La chorégraphe Solène Wachter donne un concert pop en kit, où une danse presque utilitaire sert un show grandiloquent, en plusieurs espaces et personnages, que l’on se plaît à reconstituer.
C’est le concert d’une pop star, décomposée en plusieurs scènes et personnages. Il est porté par une femme en jogging serti d’une bande de strass : Solène Wachter. Dans ce spectacle en morceaux, que l’on reconstitue comme un puzzle, la jeune chorégraphe française, qui a dansé pour Boris Charmatz, Maud Le Pladec ou encore Ashley Chen joue tous les protagonistes de ce concert : techniciens, danseurs, chanteuse etc. Ce ballet révèle, presque en simultané, autant le devant de la scène et les backstage d’une machine à show titanesque.
Sorte de femme orchestre, coiffée d’une longue queue de cheval et d’un top moulant, Solène Wachter presse des boutons. Elle travers le plateau d’un pas décidé. Elle esquisse des gestes vifs et précis, millimétrés et sexy, qui évoquent les chorégraphies commerciales des clips de musique pop. Elle active une machine à fumée. Sur la scène où est aménagé un dispositif bi-frontal, elle s’adresse successivement à l’un ou à l’autre public, déployant deux pièces en alternance. Au sein de ces deux spectacles, elle suggère plusieurs espaces : les coulisses, en décrivant les gestes d’une régisseuse qui donne le top, puis la scène avec danseuse qui se roule par terre ou saute en poirier. Ce qui est caché, ce qui est montré, sous plusieurs angles selon là où l’on est dans la salle. Emporté par ses gestes dans ces différents espaces et temporalités – au début incompréhensible – on reconstitue la scène, jeu amusant pour le regard, en mettant bout à bout les différents moments, ou plutôt les uns sur les autres, comme une succession de touches de couleur qui formerait une peinture.
Elle mène cet exercice avec un rythme régulier. Porté par un dynamisme froid, elle déploie des gestes précis, rapides, ponctués de saccades où les affects semblent avoir été gommés. Sans être franchement robotique, son corps est au service de l’efficacité du show, il incarne chaque rouages d’une grosse machine à divertir. Si quelques bribes de son sont éparpillés dans la pièce, c’est le titre Womanizer de Britney Spears qui finit de nous plonger dans cette esthétique de concert de stade entraînante, quasi jouissive.
Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr
FOR YOU / NOT FOR YOU
Chorégraphie et interprétation : Solène Wachter
Regards extérieurs : Némo Flouret, Margarida Marques Ramalhete, Bryana Fritz, Georges Labbat.
Création costume : Carles Urraca Serra.
Régie et création lumière : Max Adams.
Régie et création sonore : Rémy Ebras.
Aide à la création sonore : Olivier Renouf. Photographies :
David Leborgne.
Vidéos : César Vayssié.
Production : BleuPrintemps
Coproductions : La Briqueterie – CDCN du Val-de-Marne ; Charleroi Danse La Raffinerie – Bruxelles ; Traverse – Bagnères de Bigorre ; Le Parvis – Scène Nationale de Tarbes ; CCNO – Centre Chorégraphique National d’Orléans
Soutiens : CCNO – Centre chorégraphique national d’Orléans, dans le cadre du compagnonnage avec la plateforme BleuPrintemps / Mairie d’Orléans.Durée 45 minutes
La Ménagerie de Verre
du 21 au 23 novembre 2023Pôle sud – CDCN de Strasbourg
Les 23 et 24 janvier 2024La Place de la Danse – CDCN de Toulouse
Le 31 Janvier 2024L’Étoile du Nord – Paris
Le 23 mars 2024Le Manège de Reims/ Scène Nationale
Le 23 mai 2024
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