Jérôme Deschamps est un enfant de la Comédie Française. « Un de mes premiers vrais contacts avec le théâtre s’est fait à la Comédie-Française et j’ai le souvenir du charme de la Maison, de celui de la salle… et de celui du jeu ! Et du bonheur dans la salle. J’entends encore ses rires comme si j’y étais. C’est extrêmement troublant, voire impressionnant, d’entendre pour la première fois une salle rire de cette façon. » Le rire n’a plus quitté le metteur en scène dans sa carrière, des Deschiens jusqu’à l’Opéra Comique qu’il dirige aujourd’hui. Il était donc écrit que l’ancien pensionnaire du Français (entré sous la direction d’Antoine Vitez) monte dans la salle Richelieu…une pièce comique, un classique du répertoire, un Feydeau.
Il a pris le parti de jouer à fond le classicisme, tant dans le décor (en carton pâte) que dans les costumes (des plumes et encore des plumes) que dans les ressorts de mise en scène – les trois coups sont frappés au début du spectacle. Ce qui n’aurait pas fonctionné avec un autre metteur en scène, fonctionne à merveille avec lui. On oublie le kitch pour se laisser transporter par le jeu totalement débridé de la troupe. C’était l’une des conditions de Jérôme Deschamps : « Pour que je puisse envisager de venir monter Feydeau à la Comédie-Française, il fallait, pour moi, que soient réunies certaines conditions dans la troupe : en premier, la complicité… ou du moins de bonnes prédispositions à la complicité ! Il me fallait la juste distribution ; la juste palette, les justes couleurs et les justes contrastes. Il se trouve que là, je suis convaincu d’avoir pu les réunir. » Et là, Jérôme Deschamps, a pu puiser dans le meilleur de la troupe. Hervé Pierre (l’amant tiraillé Mr Bois d’Enghien) mène l’ensemble avec maestria. La doyenne Dominique Constanza est une baronne austère qui porte d’horribles fourrures avec des têtes de loup ! Guillaume Gallienne a la chance de camper deux rôles, dont celui de Miss Betting. Et comme toujours, Christian Hecq (Bouzin) déclenche les fous rires avec ce sens du comique qui lui colle à la peau, ses mimiques inimitables, et cette agilité qui le rendent irrésistible. C’est un peu de l’esprit de « Au théâtre ce soir » qui plane pendant tout le spectacle, avec une partition écrite sans faute et qui force l’admiration.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Un fil à la patte
Comédie en trois actes de Georges Feydeau mise en scène de Jérôme Deschamps
Avec
Dominique Constanza, la Baronne
Claude Mathieu, Marceline
Thierry Hancisse, le Général
Florence Viala, Lucette
Céline Samie, Nini
Jérôme Pouly, Jean
Guillaume Gallienne, Chenneviette et Miss Betting
Christian Gonon, Firmin
Serge Bagdassarian, Fontanet
Hervé Pierre, Bois d’Enghien
Gilles David, Antonio
Christian Hecq, Bouzin
Georgia Scalliet, Viviane
Pierre Niney, Émile et l’Homme en retard
Jérémy Lopez, le Concierge et le Militaire
Et les élèves-comédiens de la Comédie-Française
Antoine Formica, Musicien 1, Invité 1 et le Prêtre
Marion Lambert, la Femme aux enfants et Musicienne
Ariane Pawin, la Mariée et Invitée 2
François Praud, Musicien 2 et le Marié
Et
Sandrine Attard, la Femme du couple et Servante
Agnès Aubé, la Mère de la Mariée, Musicienne et Invitée 3
Patrice Bertrand, Lantery et le Père de la Mariée
Arthur Deschamps, le Fleuriste, Laquais 2 et Agent 2
Ludovic Le Lez, l’Homme du couple, Laquais 1 et Agent 1
Enfant 1, Petit Napoléon (en alternance)
Enfant 2, Petite Fée (en alternance)
Décors de Laurent Peduzzi
Costumes de Vanessa Sannino
Maquillages de Anna Filosa
Lumières de Roberto Venturi
Assistant à la mise en scène, Laurent Delvert
Représentations Salle Richelieu du 2 décembre 2011 au 1er janvier 2012, matinée à 14h, soirées à 20h30. Prix des places de 5 € à 37 €. Renseignements et location : tous les jours de 11h à 18h aux guichets du théâtre et par téléphone au 0825 10 16 80 (0,15 € la minute), sur le site internet www.comedie-francaise.fr
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