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Declan Donnellan s’échoue sur les rivages shakespeariens

À la une, Créteil, Les critiques, Lille, Moyen, Perpignan, Sceaux, Théâtre

© Patrick Baldwin

Expert de l’œuvre de William Shakespeare, le metteur en scène britannique ne donne ni profondeur ni envergure à Périclès, Prince de Tyr pièce mineure du dramaturge anglais. Au lieu d’exploiter son potentiel tragi-comique, il transforme cette odyssée méditerranéenne en drame poussif, théâtralement maîtrisé mais fondamentalement ennuyeux.

Dans la bibliothèque shakespearienne, Périclès, Prince de Tyr n’a sans doute pas sa place au rayon des œuvres maîtresses du dramaturge anglais comme Le Roi Lear,  Macbeth ou Richard III. La paternité de cette étrange comédie a d’ailleurs longtemps été discutée dans les cénacles universitaires, tant la qualité toute relative de son récit apparaît en complet décalage avec la force dramaturgique habituelle de Shakespeare. Pièce tardive, rarement montée, elle n’a pas la puissance intrinsèque de ses illustres aînées. Pour essayer de lui donner du souffle et de l’envergure, mobiliser tout le talent de Declan Donnellan n’était pas superflu. Au fil des années, le metteur en scène britannique épaulé par sa compagnie Cheek by Jowl s’est imposé comme l’un des plus fins connaisseurs d’une littérature shakespearienne qu’il parvient toujours à transcender. Mais force est de constater qu’il a, cette fois, été mis en échec.

Pour tenter d’actualiser cette odyssée méditerranéenne un brin désuète, Declan Donnellan a décidé de la cloîtrer dans une chambre d’hôpital ultra-moderne, où se diffusent de façon incongrue les ondes de France Culture. Périclès devient alors un malade dont les heures semblent comptées. Présents à son chevet, sa femme, sa fille, son gendre et tout le personnel médical se désespèrent de le voir un jour revenir à lui. Plongé dans un profond coma, terrassé par la douleur, le prince de Tyr mène, en fait, une quête intérieure et joue, ou rejoue, les étapes de sa vie pour retrouver sa femme, Thaïsa, prétendument morte en couches, et sa fille, Marina, abandonnée dès son plus jeune âge.

Au lieu d’utiliser le potentiel comique de cette pièce – que l’important rôle du hasard et le côté mélodramatique pourraient conduire sur des rivages boulevardiers – le metteur en scène britannique s’attache à en faire un drame dépressif. Intensément raccourci, mais monté au pied de la lettre, le récit n’est pas suffisamment fort pour se suffire à lui-même et l’adaptation de Donnellan sacrifie les quelques intermèdes qui en font toute l’originalité. Aussi limpide et maîtrisé soit-il, son parti-pris ne lui confère ni profondeur, ni dimension particulière. Avec tous les atours d’une fausse bonne idée qui se transforme en prétexte, sa transposition médicale se révèle trop hasardeuse pour convaincre. Difficile de croire, sans que cela ne tourne au ridicule, à ces combats à cheval menés sur des brancards ou à ces rois affublés d’une blouse blanche.

Au cordeau et en français, sa direction d’acteurs – dont quelques très bons habitués comme Camille Cayol, Cécile Leterme, Xavier Boiffier et Christophe Grégoire – ne parvient pas non plus à donner la carrure nécessaire à un aréopage de personnages tout juste effleurés. Propre et lisse, elle ne s’essaie à aucune prise de risques et, malgré les sages tentatives chorégraphiques, génère bien moins de fascination que d’ennui. On est alors loin du plaisir théâtral qu’avaient su procurer son Mesure pour mesure ou son Conte d’hiver. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, certains territoires shakespeariens, moins hospitaliers que d’autres, peuvent donc résister aux charmes de Declan Donnellan.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

PERICLÈS, PRINCE DE TYR de William Shakespeare
Mise en scène : Declan Donnellan
Scénographie : Nick Ormerod

Avec :
Christophe Grégoire, Camille Cayol, Xavier Boiffier, Cécile Leterme, Valentine Catzéflis, Guillaume Pottier, Martin Nikonoff

Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et le soutien de Laura Pels International Foundation for Theater

Spectacle en français
Production : Cheek by Jowl / Londres

Coproduction : Les Gémeaux/Sceaux/Scène Nationale, Barbican Theatre/ Londres, Théâtre du Nord / CDN Lille-Tourcoing-Hauts de France

Durée: 1h40

Les Gémeaux à Sceaux du 7 au 25 mars 2018
Du mardi au samedi à 20h45, le dimanche à 17h

Maison des Arts de Créteil
Du 28 au 30 mars

Barbican à Londres
Du 6 au 21 avril 2018

Oxford Playhouse
Du 24 au 28 avril 2018

Théâtre du Nord
Du 15 au 19 mai 2018

Centro Dramtico Nacional de Madrid
Du 30 mai au 6 juin 2018

9 mars 2018/par Vincent Bouquet
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