Formée à l’école de théâtre ACTEA de Caen, puis à l’Académie Théâtrale de l’Union de Limoges, Emmanuelle Hiron participe depuis le début aux créations de David Gauchard au sein de sa compagnie L’Unijambiste. A la télévision, elle vient d’incarner la mère de Kool Shen dans la série Le monde de demain créé par Katell Quillévéré, Hélier Cisterne et David Elkaïm, diffusé sur ARTE et Netflix. Elle reprend cette semaine NU, au Théâtre de Belleville.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Je me demande si quelqu’un a déjà répondu non? … Je l’envierais énormément. Je suis une grande traqueuse !
Comment passez-vous votre journée avant un soir de première ?
Le temps est complètement distendu. Pour pallier à cette sensation surréaliste, je fais des choses pratiques, des petites courses pour bien préparer ma loge, je fais des cadeaux de première, des mots, je pense à notre travail et à chacun. J’essaie de ne rien oublier, ni personne. Je vais tôt au théâtre et je répète encore.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Je me tais, je ne peux plus parler. Ce qui étonne toujours parce je suis une bavarde infatigable !
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
Quand j’ai dû faire un choix après le bac et que j’ai réellement compris qu’être comédienne est un métier. Je suis née dans un milieu où cette idée n’était pas envisageable, parce qu’elle n’existait tout simplement pas.
Premier bide ?
De Sade (Sad Story) de Silviu Purcarete à la Comédie de Saint-Etienne. J’interprétais la fille dégénérée du Marquis de Sade, mon personnage était très particulier et je m’étais faite insulter par des spectateurs du premier rang choqués. Imperturbable j’ai continué…
Première ovation ?
Dans la cantine de mon collège. C’était mon premier spectacle. J’avais repris les sketchs des Inconnus. Les spectateurs riaient beaucoup, j’ai été très félicitée, j’ai eu l’impression d’avoir vraiment réussi quelque chose.
Premier fou rire ?
J’en ai eu beaucoup mais j’ai le souvenir toujours vivace de ma rencontre à 20 ans avec Nicolas Maury dans un de nos premiers spectacles professionnels, George Dandin. Ce fut un fou rire permanent et une forte amitié. Et cela dure encore aujourd’hui.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
La première scène du spectacle Rwanda 94 qui est un témoignage d’une rescapée du génocide rwandais.
Première mise à nue ?
Je n’ai jamais l’impression d’être mise à nue. Même nue, même dans les spectacles les plus éprouvants, je joue, j’interprète. Cette délimitation du jeu est essentielle pour moi, elle me protège et me rend libre.
Première fois sur scène avec une idole ?
Christine Pignet ! En rencontrant l’équipe de Dom Juan dont elle faisait partie, mon premier spectacle au sein du CDN de Limoges en tant qu’élève, j’avoue ne pas l’avoir reconnue immédiatement bien que son visage m’était familier. C’est grâce à ses 2 grains de beauté que j’ai réalisé qu’elle était Madame Groseille dans ce film culte La vie est un long fleuve tranquille, que j’avais vu 100 fois. Evènement de savoir que j’allais jouer avec elle ! Elle a été formidable comme partenaire pour les jeunes comédiennes que nous étions et nous sommes devenues très amies.
Première interview ?
Avec le succès du Fils de David Gauchard et Marine Bachelot Nguyen, Ouest France avait fait un article et ma première longue interview parce que j’étais nommée dans la catégorie seul(e) aux Molières 2019. Cette interview avait été l’un des 2 gros titres sur les affichettes que le journal placarde dans les vitrines, les bureaux de poste. Journal culte de ma famille, elle les avait toutes récupéré. Pour elle, la consécration !
Premier coup de cœur ?
Ma première grosse claque c’est Tous des indiens d Alain Platel.
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