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Guillaume Dustan sur un plateau

A voir, Avignon, Festival, Les critiques, Off, Théâtre

Photo Arthur Crestani

Au Théâtre du Train Bleu, Jeanne Lazar porte à la scène la personnalité complexe et contestée de l’auteur gay Guillaume Dustan dans Guillaume, Jean-Luc, Laurent et la journaliste, premier volet d’un diptyque intitulé Jamais je ne vieillirai.

Faire entendre, sans concession, sans complaisance, les propos anticonformistes de Guillaume Dustan, cet écrivain phare de la littérature homosexuelle, très largement contesté, y compris dans la communauté gay, c’est forcément ne pas rechercher l’unanimité, mais au contraire affirmer un goût de l’impertinence, de la transgression. Ce projet est porté avec audace par quatre jeunes acteurs au plateau : Julien Bodet, Thomas Mallen, Glenn Marausse et Jeanne Lazar. Ensemble, ils font redécouvrir l’affranchissement d’un homme et d’une parole totalement libres, en rupture avec la morale bourgeoise et la notion de responsabilité collective.

L’espace scénique, minuscule, composé de quatre chaises formant un demi-cercle, est propice à la conversation et au débat d’idées. Les échanges fusent à l’occasion d’une émission culturelle où sont rassemblés, aux côtés d’une journaliste blonde et affable, trois écrivains aux convictions et personnalités clairement opposées. Guillaume, veste et pantalon en jean clair, passe pour le parfait client télévisuel, franc tireur, provocant, irritant, détonant, fascinant. Les livres comme les interviews de l’auteur de Je sors ce soir, Dans ma chambre et Plus fort que moi, qui constituent la trilogie « autopornographique » de Dustan parue dans les années 1990, témoignent de la crudité peu consensuelle de l’écrivain et de ses prises de position. A ses côtés, Jean-Luc, moins hardi, plus introverti, et enfin Laurent, bellâtre hétéro, qui s’insurge de la posture d’artiste maudit adoptée par son collègue et s’en fait le contrepoint. Une tension, une excitation latentes planent sur le plateau. Tous s’échauffent et se targuent de pouvoir parler de tout en toute liberté.

Guillaume Dustan, séropositif, mort à 39 ans, a en effet livré une œuvre courte et très personnelle, où, quitte à déplaire et déranger, la subjectivité et la suggestivité sont parfaitement assumées. Elle tourne évidemment beaucoup autour de l’homosexualité. Avec un égocentrisme et une exhibition patentés, il cartographie ses propres excès, raconte les boîtes, la drague, la baise, l’alcool, la drogue, en revendiquant autant la dépendance que la jouissance.

Cette figure controversée ne se résume pas à un phénomène médiatique et polémique. Le spectacle laisse entrevoir une personnalité, certes arrogante, mais plus complexe, plus sensible et sincère, très bien campée par Thomas Mallen. C’est aussi une interrogation sur l’existence, sur le manque et le besoin de l’autre, la vie et la survie, que propose ce spectacle court, tonique, osé et maîtrisé.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Guillaume, Jean-Luc, Laurent et la journaliste
d’après Guillaume Dustan
Texte et mise en scène Jeanne Lazar
Avec Julien Bodet, Jeanne Lazar, Thomas Mallen, Glenn Marausse
Assistant à la mise en scène Morgane Vallée
Création son et lumières Anouk Audart

Production Il faut toujours finir ce qu’on a commencé

Durée : 50 minutes

Festival Off d’Avignon 2019
Théâtre du Train Bleu
du 5 au 24 juillet – Relâches les jeudis 11 et 18

14 juillet 2019/par Christophe Candoni
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