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Tony Servillo ravive la nostalgie Jouvet

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre

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Tony Servillo, star oscarisée est de retour à l’Athénée dans le texte de Brigitte Jaques-Wajeman, Elvire Jouvet 40 avec à ses côtés Petra Valentini

Entre février et septembre 1940, on assiste presque au jour le jour aux cours de Louis Jouvet. Il fait répéter inlassablement à celle qui, dans la pièce, s’appelle Claudia, le rôle d’Elvire, amoureuse malmenée du Dom Juan de Molière.

Composé par Brigitte Jaques-Wajeman, le texte qui prend pour matériau les véritables cours dactylographiés de Louis Jouvet a déjà été créé à l’Athénée en 1986. Mais, à le voir aujourd’hui, on peut penser que depuis 30 ans, l’art du célèbre professeur est peut être entré dans une sorte de décrépitude, non pas du point de vue théorique, mais bien pratique. Pendant le spectacle, les gestes enseignés aux acteurs sont désuets. Le jeu a bien changé depuis la disparition de Jouvet.

Dans une mise en scène ultra-réaliste, voir aujourd’hui l’homme de théâtre distiller ses longs conseils et laisser trop de place à la diffusion de sa théorie est assez pesant. Certains pourront peut-être avoir du plaisir à l’entendre, comme on écoute une vieille chanson. D’autant que quelques-unes des directions qu’il donne à l’actrice pourraient tout à fait s’appliquer au théâtre actuel, comme l’importance pour un acteur de faire partir le texte de véritables sentiments.

Mais, malgré sa valeur historique, Louis Jouvet n’est pas un héros de théâtre, difficile alors de lui donner la grandeur nécessaire. D’autant qu’ici, il ne s’écoute que lui : il n’y a pas d’échange entre Jouvet et les comédiens. À certains moments on a même l’impression qu’il impose beaucoup à Claudia, sans jamais en demander autant aux deux acteurs masculins sur scène, ce qui donne un goût misogyne (sans doute inconscient) à la situation. Aussi, le texte de Brigitte Jaques-Wajeman n’a rien de dramatique, il est linéaire, parfois lassant, puisque le travail de Jouvet porte sur la même scène, la même réplique.

On remarquera cependant la présence remarquable de Toni Servillo qui, lorsqu’il joue et s’arrête de faire des phrases, est d’une grandeur évidente. Petra Valentini montre aussi une belle palette de son talent tant elle semble prendre en compte et appliquer chaque remarque du professeur. Soulignons aussi la belle utilisation de l’espace, puisque les premiers rangs de la salle sont occupés par le spectacle, afin de recréer l’ambiance véritable d’un cours, qui se déroulerait ici, directement devant nous, comme aurait pu le faire Louis Jouvet en personne, dans ce lieu précisément qu’il a dirigé entre 1934 et 1951. Voilà finalement ce qu’ « Elvire Jouvet 40 » peut procurer aux plus passionnés : une vague nostalgie d’instants jamais vécus.

Hadrien VOLLE – www.sceneweb.fr

Elvira (Elvire Jouvet 40)
texte : Brigitte Jaques-Wajeman
mise en scène : Toni Servillo
avec : Toni Servillo, Petra Valentini, Francesco Marino, Davide Cirri
traduction : Giuseppe Montesano
costumes : Ortensia De Francesco 
lumières : Pasquale Mari 
son : Daghi Rondanini 
assistante à la mise en scène : Costanza Boccardi 
production : Piccolo Teatro di Milano – Teatro d’Europa / Teatri Uniti
coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Durée : 1h15

Théâtre de l’Athénée du 5 > 14 décembre 2019

7 décembre 2019/par Hadrien Volle
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1 réponse
  1. Hubert
    Hubert dit :
    16 janvier 2017 à 4 h 52 min

    Vous rendez-vous compte, ne serait-ce qu’un tout petit peu, de votre cuistrerie et du ridicule qu’il y a à traiter de haut par-ci Goethe (qui aurait remis sur le métier le Faust pendant des années parce que l’Urfaust ne valait rien), par-là Jouvet, le tout avec un style dont l’élégance n’est pas l’atout majeur ? Et je n’évoque que la présente livraison de votre lettre… Un peu de modestie (« le jeu a bien changé depuis la disparition de Jouvet » – qu’en savez-vous?) et de sérieux !

    Répondre

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