Démocratiser l’opéra et le rendre accessible à des nouveaux publics sont les raisons d’être de cette création mise en scène par David Lescot. L’intrigue de cet opéra-comique de Bizet est assez légère. Il s’agit d’une « orientalerie » comme on les aimait dans le monde lyrique français du XIXème siècle. Le sultan Haroun, lassé de sa favorite Djamileh, part courtiser d’autres femmes. Splendiano, son homme à tout faire, en profite pour convoiter la jeune fille. Mais celle-ci, éprouvée par sa disgrâce, se dissimule sous un voile parmi les esclaves proposées à Haroun et réussit à reconquérir le cœur du sultan.
David Lescot choisit de transposer cette histoire dans le monde d’aujourd’hui. Nous voilà chez un caïd de banlieue, peut-être une star du rap ou un baron de la drogue et de la prostitution. Sur le mur, un tag géant qu’il expose comme une œuvre d’art. Les écrans et l’image sont très présents : jeux vidéo, home-cinéma, ordinateur, visiophone. Au-delà du décalage entre cette esthétique et celle du chant lyrique, la question de la domination masculine et du sort fait aux femmes dans ce contexte « sur-virilisé » invitent à réfléchir sur des problèmes brûlants. Tout en découvrant du même coup cette œuvre signée Georges Bizet.
Djamileh
musique
Georges Bizet
livret de
Louis Gallet
mise en scène
David Lescot
décor
François Gautier-Lafaye
costumes
Mariane Delayre
lumières
Laïs Foulc
interprétation
Majdouline Zerari (Djamileh), Carlos Natale (Haroun), Benjamin Mayenobe (Splendiano)
piano Brigitte Clair
Production : Opéra de Rouen Normandie – Coproduction : Comédie de Caen / CDN de Normandie, Centre Dramatique National de Haute-Normandie.
Théâtre des 2 Rives à Rouen
En Mars 2016
Lundi 21, mardi 22, jeudi 24, vendredi 25 : 20 h
Samedi 26 : 18 h
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