Avec Figures, Dalila Belaza transperce à nouveau obscurité, cette fois-ci à la recherche d’une danse folklorique fictive. Dans un espace liminal fascinant, elle nous fait traverser le temps et des mondes irréels, en tentant de s’éloigner des chemins tracés par sa sœur.
Suivant les traces de Nacera Belaza, pour qui elle longtemps dansé, Dalila Belaza traverse l’obscurité en tourbillonnant au fil de ses pièces. Après Au Coeur, où elle dialoguait avec le groupe de danse traditionnelle aveyronnaise Les Lous Castelous sur scène, elle entreprend d’inventer une danse traditionnelle fictive avec Figure. Ce solo nous transporte entre le réel et l’irréel, dans une espace étrange où les temporalités sont incertaines.
Le plateau est plongé dans une douce obscurité. Une figure se dessine sur la scène, presque immobile, elle avance à pas minuscule, imperceptible, dans la tiers avant plus éclairé du plateau. Un personnage recouvert de tissu apparaît progressivement. Serait-ce un mirage ? Quelque chose d’ancien et de futur semble cohabiter dans ce personnage inquiétant, entre le totem et le monstre.
Grâce à un jeu de lumière subtil, une texture dense, comme un magma noir, sorte de ténèbres abyssales ou cosmiques, emplit la scène. Seule l’ambiance sonore, des sons de cloche et un brouhaha qui rappelle des musiques traditionnelles (proche des paysages sonores d’Au Coeur), renvoient à une réalité plus terrestre. Puis Dalila Belaza, danseuse, se révèle, tel un lent tourbillon, précis, aux gestes mesurés, transperce la densité de l’air, apparaît et disparaît dans une lumière rouge. Les variations lumineuses, qui définissent les espaces et structurent la dramaturgie, participent à nous plonger dans un autre réalité. Abstraction grisante, Figure nous fait perdre nos repères, en déployant des mondes qui tiennent autant du médiéval que de la science-fiction. Toujours très proche de l’esthétique de sa sœur, Dalila Belaza revêt la même sobriété et nous invite tout autant à nous raconter des histoires. Dans les pas de sa sœur, mais pas que, Dalila Belaza fait progressivement son chemin.
Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr
Figures
conception, direction artistique, chorégraphie, son et lumière Dalila Belazacréation personnage matière Jeanne Vicérial
interprétation Dalila Belaza
assistant et regard extérieur
Aragorn Boulangerproduction hiya compagnie – Association Jour
avec la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings
coproduction La Briqueterie CDCN du Val-de-Marne dans le cadre de l’accueil-studio – dispositif soutenu par le ministère de la culture /DRAC IDF, Charleroi danse – Wallonie – Bruxelles, CCN – Ballet National de Marseille, Les SUBS – lieu vivant d’expériences artistique – Lyon
soutien Ministère de la Culture et de la Communication – Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France – Aide à la création, Département du Val-de-Marne
accueil en résidence La Briqueterie CDCN du Val-de-Marne, Montévidéo – centre d’art, Charleroi Danse – Wallonie Bruxelles
mise à disposition de studio Centre National de la Danse – Pantin
Festival d’Automne à Paris 2024
Lafayette Anticipations – Fondation Galeries Lafayette
21 – 22 septembre
Musée de l’Orangerie
14 octobre
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