Digestied Noise est le premier solo de Daniel Linehan. Créé et présenté à Seattle en 2004, il fut programmé cette même année au Dance Theater Workshop de New York, peu de temps après qu’il s’y soit installé. Dans Digested Noise, Linehan accompagne sa danse de fredonnements, bourdonnements, grognements, grincements, paroles ainsi que de divers sons désincarnés. L’irrégulier et imprévisible rythme de la danse imite alors d’abrupts et irrationnels sauts d’images qui se produisent quotidiennement dans la pensée humaine.
Daniel Linehan revisite The Sun Came, un spectacle chorégraphique pour cinq danseurs qu’il a créé en 2005-2006 à New York. Dans cette pièce, Linehan installe une atmosphère inquiétante dans laquelle la perte humaine prend des allures obsédantes. Ce qui est raconté sur scène semble se dérouler à la suite d’un événement cataclysmique sans nom. Les personnages sont aux prises avec le peu d’options qui s’offrent à eux et une liberté de mouvement restreinte. Ils répondent à leur situation oppressante en passant par différents modes d’intensité : tension féroce, interaction manipulatrice, élans mélodramatiques.
La question qui se pose est : comment pourrions-nous créer du sens après avoir perdu la capacité d’assembler les choses en un récit significatif ? La danse apparaît alors au milieu d’un barrage de mots monotonement scandés – empruntés aux reportages et récits de fiction – assemblés tous ensemble, de telle manière qu’ils sont comme dépouillés de leur contexte, reproduisant ainsi la façon fragmentaire avec laquelle nous accumulons une surcharge de données. Enfin, la danse est alimentée par l’irrésistible énergie que l’on pose dans l’effort de localisation du sens, dans un flot incessant d’informations qui n’offrent aucune réponse immédiate.
Dans cette pièce chorégraphique, Being together without any voice, quatre danseurs naviguent entre dix différentes sortes de configurations sociales muettes.
La manière dont ils interagissent (ou évitent toute interaction) est familière et en même temps paradoxale. Leur mouvement est fait de répétitions appuyées et cependant ils l’abandonnent aisément pour quelque chose de nouveau. Ils agissent de manière assurée et volontaire et pourtant les scènes semblent se succéder de façon aléatoire. Les danseurs sont engagés dans un effort inutile ou ce qui pourrait être un jeu volontaire.
Ils apparaissent simultanément comme un groupe soudé et comme un conglomérat d’individus disparate. Chaque danseur traite les autres interprètes comme des objets, et se conçoit lui-même comme un étranger.
Qui sont ces êtres sur scène ? Créatures sociales, créatures familières ? Les deux ?
DU 5 AU 9 NOVEMBRE 2014 20H30
3 au 8 fév. 2014 Vita Activa Opéra de Lille Maison Folie Wazemmes Lille
11 fév. Being Together without any Voice CNDC Angers
1 mars Doing While Doing Concertgebouw Bruges
13 au 15 mai The Karaoke Dialogues Opéra de Lille
30 mai The Karaoke Dialogues de Singe Anvers
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