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Milo Rau interroge l’Empire Europe

À la une, Coup de coeur, Les critiques, Nanterre, Théâtre

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Dans une forme de théâtre confessionnel identique aux deux premiers volets, Milo Rau conclut sa trilogie miroir d’une Europe fortement fragilisée. Quatre acteurs internationaux racontent leurs histoires individuelles et collectives.

Dans Empire, le metteur en scène suisse poursuit son exploration d’un théâtre documentaire fortement ancré dans le tumulte du réel et basé sur le vécu personnel des interprètes. Les sujets traités comportent autant d’enjeux politiques qu’existentiels, de fractures familiales et sociales, ils sont à la fois profondément intimes et universels.

Le procès du dictateur Ceausescu en Roumanie, celui des Pussy Riot à Moscou, le génocide rwandais, la tuerie d’Utoya ou bien l’affaire Dutroux dans un récent spectacle d’une rare finesse joué par de jeunes enfants comédiens belges de l’âge des victimes du meurtrier, voilà les sujets traités dans les productions si puissantes et singulières de l’International Institute of Political Murder basée en Allemagne et en Suisse, toujours en prise directe avec l’actualité politique mondiale.

L’engagement de jeunes européens désorientés dans le djiahisme et la montée des extrémismes radicaux faisaient l’objet de la première pièce, The civil wars, la deuxième The dark ages, était consacrée aux guerres éclatées en ex-Yougoslavie. En proposant un retour aux fondations de la civilisation, à l’Antiquité et à la Méditerranée, Empire fait le portrait de l’Europe comme une terre d’accueil et d’échanges. A chaque fois, Milo Rau réunit des personnalités capables de produire un discours sur la réalité du thème abordé. Ils sont comédiens aux quatre coins du monde et se racontent intimement.

A partir de souvenirs familiaux, souvent tragiques, Maia Morgenstern, Akillas Karazissis, Rami Khalaf, Ramo Ali, retracent, photos et témoignages vidéo à l’appui, le fil de leurs vies, de leurs existences cahoteuses et ballottées, de réfugiés aux identités, cultures, religions et traditions multiples. Ils évoquent l’exil contraint ou choisi, avec ou sans retour, la perte, les persécutions. Chaque récit s’accompagne d’une façon de parler à la douceur toute introspective. Milo Rau assume presque avec volontarisme une antithéâtralité.

Dans l’espace restreint d’une cuisine familiale saturée d’objets, les quatre acteurs sont assis à table ou sur une mince banquette. Leur gestuelle est à l’économie mais leur présence immobile se voit amplifiée par la caméra. Sur écran, leurs visages pourtant placides, filmés en gros plan, parlent avec éloquence. Ils s’expriment en grec, en arabe, en kurde, en roumain. La musicalité et les couleurs chatoyantes de leurs langues comme du grain de leurs voix, portent avec profondeur un propos d’une grande densité. Les histoires sont aussi complexes que flamboyantes, quotidiennes mais jamais anodines, et proposent une plongée passionnante dans l’histoire sombre des conflits du monde méditerranéen. A la toute fin, Akillas cite L’Orestie, la seule trilogie antique qui nous soit parvenue. 2500 ans après, dans la trilogie contemporaine de Milo Rau, le théâtre ne se départit pas de sa mission de catalyseur du temps présent et d’éclaireur pour l’avenir.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Empire
Conception, texte et mise en scène
Milo Rau
Textes et performances
Ramo Ali, Akillas Karazissis, Rami Khalaf, Maia Morgenstern
Dramaturgie et recherches
Stefan Bläske, Mirjam Knapp
Scénographie et costumes
Anton Lukas
Vidéo
Marc Stephan
Musique
Eleni Karaindrou
Son
Jens Baudisch
Technique
Aymrik Pech
Assistante mise en scène
Anna Königshofer
Assistante scénographie et costumes
Sarah Hoemske
Stagiaire mise en scène
Laura Locher
Stagiaires dramaturgie
Marie Roth, Riccardo Raschi
Surtitrage
IIPM (traduction), Mirjam Knapp (opérateur)
En arabe, grec, kurde, roumain, avec surtitre.
Spectacle créé le 1er septembre 2016 au Theaterspektakel à Zürich, Suisse.
Durée estimée
2h

Nanterre Amandiers
Du 1er au 4 mars 2017
Mer., ven. à 20h30
Jeu. à 19h30
Sam. à 18h30

3 mars 2017/par Christophe Candoni
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