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Jean Robert-Charrier, le prodige des coulisses de la Porte Saint-Martin

À la une, Actu, Les portraits, Paris, Théâtre

Lors de la
dernière cérémonie des Molières, Jean-Pierre Bacri l’a publiquement remercié pour son « courage ». Jean Robert-Charrier est probablement le plus jeune directeur de théâtre de France (au moins !) et il se donne corps et âme à sa « maison ». Portrait de ce jeune prodige des coulisses.

Malgré son âge et une apparence juvénile, Jean Robert-Charrier a déjà passé 13 ans au Théâtre de la Porte Saint-Martin, « dont 8 à la direction », d’abord aux côtés de Jean-Claude Camus puis seul ces deux dernières années.

Son parcours a tout d’une success-story à faire rêver chaque jeune de province montant à Paris : « je suis entré au Théâtre de la Porte Saint-Martin en 2004 pour payer mes cours de comédien : je déchirais les tickets à l’entrée, puis j’ai gravi les échelons en occupant tous les postes en cinq ans ». Un parcours singulier que le directeur attribue à la force de son travail et à la chance d’être arrivé au bon endroit au bon moment : « quelques jours après mon entrée dans les lieux, j’ai écris à l’administratrice de l’époque pour lui dire que j’avais eu une révélation et que je voulais diriger un jour un théâtre, et pourquoi pas la Porte Saint-Martin ! ». Amusée, l’administratrice propose néanmoins à Jean Robert-Charrier de remplacer son assistante, partie en congé, afin de lui apprendre les bases du métier. Très vite, il se rend indispensable : « beaucoup de choses manquaient à cette grande maison, non pas du point de vue artistique mais du point de vue de la communication : il n’y avait pas de site internet donc pas de réservations en ligne, ni de charte graphique ». S’affirmant comme « réac et un peu vieille école », le jeune loup impulse aussi de l’ordre en imposant un uniforme au personnel : « jusque-là c’était Woodstock, les ouvreuses plaçaient les gens pieds nus en fumant leurs clopes ! »

Ce culot amuse Jean-Claude Camus qui lui dit un matin : « je vais te mettre dans un bureau au SMIC pendant 5 ans, si tu tiens, on verra ce qu’on peut faire de toi ! ». Robert-Charrier s’accroche, se formant en parallèle aux règles de droit et de comptabilité nécessaire pour faire tourner un tel lieu. Un nouvel événement vient bouleverser ce long apprentissage : le départ précipité de l’administratrice qui l’avait initié. Le petit prince de la Porte Saint-Martin se retrouve alors propulsé adjoint de Camus, une ascension qui bouleverse le premier intéressé : « j’aurais voulu profiter de mon âge quelques années de plus », affirme-t-il. D’autant que le jour de sa nomination officielle, Camus crée la surprise : « il ne m’a finalement pas nommé adjoint, mais directeur, sans prévenir personne ». Si Robert-Charrier ne se voyait pas près, Camus a eu du nez.

Désormais directeur de l’un des fleurons de l’industrie du théâtre privé parisien, ce lieu qui avait accueilli l’Opéra à la veille de la Révolution et dans lequel ont été créées certaines pièces de Victor Hugo, où en était le rêve de Jean Robert-Charrier de devenir acteur ? Il voit cela comme « un accident de parcours », pour ce tourangeau « premier de la classe », boursier orienté en droit à la sortie du bac. C’est pourtant l’amour de l’art qui a donné envie à Robert-Charrier de se jeter à corps perdu dans les ors des loges : « avec ma mère on faisait l’aller-retour de Tours à Paris pour venir au théâtre, et elle m’a fait découvrir Laurent Terzieff en décembre 2002 au Rive-Gauche dans Le Regard de Murray Schisgal ». C’est la révélation, « sur le chemin du retour on a beaucoup parlé, je lui ai dit que je ne pouvais plus continuer à faire des études de droit après avoir vu ce que j’avais vu, il fallait que je fasse la même chose, je voulais devenir Laurent Terzieff ! », confie-t-il dans un rire. S’en suit alors un parcours classique, d’un conservatoire de banlieue au Cours Florent « qu’[il] a détesté à cause de [s]es camarades de promo », avant de connaître le succès dans les coulisse de la Porte Saint-Martin il fera un bref passage « au Quick de la place de Clichy ».

Dans ce qui est désormais sa maison, il fait maintenant se succéder les productions que l’on pourrait imaginer peu risquées comme Les Femmes savantes par le duo Bacri-Jaoui ou Le Tartuffe réunissant Michel Fau et Michel Bouquet, mais aussi des spectacles particulièrement ambitieux : Cendrillon de Joël Pommerat et bientôt L’Oiseau vert de Laurent Pelly. Mais Robert-Charrier explique prendre des risques sur chaque spectacle, il n’a aucune certitude que ce soit un succès : « les Femmes savantes étaient une production chère, très exigeante, ce n’est pas ce que j’appelle sans risques ! » S’il avait voulu la facilité, il assure qu’il « n’aurait pas choisi Catherine Hiegel ni Les Femmes savantes qui n’est pas la pièce la plus facile de Molière ! » Le risque est donc, au mieux, limité : « l’avantage du duo Bacri-Jaoui, c’est qu’on a un nombre de réservations plus importantes avant le début des représentations que si c’était des inconnus, mais cela ne garantit en rien le succès d’un spectacle ». Il prend pour exemple un échec commercial cuisant de la maison : « avec Roméo et Juliette mis en scène par Nicolas Briançon, avec Ana Girardot et Niels Schnieder qui avait tout d’un succès programmé, on a perdu 1,5 millions d’euros ». Ainsi forgé par ses expériences, Jean Robert-Charrier ne masque pas un certain agacement lorsqu’on lui affirme qu’il ne prend pas de risques.

