Claire Nebout rêvait d’être danseuse et chorégraphe. Après une formation au Centre international de danse, André Téchiné lui propose de tourner dans Le Lieu du crime, elle devient comédienne. Au théâtre, elle rencontre en Pascal Rambert et figure dans l’une de ses premières créations en 1989, Les Parisiens ou l’été de la mémoire des abeilles. Rare sur scène, elle y revient, seule dans Viva Frida, création à la scène nationale de Châteauvallon-Liberté.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Toujours. J’ai peur d’oublier mon texte.
Comment passez vous votre journée avant un soir de première ?
Vu que le soir j’aurai peur d’oublier mon texte, je passe la journée à le réciter.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Les mêmes que tout le monde : étirements, boissons chaudes, etc. Et puis, je mets le bordel dans ma loge. Mais je sais comment m’y retrouver. C’est un peu ma définition du théâtre : installer le chaos, puis en sortir.
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
Enfant, quand je faisais de la danse. Danser ne suffisait pas. Je voulais qu’on me donne du texte.
Premier bide ?
Je me suis beaucoup fait siffler. Mais toujours dans la rue. Au théâtre, ça ne m’est encore jamais arrivé.
Première ovation ?
Dans Réception, la pièce de Serge Valetti, avec Jean-Claude Dreyfus. Je jouais deux rôles : un homme et une prostituée. Le public croyait vraiment que nous étions trois comédiens. Aux saluts, en réalisant que nous n’étions que deux, ils applaudissaient à tout rompre.
Premier fou rire ?
Jerry Lewis ! Avec Louis de Funès, c’était le maître de la grimace. Les enfants adorent. Mon fils, c’était Jim Carrey.
Premières larmes en tant que spectateur ?
Je me souviens surtout de mes dernières larmes : Ode maritime de Pessoa, mis en scène par Claude Régy.
Première mise à nue ?
Dès mon premier film : Le lieu du crime d’André Téchiné. Puis, dans Autour du désir de Marco Bellochio, dans Vénus Beauté de Tonie Marshall, etc. L’actrice, au cinéma, c’est la femme nue. Au théâtre, c’est plus introspectif, moins déshabillé. Mais il ne faut pas croire que c’est plus compliqué pour autant. Dans les deux cas, on joue, on se met en danger, on se met à nu.
Première fois sur scène avec une idole ?
Dans Les Parisiens de Pascal Rambert avec Jean-Paul Roussillon et dans Brûlez tout de Landford Wilson avec Patrick Chesnais. J’étais une jeune actrice de cinéma, eux des grands comédiens de théâtre. J’étais très impressionnée. Mais comme tous les vrais grands, ils vous facilitent les choses. C’est simple de jouer avec eux.
Première interview ?
Gérard Lefort dans Libération au festival de Cannes. Il m’avait trouvé « sidérante » dans Le lieu du crime. J’ai toujours retenu ce mot.
Premier coup de cœur ?
« La piste aux étoiles » à la télévision. J’étais fascinée par les trapézistes. Aujourd’hui, c’est plutôt Joël Pommerat, dont j’ai vu toutes les pièces, ou Isabelle Huppert, que je ne manque jamais quand elle monte sur scène. Ce sont aussi des trapézistes dans leur genre.
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