Dans l’inconscient collectif, Lucrèce Borgia est une créature débauchée, cruelle, incestueuse, sanguinaire, bref, un monstre. Mais tous ceux qui ont écrit sur elle – au cinéma Abel Gance, Christian-Jacque, Walerian Borowczyk – au théâtre Mérimée, Alexandre Dumas, Victor Hugo, ont su tempérer ce portrait terrifiant en la peignant soit comme une amoureuse sincère et désintéressée, soit comme une mère infortunée qui attire la pitié. Dans le malheur, cette âme difforme retrouve une réelle et lumineuse beauté.
La tragédie grecque n’est pas loin : la pureté du sentiment qu’éprouve Lucrèce la contraint à se taire et cause fatalement sa perte et celle de l’être aimé.
Mais, en fait, la pièce de Victor Hugo relève du pur mélodrame : sentiments exacerbés, situations dramatiques, personnages impétueux, émotions poussées au paroxysme qui depuis le XIX° siècle enchantent le public populaire – le vrai public pour moi. Musset lui-même n’a-t-il pas clamé : « Et vive le mélo où Margot a pleuré » ? Henri Lazarini
Lucrèce Borgia
de Victor Hugo
Mise en scène de Henri Lazarini et Frédérique Lazarini
Assistante à la mise en scène Lydia Nicaud
Éléments scéniques Pierre Gilles
Musique John Miller
Lumières Cyril Hamès
Avec Frédérique Lazarini, Emmanuel Dechartre, Didier Lesour, Marc-Henri Lamande, Hugo Givort, Louis Ferrand, Clément Héroguer, Pierre-Thomas Jourdan, Adrien Vergnes, Kelvin Le DozeThéâtre 14
Du 19 mai au 1er juillet 2017
mardi, vendredi et samedi à 20h 30
mercredi et jeudi à 19h – matinée samedi à 16h
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