Aurélien Bory dans les rêves de Perec

photo Christophe Raynaud de Lage

Aurélien Bory est un magicien de l’espace. Il le prouve de nouveau avec son nouveau spectacle autour de l’œuvre de Perec. Un spectacle sans paroles, musical, protéiforme, où la poésie des corps des circassiens et des comédiens se confronte au mur de fond de scène. C’est magique.

« Lire c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner.» On peut lire phrase de Perec dans l’avant-propos d’Espèces d’espaces. Elle est composée par la troupe d’Aurélien Bory avec des livres qu’ils triturent pour composer chaque lettre. Premier instant magique. Créer des mots avec des livres.

photo Christophe Raynaud de Lage

La page blanche d’Aurélien Bory, c’est le plateau. Il a composé pour ce spectacle une troupe d’artistes venus de différents horizons. La chanteuse Claire Lefiliâtre, les circassiens Katell Le Brenn et Guilhem Benoît, le danseur Mathieu Desseigne Ravel et le génial comédien Olivier Martin-Salvan.

Le début du spectacle est une métaphore sur le rapport entre le mur de fond de scène et le 4ème mur, celui des spectateurs. Ce mur de fond de scène devient un acteur du spectacle. Il enserre les acteurs. Il se plie et se déplie comme les pages d’un livre. Ce mur fonctionne comme une machine infernale que l’homme ne contrôle plus.

Chaque artiste crée un langage poétique avec sa propre matière et transforme l’espace scénique. Les circassiens s’envolent dans les airs sur des barres suspendues. Mathieu Desseigne Ravel se contorsionne dans toutes les positions. Claire Lefiliâtre chante Schubert. Olivier Martin-Salvan se lance dans une improvisation irrésistible sur un épisode de l’histoire de Georges Perec lorsque sa mère l’envoi en zone libre pendant la guerre face aux nazis pour échapper aux camps (elle y mourra même si on ne retrouvera pas son corps).

Le spectacle fait référence à l’œuvre la plus emblématique de Perec : La Disparition, roman en lipogramme sans la lettre « e ». Des « e » s’impriment comme par magie dans l’espace grâce à une machine lumineuse inventée par Aurélien Bory qui laisse des empreintes fluorescentes. « L’écriture est lumière » aimait à dire Perec. Aurélien Bory exauce les rêves de l’écrivain.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Espæce
Conception, scénographie et mise en scène Aurélien Bory
Conseiller à la dramaturgie Taïcyr Fadel
Décors Pierre Dequivre
Lumière Arno Veyrat
Musique Joan Cambon
Costumes Sylvie Marcucci
Avec Guilhem Benoit, Mathieu Desseigne Ravel, Katell Le Brenn, Claire Lefilliâtre, Olivier Martin-Salvan
Production Compagnie 111
Coproduction Festival d’Avignon, TNT Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, Le Grand T Théâtre de Loire-Atlantique Nantes, Théâtre de l’Archipel Scène nationale de Perpignan, Théâtre de la Ville-Paris, Maison des Arts de Créteil, Parvis Scène nationale de Tarbes Pyrénées
Avec le soutien de l’Adami et de la Spedidam
Résidence à la FabricA du Festival d’Avignon, au TNT Toulouse et à Circa Auch

Espæce fait l’objet d’une Pièce (dé)montée, dossier pédagogique réalisé par Canopé
Durée : 1h

Opéra Grand Avignon
Du 15 au 23 juillet sauf le 18
A 18h
LE HAVRE Le volcan – Scène nationale 12 > 13 janvier 2017
LILLE Théatre du Nord – Centre Dramatique National Lille/Tourcoing/Nord Pas de Calais 04 > 08 janvier 2017
TOULOUSE TNT – Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées 13 > 17 décembre 2016
TARBES Le Parvis – Scène nationale Tarbes – Pyrénées 08 > 09 décembre 2016
CRETEIL Maison des Arts et de la Culture André – Malraux de Créteil et du Val-de-Marne 17 > 18 novembre 2016
DOUAI TANDEM – Scène nationale 09 > 10 novembre 2016
PERPIGNAN Théâtre de l’Archipel – Scène nationale 03 novembre 2016
BREST Le Quartz – Scène nationale 18 > 19 octobre 2016
NANTES Le Grand T – théâtre de Loire-Atlantique 10 > 11 octobre 2016
NANTES Le Grand T – théâtre de Loire-Atlantique 05 > 08 octobre 2016