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Je songe donc je suis

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

photo Antonia Bozzi

Pour son premier spectacle en tant que nouveau directeur du Théâtre de la Tempête, Clément Poirée a choisi de s’attaquer au chef d’œuvre métaphysique et baroque de Calderón, La Vie est un songe. Une entrée en matière plus que prometteuse.

Certes elle est sans doute moins percutante et immédiatement déstabilisante que les Méditations métaphysiques de Descartes. Mais la pièce de Pedro Calderón de la Barca La Vie est un songe s’inscrit pleinement dans ce courant de pensée du XVIIe siècle qui voit à travers toute l’Europe certains intellectuels douter de leurs certitudes et de leurs connaissances. Poussant ce questionnement à son paroxysme psychique, le dramaturge espagnol en tire un conte politique et initiatique aux accents baroques où le songe rédempteur prend le pas sur une réalité dévastatrice.

Cette réalité, c’est celle de Sigismond enfermé depuis son plus jeune âge dans une tour du château de son père Basile, le roi de Pologne. Sous l’influence d’une prophétie astrologique, le monarque est en effet convaincu que son fils – s’il prend le pouvoir – deviendra un tyran sanguinaire et lui prendra sa place sur le trône. Mais un jour, alors que nul ne connait l’existence de son descendant – excepté son geôlier Clothalde –  et alors que son neveu Astolphe et sa nièce Etoile se préparent à prendre les rênes du royaume, le roi décide de braver le destin en redonnant à Sigismond son rang de prince. Avec toutefois un subterfuge qu’il croit imparable : si jamais le comportement de son fils s’avérait conforme à la prédiction astrale, il le remettrait immédiatement aux fers en lui expliquant que cette journée princière n’était en fait qu’un simple rêve.

En s’emparant de cette pièce, Clément Poirée avait tous les risques de livrer un spectacle daté. Dans les faits il n’en est rien. Grâce à la scénographie concoctée par Erwan Creff et aux habiles lumières de Kévin Briard, le metteur en scène ouvre les portes d’un monde aussi mystérieux qu’inquiétant. Exceptés deux ou trois effets qui mériteraient, pour convaincre, davantage de maîtrise, il parvient à produire une forte intensité scénique avec peu de moyens techniques – et financiers -, à l’instar de sa désormais voisine de La Cartoucherie, Ariane Mnouchkine, ou de son ancien mentor Philippe Adrien dont il a longtemps été le collaborateur artistique.

Sans se départir des atours baroques, et donc parfois démesurés, qui font tout le charme de la pièce de Calderón, il les utilise au contraire comme autant de respirations bienvenues dans un substrat dramatique que n’aurait pas renié William Shakespeare. Subtile et versatile Sigismond, Makita Samba, constitue la vraie révélation du spectacle, où John Arnold en roi vaniteux, Louise Coldefy en nièce arriviste et Morgane Nairaud aveuglée par son ego de femme blessée, ne sont toutefois pas en reste. Le tout créant un ensemble d’une élégante et frugale modernité qui place sous une bonne étoile cette nouvelle ère pour le Théâtre de la Tempête.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

La Vie est un songe de Pedro Calderón de la Barca
Mise en scène, Clément Poirée
Avec John Arnold, Louise Coldefy, Thibaut Corrion, Pierre Duprat, Laurent Ménoret, Morgane Nairaud, Makita Samba et Henri de Vasselot
Texte français, Céline Zins (Le Manteau d’Arlequin-Gallimard)
Scénographie, Erwan Creff
Lumières, Kévin Briard assisté de Nolwenn Delcamp-Risse
Costumes et masques, Hanna Sjödin assistée de Camille Lamy
Musiques et son, Stéphanie Gibert assistée de Michaël Bennoun
Maquillages et coiffures, Pauline Bry
Collaboration artistique, Margaux Eskenazi
Régie générale, Farid Laroussi
Habillage, Emilie Lechevalier et Françoise Ody
Régie, Laurent Cupif et Michaël Bennoun
Production Théâtre de la Tempête, subventionné par le ministère de la Culture, la Ville de Paris et la Région Île-de-France // Coproduction Cie Hypermobile ; Scène conventionnée Théâtre et Théâtre Musical Figeac/Saint-Céré – Festival de Figeac // Participation artistique du Jeune Théâtre national
Durée : 2h30

La Tempête
21 septembre > 22 octobre 2017
du mardi au samedi 20h, dimanche 16h – salle Copi

16 septembre 2017/par Vincent Bouquet
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