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Le cœur de Lazare bat la chamade

À la une, A voir, Bobigny, Les critiques, Nantes, Strasbourg, Théâtre
Jean-Louis Fernandez

Photo : Jean-Louis Fernandez

Le metteur en scène Lazare revisite le mythe de Psyché dans Cœur instamment dénudé, créé au Théâtre National de Strasbourg avec une troupe endiablée qui porte haut sa poésie syncrétique. Un spectacle décapant.

Avis aux âmes sensibles : il faut avoir le cœur bien accroché pour assister au dernier spectacle de Lazare. L’artiste a inventé le concept de montagnes russes théâtrales. On en sort la tête à l’envers, hébété, hagard, désorienté… Et franchement réjoui, malgré les imperfections de sa mise en scène. Alors, vive cette jeunesse endiablée, vive cette poésie syncrétique et vive ce déluge de sons, d’acrobaties, de chansons et de danse. Cœur instamment dénudé s’impose comme le remède idéal à la sinistrose ambiante ; un feu d’artifice dont les explosions resteront longtemps gravées dans la mémoire.

Il s’agit du mythe de Psyché… Mais revisité. L’histoire est simple, ses grandes lignes correspondent à peu près à celles du roman d’Apulée, Métamorposes, écrit au IIe siècle. Psyché, une jeune femme à la beauté incandescente, a le malheur d’attiser la colère de Vénus. Rongée par la jalousie, la déesse demande à son fils Cupidon de mettre sa rivale hors-jeu : la mortelle doit tomber amoureuse d’un homme minable. Seulement, Cupidon tombe lui-même amoureux de Psyché. Il l’enlève et provoque le courroux de sa mère. L’héroïne, qui cherchait à éclairer les mystères d’Éros, est bannie, privée de sa mémoire, envoyée en enfer et soumise à d’abominables épreuves.

À partir de cette trame, Lazare a écrit un texte, qui, comme dans ses derniers spectacles, fait fi des registres de langues, joue des anachronismes, mêle les références savantes et profanes. Psyché se cultive avec L’École des femmes de Molière, Cupidon rembourse la dette qu’il doit à sa mère en devenant stripteaseur, Vénus poursuit Psyché à toute berzingue dans une voiture décapotable pour l’écraser. Traversés par la folie, les corps se tordent, virevoltent et exultent. On se croirait catapulté dans un cartoon délirant, type Tex Avery : la violence qui sévit à tous les étages est une manifestation réjouissante de la pulsion de vie.

D’une étonnante polyvalence, la jeune troupe (25 ans de moyenne d’âge à tout casser) fait feu de tout bois, à commencer par la musique omniprésente, chantée et jouée au bord du plateau. On y entend des classiques de soul détournés, des airs de gospel et de blues composés pour le spectacle, de l’électro tapageuse exécutée sur des synthétiseurs analogiques. Toujours, l’intensité décape, au risque, d’ailleurs, d’épuiser le public. Lazare pourrait aménager des moments de repos, calmer le jeu, invoquer des images plus douces pour varier les plaisirs.

Bousculée par le Covid, cette pièce transpire l’urgence. Certains acteurs ont été obligés d’échanger leur rôle au pied levé. La fanfare, promise dans le livret, n’était pas sur le plateau le soir de notre venue. Quant à la deuxième moitié du spectacle, elle est tout simplement passée à la trappe, faute de temps de répétition et faute, peut-être aussi, de réalisme de la part du metteur en scène. Il se dit que la suite pourrait être créée en cours d’année. Espérons-le. La belle Psyché ne peut pas être laissée en si mauvaise posture.

Igor Hansen-Love – sceneweb.fr

Cœur instamment dénudé

Texte et mise en scène Lazare

Collaboration artistique Anne Baudoux

Avec Anne Baudoux, Ava Baya, Laurie Bellanca, Ella Benoit, Paul Fougère, Louis Jeffroy, Loïc Le Roux, Veronika Soboljevski

Assistanat général et conseil chorégraphique Marion Faure

Assistanat musical Laurie Bellanca

Musique Vita Nova

Coordonnée par Laurie Bellanca et Veronika Soboljevski

Avec la participation des musiciens amateurs Salomé Appourchaux, Romain Bicard, Tristan Dalmazir, Elia Desoutter, Julien Ensminger, Clara Fruchard, Ayse Guler, Noémie Huber, Hélène Kormann, Augstin Kriegel, Sofiane Labidi, Carmen Lazaro Sanchez, Nicolas Loubaki, Xavier Marchand, Théo Marion, Maxime Maurer, Chloé Messerlin, Hélène Rigollet, Rémi Schilling, Nicolas Sueur

Créateur son, musicien Jonathan Reig

Lumière Kelig Le Bars

Scénographie Olivier Brichet

Costumes Virginie Gervaise

Régie générale Bruno Bléger

Régie Plateau Yoan Weintraub

Régie Lumière Alexandre Rätz

Durée : 1h30

Production Théâtre National de Strasbourg, Vita Nova Coproduction MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Maison de la Culture d’Amiens – Pôle européen de création et de production, Théâtre National de Bretagne – Centre européen Théâtral et Chorégraphique, Théâtre des 13 vents – Centre dramatique national Montpellier, Le Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique, Comédie de Caen CDN de Normandie.  Avec la participation du Jeune théâtre national Avec le soutien du Fonds SACD Musique de Scène, de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon – Centre national des écritures du spectacle, de la Fonderie-Le Mans.  Vita Nova est conventionnée par la DRAC-Île-de-France – ministère de la Culture.

Théâtre National de Strasbourg

du 11 au 22 janvier 2022

MC93, maison de la culture de Seine-Saint-Denis à Bobigny

du 23 février au 3 mars 2022

Le Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique, Nantes

du 9 au 11 mars 2022

 

23 février 2022/par Igor Hansen-Løve
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