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Nénesse, une histoire du racisme ordinaire

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre

Olivier Marchal et Christine Citti photo Pascal Victor/ArtComPress

Olivier Marchal a lâché la caméra et le cinéma en ce début d’année 2018 pour le théâtre. Il incarne Nénesse au théâtre Déjazet à Paris, une pièce de l’écrivain algérien Aziz Chouaki dans une mise en scène de Jean-Louis Martinelli. Un spectacle déstabilisant qui interroge la société française d’aujourd’hui.

Les mots sont crus, violents, souvent dérangeants. Et on est un peu sonné pendant les premières minutes du spectacle, comme foudroyé par les propos racistes, homophobes et antisémites de ce Nénesse, vieux réactionnaire au chômage victime de deux AVC. Il passe ses journées entre son canapé et son fauteuil roulant en buvant des canettes de bières. Dans son salon il a installé un Algeco et héberge deux sans-papiers. Il y a Goran (Hammou Graïa) ancien boxeur slave qui a fricoté avec Daech et Aurélien (Geoffroy Thiebaut) un érudit qui a perdu ses papiers d’identités. Nénesse vit avec Gina sa femme (Christine Citti) qui souffre mais ne quitte pas celui qu’elle a aimé pendant sa jeunesse.

Jean-Louis Martinelli qui assure cette saison la programmation du Théâtre Déjazet souhaite que Nénesse réveille les consciences. « On a souhaité travailler sur toutes ses pensées réactionnaires qui traversent l’Europe pour en faire une fantaisie. Et on oscille entre le rire et l’effroi. » L’ancien directeur du TNS et des Amandiers refuse d’être dans « un théâtre de compassion » et préfère faire émerger « la monstruosité du monde ».

Olivier Marchal a mis beaucoup de temps avant de pouvoir prononcer les paroles horribles de son personnage. Il est parvenu à dompter la honte pour camper avec une froideur inouïe ce personnage infecte. Il est entouré de trois bons comédiens et l’on retrouve avec un grand plaisir les fidèles de Jean-Louis Martinelli : Christine Citti et Hammou Graïa qui l’ont accompagné dans beaucoup de ses productions.

Derrière le vernis raciste des propos de Nénesse se cachent des personnages brisés par les accidents de la vie. Aziz Chouaki n’a pas pris de gants en écrivant cette pièce. Il dénonce les dérives racistes de la société française et brasse les grands sujets de société. Les propos entendus font souvent froid dans le dos, on sort lessivé de la pièce. Cette pièce est un véritable uppercut. Certains trouveront peut-être le texte affligeant mais il n’est que le reflet d’un courant de pensée malheureusement partagé par beaucoup de français, inutile d’avoir des œillères. Le théâtre est aussi là pour refléter la réalité de notre époque, quand bien même cela heurte nos oreilles.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Nénesse
d’Aziz Chouaki
Mise en scène Jean-Louis Martinelli
Avec Olivier Marchal, Hammou Graïa, Geoffroy Thiebaut et Christine Citt
Scénographie et costumes Gilles Taschet
Lumières Jean-Marc Skatchko
Musique Sylvain Jacques
Assistante à la mise en scène Florence Bosson
Production déléguée Le Manège scène nationale – Maubeuge
Coproduction Le Liberté, scène nationale de Toulon / Compagnie Allers-Retours
Durée: 1h30

Théâtre Déjazet
Du 09 Janvier au 03 Mars 2018
Mardi au Samedi à 20h30
Matinée Samedi à 16h

14 janvier 2018/par Stéphane Capron
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