Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

La Cicatrice : retour en préadolescence

À la une, Coup de coeur, Les critiques, Théâtre

Vincent Menjou-Cortès adapte et interprète seul en scène La Cicatrice de Bruce Lowery. Un livre pour la jeunesse devenu classique, où la question du harcèlement scolaire est portée par le monologue d’un homme qui revient sur ses souffrances d’antan. Présenté le 14 juillet dans le cadre du ParisOFFestival organisé par le Théâtre 14, ce seul en scène tragi-comique bouscule autant qu’il réjouit. Le spectacle sera en tournée en 2021.

« 60 : 00 ». Affichés en larges caractères lumineux sur le fond de scène, ces caractères placent d’emblée La Cicatrice dans une forme d’urgence. En une heure, le comédien et metteur en scène Vincent Menjou-Cortès, aussi fondateur de la compagnie Salut Martine, devra en avoir fini avec le roman éponyme de l’auteur américain francophone Bruce Lowery. Il lui faudra être arrivé au bout du monologue de Jeff, un homme qui revient sur une période particulièrement difficile de sa vie : ses 13 ans, où il suscite moqueries et cruautés du fait d’une toute petite différence. Son bec-de-lièvre, sa « cicatrice ». Pour relever ce défi temporel, l’artiste adapte le roman jeunesse de 150 pages. Il en conserve la trame, explique-t-il dans son dossier de presse, mais en enlève toutes les parties trop littéraires. Il en exprime ainsi toute la force tragi-comique, celle du préado qui est en lui, en nous.

En prenant place sur une estrade minuscule, derrière un micro, Vincent Menjou-Cortès installe une étrangeté qu’il fera tout pour ne pas dissiper pendant l’heure qu’il s’est lui-même imparti. Le but de sa prise de parole et sa forme hybride, entre stand up et confession, sont ambigus et ils le resteront. De même que tout au long de sa performance, l’artiste maintiendra un équilibre parfait entre réalisme et artificiel. Entre tragique et comique aussi, comme si le regard de l’adulte sur l’enfant qu’il a été avait du mal à se stabiliser. Le Jeff adulte de Vincent Menjou-Cortès est un narrateur intranquille, dont le travail de mémoire est moins simple, moins linéaire que peut à première vue le laisser penser le texte de Bruce Lowery. En tournant le dos à une interprétation naturaliste, qui aurait forcément réduit la portée de La Cicatrice, l’artiste en explore tous les détails, toutes les douleurs. Avec une attention particulière aux plus refoulées.

Avec sa chemise à carreaux fermée jusqu’au menton ou presque, un peu petite pour son grand corps, Vincent Menjou-Cortès est un grand Jeff qui n’en finit pas avec son enfance. Avec son anomalie qui, raconte le comédien avec un mélange de maladresse feinte et d’autodérision, a valu à son personnage une souffrance dont on mesure un peu mieux à chaque phrase la profondeur. Jusqu’à une révélation finale, qui invite à repenser l’ensemble du récit qu’on vient de nous délivrer. Les efforts de Jeff pour faire accepter sa différence, son amitié naissante avec un garçon de sa classe, vite détruite par une pulsion qui détruit tout son travail d’intégration… Tous ces événements moins anodins qu’il y paraît, le comédien les fait vivre non seulement en incarnant le protagoniste central de Bruce Lowery, mais aussi esquissant quelques personnages qui lui sont proches. Une mère, une professeure, un camarade et quelques autres, qu’il caractérise avec un accent, une intonation, en restant au bord de la caricature.

Vincent Menjou-Cortès fait ainsi de La Cicatrice la peinture, minimaliste mais expressive, d’une société qui rejette et qui punit. D’un monde qui aspire à la conformité plus qu’à la tranquillité. Entre « 60 : 00 » et « 0 : 00 », ce sont les mécanismes de cette cruauté que questionne La Cicatrice. À hauteur d’homme qui tente de se réconcilier avec son propre préadolescent.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

La Cicatrice

Mise en scène et interprétation : Vincent Menjou-Cortès

Adaptation : Guillaume Elmassian, Vincent Menjou-Cortès

Collaboration artistique : Timothée Lerolle

Scénographie : Fanny Laplane

Lumière : Hugo Hamman

Production : Salut Martine

Avec le soutien technique de la Scène Nationale du Sud Aquitain, avec l’aide à la résidence des Tréteaux de France -CDN, de l’AEHM -Salle Rouchéou, du Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques, du Conseil Régional de la Nouvelle-Aquitaine et de la ville de Bayonne

Durée : 1h

Scène conventionnée Le Rayon Vert – Saint Valéry en Caux

15 et 16 février 2021

Scène conventionnée Le Grand Bleu – Lille

8 au 12 mars 2021

Théâtre Christian Ligier –Nîmes

3 avril 2021

16 juillet 2020/par Anaïs Heluin
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Le Théâtre 14 lance son Université Populaire
Arnaud BertereauQuatre grâces pour « 72 vierges »
Le ParisOFFestival 2023
Vincent BérengerÉloïse Mercier, en voyage minuscule à Saïgon
Le ParisOFFestival est de retour au Théâtre 14
Paris Globe Festival : un nouveau rendez-vous international et engagé
Les Universités Populaires du Théâtre 2017 au Théâtre 14
Cécile Garcia Fogel, pour l’amour de Phèdre
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut