l’ODIA Normandie.

Durée : 1h05

17 au 24 octobre 2018 Théâtre de la Ville, Paris
22 janvier 2019 L’Eclat, Pont-Audemer
28 janvier au 2 février 2019 Le Grand Bleu, Lille
20 au 22 mars 2019 Le Trident Scène nationale, Cherbourg
26 mars 2019 L’Arsenal, Val-de-Reuil
28 au 31 mars 2019 CDN de Normandie-Rouen
2 au 4 avril 2019 Théâtre Le Passage, Fécamp
8 au 12 avril 2019 MAC de Créteil
24 au 26 avril 2019 Le Quai, CDN d’Angers
16 au 18 mai 2019 La Comédie de Reims, CDN

22 octobre 2018/par Vincent Bouquet
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