François Rancillac va quitter ses fonctions de directeur de l’Aquarium le 31 décembre 2018. Jeanne Candel et Samuel Achache vont lui succéder à partir du 1er janvier 2019. C’est le résultat de l’appel à projet lancé par la ville de Paris, propriétaire des bâtiments en accord avec le Ministère de la Culture.
On continuera à faire du théâtre à l’Aquarium, à côté du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, de la Tempête dirigée par Clément Poirée, de l’Epée de Bois et de l’Atelier de Paris de Carolyn Carlson. Une bonne nouvelle après les inquiétudes de cet été. Au sein de la Cartoucherie, ce que l’on appelle dans le jargon « l’ensemble immobilier n°4 » est devenu Théâtre de l’Aquarium en 1973. D’abord troupe universitaire formée uniquement de normaliens réunis autour de Jacques Nichet à l’E.N.S, la troupe s’installe en 1972 à la Cartoucherie sur les encouragements d’Ariane Mnouchkine et de Jean-Marie Serreau, déjà sur place. Pendant plusieurs mois, menée par Jacques Nichet, Jean-Louis Benoît et Didier Bezace, la troupe transforme de ses mains la longue nef de 50 mètres en théâtre ouvert à de multiples possibilités scénographiques.
En 1986, Jacques Nichet quitte le Théâtre de l’Aquarium pour aller diriger le Théâtre des Treize Vents, Centre dramatique national de Montpellier. Jean-Louis Benoit et Didier Bezace restent et créent des spectacles qui ont marqué l’histoire du théâtre comme: Le procès de Jeanne d’Arc, veuve de Mao Tsé Toung, Une nuit à l’Élysée (Jean-Louis Benoit), Héloïse et Abélard, Jours tranquilles en Champagne, Emmanuel et ses ombres – Le piège, Marguerite et le Président, Péreira prétend (Didier Bezace).
Après les départs de Didier Bezace à la Commune d’Aubervilliers en 1997, et de Jean-Louis Benoît à La Criée de Marseille en 2001, Julie Brochen prend la direction de 2002 à 2009. François Rancillac est directeur depuis 2009. En 2016, il est reconduit, après une mobilisation de la profession et dix mois d’incertitude et de vive tension avec le Ministère de la Culture. Avant l’été, l’appel à projet de la ville de Paris très vague a semé le doute. Le retour de Christophe Girard au poste d’adjoint à la culture de la ville de Paris a été déterminent dans ce choix.
En 2002, Jeanne Candel entre au Conservatoire national supérieur d’art dramatique où elle travaille avec Andrzej Seweryn, Joël Jouanneau, Muriel Mayette, Philippe Adrien, Mario Gonzalès et Arpàd Schilling. José Alfarroba l’invite en résidence au Théâtre de Vanves pour créer et écrire avec les acteurs de La vie brève, le collectif qu’elle a créé en 2008, Robert Plankett (Artdanthé 2010) et lui propose de coordonner Montre-moi ta Pina, une soirée dédiée à Pina Bausch (janvier 2010). Durant l’été 2010, elle met en scène sa deuxième création, Nous brûlons, une histoire cubiste avec La vie brève dans le cadre d’Un festival à Villeréal. En novembre 2010, avec Thomas Quillardet, elle met en scène Villégiature au CDN de Limoges. En 2013, elle met en scène avec Samuel Achache Le Crocodile Trompeur / Didon et Enée, théâtre-opéra d’après Henry Purcell créé à La Comédie de Valence, puis au théâtre des Bouffes du Nord, qui reçoit l’année suivante le Molière du spectacle musical.
Conciliant la musique et le théâtre, Samuel Achache a un fort attachement pour les deux disciplines. À sa sortie du Conservatoire national supérieur d’art dramatique en 2006, il collabore en tant qu’acteur avec Sylvain Creuzevault et Vincent Macaigne. Le manque de musique qu’il perçoit sur les scènes théâtrales et dans son propre travail le conduit en 2013 à créer aux côtés de Jeanne Candel Le Crocodile trompeur / Didon et Enée, opéra décalé qui convoquait l’harmonie des sphères et la musique ancienne. Ils sont tous les deux membres du Collectif artistique de La Comédie de Valence.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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