Il augmente désormais la mise en en invitant des grands noms du théâtre public comme Laurent Pelly ou Joël Pommerat. Pour ce dernier, qui a repris Cendrillon lors de la saison passée : « il fallait aller chercher les spectateurs un par un ! » Alors que dans le milieu public toutes les représentations du metteur en scène sont complètes des mois à l’avance. Qu’est-ce qui fait que la Porte Saint-Martin est en tête de ces théâtres qui déconstruisent la frontière artistique entre public et privé ? « Cela faisait un moment que je cherchais une direction à prendre pour définir mon identité ». Il qualifie la rencontre avec Catherine Hiegel comme « déterminante », c’est à elle qu’il doit cette envie de se démarquer. A son arrivée à la Porte Saint-Martin le jeune homme ne connait le monde du théâtre public seulement par ce que lui en disaient ses collègues du privé qui n’y allaient jamais. Depuis quatre ans maintenant, il va « tout voir dans le privé et le maximum de choses dans le public ». Désormais, il met de l’ambition dans son projet artistique « je flippe beaucoup, je ne suis sûr de rien, mais je pense que pour amener le public au privé, il faut avoir une éthique et s’y tenir ». Celui qui a mis plus de deux ans à convaincre Joël Pommerat de venir dans ses murs met sa réussite sur le compte de son éthique et de son amour de l’artiste « on n’a jamais parlé de finance avec Pommerat, mais toujours de ce qu’on attendait l’un et l’autre du théâtre », il ajoute : « je savais dans quoi je m’embarquais avec Cendrillon et on n’avait aucune chance de gagner de l’argent, l’artistique au moins devait être un succès ». Le conte de Pommerat s’amortissait à 100% de remplissage, autrement dit, si toutes les représentations étaient complètes le théâtre ne perdait pas d’argent. Le directeur est néanmoins conscient que le gain en image est colossal, une image qui lui permettra de prendre un créneau qu’aucun théâtre des Grands Boulevards n’occupe aujourd’hui : « je suis là pour essayer de faire rayonner un théâtre populaire et exigeant auprès du plus grand nombre ».

Jean Robert-Charrier est-il aussi pointilleux dans sa direction que dans son art ? Car de sa plume, l’homme ne se contente pas seulement de signer des contrats, il l’utilise aussi comme auteur depuis plusieurs saisons. Il a donné naissance à d’étranges héroïnes féminines incarnées par Amanda Lear (Divina), Chantal Ladesou (Nelson) et aujourd’hui Nicole Croisille (Jeanne), à partir du 27 septembre au Petit Saint-Martin. De son propre aveu, l’auteur se dit « abonné aux vieilles stars blondes » qui aujourd’hui le fascinent, bien qu’il les ait rencontrées sur le tard, sa culture étant davantage forgée de « poésie allemande » que de répliques de Jacqueline Maillan. La casquette d’auteur est portée seulement par période : « j’ai imaginé ces pièces au même moment, lorsque j’étais aussi directeur du Théâtre de la Madeleine ». Une période où la pression est particulièrement forte « quand c’était trop, je partais dix jours et j’en profitais pour écrire ». Impossible de se concentrer à Paris au quotidien. Il se trouve que ce parcours d’auteur partage des similitudes avec celui de directeur : « j’ai commencé par prendre mes marques, à écrire du boulevard de bonne facture mais facile, dans la lignée de ce qui se faisait déjà », puis les années et l’expérience le conduisent à essayer autre chose, « Jeanne est très différente des deux pièces précédentes, elle est plus intime ». Une histoire vécue par l’auteur, « c’est une femme que j’ai rencontrée », une celles qui vivent seules en compagnie de leurs regrets.

A ceux qui le pensent prudent de jouer cette nouvelle pièce dans la petite salle du théâtre qu’il dirige il se défend « je suis le contraire de prudent, je prends bien plus de risques en le montant chez moi », Robert-Charrier se dit « effrayé » de se retrouver face à ses employés. Aussi conscient de l’agacement que sa success-story provoque, le jeune homme s’imagine bien plus « attendu au tournant » que si sa pièce avait été montée hors de ses murs. Mais on pense bien que, réussite ou échec, le jeune homme n’est pas près de s’arrêter.

Hadrien Volle – www.sceneweb.fr

29 septembre 2017/0 Commentaires/par Hadrien Volle
Mots-clés : bacri, bouquet, directeur, fau, grands boulevards, hiegel, Jean Robert-Charrier, Pommerat, porte saint-martin, saison, Tartuffe, théâtre
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