Jacques Osinski met en scène Denis Lavant dans le roman de Samuel Beckett, Cap au pire. Un texte particulièrement austère, interprété par un comédien dans une totale maîtrise de soi.
L’idée de Samuel Beckett en écrivant ce roman était, en bref, de trouver la pire des manières de raconter une même histoire. Celle-ci, tournant autour de quelques personnages, ne respecte aucun code narratif cohérent. Il s’agit d’une suite de mots, rendue complexe par la répétition et les légères variations qui la caractérise. Un exercice littéraire de haut vol qu’il est nécessaire de connaître et d’apprécier pour prendre du plaisir dans cette adaptation scénique d’une grande austérité.
Denis Lavant entre sur scène à pas de loup, pose ses pieds sur le côté d’un rectangle de lumière. Il ne bougera pas d’un pouce pendant toute la représentation. Les changements imperceptibles se font en arrière scène avec quelques lumières, et par la modulation de la voix du comédien. Et quelle voix ! Elle seule est hypnotique et nous fait perdre le sens, de toute façon, y en a-t-il vraiment un ? Les spécialistes trancheront, le spectateur lambda peut être délicieusement perdu.
Mais si certains peuvent prendre un plaisir fou à l’expérience, il est possible que ce soit l’inverse pour d’autres. Le minimalisme, l’économie de mouvements et la difficulté des phrases peuvent être des obstacles redoutables ! L’exercice est lent, forcément long, mais techniquement irréprochable. Dedans il y a le meilleur, et forcément le pire.
Hadrien Volle – www.sceneweb.fr
Cap au pire de Samuel Beckett
Mise en scène Jacques Osinski
Avec Denis Lavant
Coproduction Aurore Boréale & Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion
Durée : 1h35Théâtre 14 – Paris
du 24 septembfe au 19 octobre 2024
Effectivement « le plaisir fou », annoncé pour certains, n’était pas au RV pour moi hier soir……
Je reconnais la performance de l’acteur, performance que je salue…. oh combien….
Par contre je m’interroge sur l’intérêt de présenter ce texte dans une salle.
Après 3/4 d’heures où je m’étais laissée « bercer »……j’ai décroché et après pour les 3/4 d’heures restant, je me suis copieusement ennuyée. »la difficulté des phrases peuvent être des obstacles redoutables » comme il est dit dans l’article.
Mais suis restée silencieuse comme tous mes voisins autour, stoïque. Ma jeune voisine regardant l’heure sur son portable assez souvent. En tout cas ce fût une dure épreuve et j’espère ne pas vivre d’ici longtemps d’autres soirées de ce type « Dedans », dites vous » il y a le meilleur, et forcément le pire »
Je suis complètement d’accord! Mais il a m’a semblé que le pire dominait, du moins je l’ai vécu ainsi