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Partage de midi, aussi sec qu’un coup de gong

À la une, Décevant, Les critiques, Paris, Reims, Rennes, Strasbourg, Théâtre

photo Jean-Louis Fernandez

Créée au TNS à Strasbourg, la mise en scène de Partage de midi par Eric Vigner ne parvient à restituer toute la poésie goûtue et sauvage de Claudel. Le désir, l’amour, la passion, la transgression au cœur de la pièce n’y vibrent pas avec suffisamment d’intensité.

Trois hommes, une femme, au mitan de leur vie et au milieu de la mer, sur l’espace médiane et étriqué d’un pont de bateau qui les mène vers l’Orient, frappés, écrasés par l’ardeur du soleil, c’est ainsi que commence le sublime Partage de midi de Paul Claudel. Chez Vigner, l’irradiante lumière a disparu au profit de noirs ténèbres. Sur le plateau baigné d’une pénombre ténue, Ysé allume des bougies comme pour une veillée funèbre, et la lueur des flammes se reflètent dans la forme circulaire d’un gong suspendu rappelant alors que le soleil a totalement disparu. Une nuit éternelle aux parfums d’encens s’abat sur un arbre à la verdoyance éteinte, sur une haute statue, écho ironique à l’aventureuse conquête qui attend les protagonistes, sur quelques tentures et paravents, des chinoiseries bigarrées simplement décoratives sur un plateau froid comme le marbre. Le dispositif est dépouillé, parfois concret, voire prosaïque, parfois abstrait.

Jutta Johanna Weiss et Stanislas Nordey photo Jean-Louis Fernandez

La distribution réunie laisse sceptique. Stanislas Nordey est un solide Mesa, sombre et malheureux, Jutta Johanna Weiss, une Ysé énigmatique, très autoritaire et étrangement dépourvue de séduction, ce qui casse la dramaturgie de la pièce dans la mesure où, à lui seul, le personnage polarise l’amour de trois hommes esseulés. Le reste du quatuor est tenu par deux bons acteurs mais on se prend à imaginer que l’inversion des rôles se serait montrée plus pertinente lorsque l’on voit paraître Mathurin Voltz, bras nus, corps tatoué et vigoureux et Alexandre Ruby, plus gringalet, engoncé dans un gilet et un pardessus jaune cocu. Il s’impose alors que le premier aurait parfaitement endossé la brutalité virile de l’aventurier Amalric tandis que le second aurait bien campé Ciz, le mari falot.

Partage de midi est un poème superbe, juteux, fruité. Dans cette pièce très personnelle, les mots écorchés sont comme des étreintes. L’écriture puissante de Claudel rend forcément humble et vulnérable, elle écartèle entre la chair et l’esprit, elle est une déchirure, un appel tumultueux aussi bien mystique qu’extatique. Sa passion et sa violence sont ici comme diluées par l’excès de solennité et de sévérité. Eric Vigner a pourtant parfaitement lu la pièce, il parle admirablement de sa portée transgressive, érotique, dévorante. Mais on ne la retrouve pas au plateau dans le hiératisme, la désarticulation du mouvement et la sécheresse ampoulée de l’intonation. On perd la sensualité et l’émotivité de la pièce qui est déjà privée de sa belle solarité.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Partage de midi de Claudel
Scénographie et mise en scène Éric Vigner
Avec Stanislas Nordey, Alexandre Ruby, Mathurin Voltz, Jutta Johanna Weiss
Lumière Kelig Le Bars
Son John Kaced
Costumes Anne-Céline Hardouin
Maquillage Anne Binois
Assistanat à la mise en scène Tünde Deak
Assistanat à la scénographie Robin Husband

Production Compagnie Suzanne M
Coproduction Théâtre National de Strasbourg, Théâtre National de Bretagne / Rennes, Théâtre de la Ville – Paris

Durée : 2h30

Création le 5 octobre 2018 au Théâtre National de Strasbourg
Le décor et les costumes sont réalisés par les ateliers du TNS
Le texte est publié aux éditions Gallimard

Théâtre National de Strasbourg du 5 oct au 19 oct 2018
Reims du 13 au 15 novembre 2018 à La Comédie de Reims – Centre dramatique national
Rennes du 12 au 19 décembre 2018 au Théâtre National de Bretagne
Paris du 29 janvier au 16 février 2019 au Théâtre de la Ville – Paris

10 octobre 2018/par Christophe Candoni
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2 réponses
  1. Jean
    Jean dit :
    13 octobre 2018 à 15 h 01 min

    Franchement vous êtes sérieux. Le partage de Midi avec un acteur qui passe son temps à se regarder le derrière qui lorsqu’il parle est une caricature de Jacques Lang?
    Ne parlons pas de Vignier qui pue la perversion.

    Répondre
  2. raymond cazes
    raymond cazes dit :
    16 février 2019 à 0 h 03 min

    Tout à fait d’accord. Et, en sortant du théâtre des abesses j’ai demandé innocemment qui était l’actrice pour le metteur en scène. Ce à quoi on m’a répondu : sa femme. Ceci explique cela. Pourquoi doit’on payer des gens qui ne font pas de casting. Assez mauvais tout ça!!!

    Répondre

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