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Les « Filles-Pétroles » font jaillir leurs ressources

A voir, Danse, Les critiques, Paris, Sète

Photo Anne Volery

À l’occasion du focus qui lui est consacré au festival d’Automne, la chorégraphe ivoirienne Nadia Beugré met en scène Filles-Pétrole, portrait de deux jeunes femmes de la commune d’Abobo à Abidjan qui font jaillir leur richesse, se transforment et déjouent les clichés. 

C’est un duo détonnant. Deux corporéités opposées, qui ont pourtant germé dans le même terreau. Pour Filles-Pétroles (2023), Nadia Beugré, chorégraphe ivoirienne qui flirte entre danse et performance, toujours portée par un propos politique, a réuni sur scène deux jeunes danseuses et performeuses, qui ont grandi comme elle à d’Abobo, commune populaire, cosmopolite et politisée d’Abidjan : Christelle Ehoué, qui revendique le blaze “Gros Camion” et Anoura Aya Larissa Labarest, qui se fait appeler “La Chinoise Pimentée”. Dans ce double portrait, Nadia Beugré offre à ces deux performeuses un espace d’expression et de transformation.

A peine entrée sur la scène de l’Espace Cardin, Christelle Ehoué inonde la salle de sa gouaille. En sweatshirt à capuche vert, la jeune femme se pavane sur le devant de la scène, l’air malicieux, nous regarde droit dans les yeux. Anoura Aya Larissa Labarest reste silencieuse, en retrait. En pantacourt en jean, cette dernière n’est pas en reste question gestes, faisant sonner son corps plus fort que les mots, à coups de coupé-décalé bien rythmé (où le bassin a toujours un rôle de premier plan), de roukasskass (danses typique d’Abidjan) et acrobaties. Sa gestuelle sèche, tranchante, rapide, contraste avec celle de Christelle Ehoué, sensuelle, liquide, en roulements d’épaule subtiles et ondulations vibrantes du bassin.

Femmes à l’allure plutôt masculine, les deux performeuses déjouent les stéréotypes d’exotisation et de marchandisation des corps noirs qui habitent le regard, en prenant les devants. « Venez m’acheter, qui me veut ?, » lance Christelle Ehoué en se baladant parmi le public, présentant son abdomen qu’elle pince à pleines mains. « Un salto, un euro ! Qui veut parier ? », clame-t-elle ensuite, en vantant les prouesses d’Anoura Aya Larissa Labarest. Refusant d’être corps-instrument ou corps-hypersexualisé, elles deviennent maîtresses absolues de l’espace scénique, arrangeant les chaises rouges alignées sur les côtés et les bâches noires qui recouvrent le sol, comme bon leur semble. Elles le modèlent, le malaxent, à l’image d’un énorme pâton qui devient au fil de la pièce, un chapeau, des boules de neige, des culottes… Les «Filles-Pétroles» tracent des chemins en farine dans l’espace, puis se diluent, s’y fondent, ne faisant qu’un avec lui, le transforment et se métamorphosent en même temps. Jamais fixes, toujours en mouvement. C’est là leurs ressources, leurs richesses, leur force qui jaillit et qui éblouit.

Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr

Filles-Pétroles
Direction artistique Nadia Beugré
Assistant Christian Romain Kossa
Interprète Anoura Aya Larissa Labarest, Christelle Ehoué
Création lumière Beatriz Kaysel
© Black Icône – Malan Ange Gael

Production Libr’Arts / Virginie Dupray
Coproduction La Briqueterie CDCN-du-Val-de-Marne, Le Théâtre de Rungis, CCN2 Grenoble – Accueil studio Théâtre Molière de Sète Scène nationale archipel de Thau, ICI CCN de Montpellier Occitanie / Direction Christian Rizzo
Avec le soutien du Goethe-Institut Abidjan et de la DRAC Occitanie – Ministère de la Culture et de la Communication.
En résidence au CCN2 du 20 au 25 février 2023

Création le 15 mars 2023
Théâtre de Rungis dans le cadre de la Biennale du Val-de-Marne

Théatre de la Ville – Espace Cardin
du 19 au 24 septembre 2023

21 septembre 2023/par Belinda Mathieu
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