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« Un Verre à soi », ballon gonflé

A voir, Dijon, Evreux, Les critiques, Théâtre musical
Pascal Neyron met en scène Un Verre à soi de Claire Barrabès
Pascal Neyron met en scène Un Verre à soi de Claire Barrabès

Photo Raphaël Thet

Un spectacle sur le vin en Bourgogne, quoi de plus naturel ? Dans le cadre du festival Théâtre en mai, à Dijon, Claire Barrabès donne à découvrir Un Verre à soi, qu’elle a écrit et interprète. Un solo avec pianiste qui enrobe les traditions viticoles pour mieux les dépasser.

Pour commencer, on a craint le pire. Ambiance cosy au piano, chacun, chacune prend un verre de blanc gracieusement offert avant d’aller s’asseoir autour de petites tables rondes. On se croirait dans le bar d’un hôtel de luxe invité à un set de standards jazzy. En robe noire, cheveux plaqués, grande brune pulpeuse, Claire Barrabès annonce qu’elle va entamer avec nous une dégustation de vin rendue possible par la maison pour laquelle elle travaille. On commence à suer à grosses gouttes. On cherche alors à se remémorer ce qu’on avait lu sur ce spectacle, pourquoi on avait choisi de venir le découvrir. On n’y arrive pas. On a peur d’être tombé dans un traquenard en forme de happening théâtralo-vigneronesque dûment mécéné. Claire Barrabès démarre, commence à parler cépages, robes, caudalies et autres arômes citronnés. Tant pis, se dit-on. On ne l’a jamais fait finalement de se former à la dégustation de vin. Il y aura toujours à apprendre. Et, sous ses conseils, rien qu’à faire tourner en bouche une première gorgée, à faire se diffuser ses arômes dans le palais, on se dit qu’on perd beaucoup à avaler à chaque fois son pinard comme de l’eau, comme si on avait soif.

On apprendra plus tard, après le spectacle, qui est Claire Barrabès. Et qui souhaite aller découvrir Un Verre à soi ferait mieux d’arrêter sa lecture ici. Cofondatrice du collectif sur le pont, adepte d’« une utopie théâtrale proche et ouverte », d’« écriture soucieuse de la représentativité de tous·te·s », elle se situe plutôt aux antipodes de ce qu’on craignait. D’ailleurs, le spectacle se colore vite de teintes politiques qu’on apprécie. Petit coup de pied de l’âne à son climat mascu, allusions à sa bascule vers la droite de la droite ou encore à ses rituels empesés, Claire Barrabès dégomme en toute légèreté le milieu viticole en même temps qu’elle ne cesse d’encenser l’univers du vin. Chansons italiennes à l’appui, elle s’invente – pas tant que ça – une filiation italienne d’anarchiste venus en France cultiver le vin et lui ayant légué vignes, joie de vivre et attachement à la famille. Qu’en faire quand la vigne sèche sur pied, que l’État, par l’intermédiaire de l’Union Européenne, subventionne l’arrachage et qu’on n’a pas envie de se reproduire dans un monde tel qu’il va ?

Du théâtre. Ainsi, en accords avec le pianiste Benjamin Pras – personnage de Cédric auquel elle est reliée par une forme d’invisibilité – ,Claire Barrabès tombe la robe qui la corsète, laisse déborder ses formes généreuses, puis se rhabille en ville, ou plutôt en campagnarde – jean et t-shirt qu’elle met pour travailler entre les ceps – et rythme ainsi les métamorphoses du spectacle mis en scène par Pascal Neyron. Entre interactions avec le public et chansons gouleyantes, elle laisse ainsi exploser son récit tel un vin en bouche la diversité de ses arômes, avec ses thématiques qui se déploient dans leur multiplicité, sa dramaturgie qui pétarade et son final joyeux. Avec un goût qui restera longtemps en bouche, Un Verre à soi, spectacle surprenant, audacieux et susceptible de plaire aux viticulteurs comme aux bobos écolos, entre un monde qui meurt et un autre qui vient, a parfaitement su tisser sa toile.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Un Verre à soi
Texte Claire Barrabès
Mise en scène Pascal Neyron
Avec Benjamin Pras, Claire Barrabès
Création musicale Benjamin Pras
Costumes Sabine Schlemmer

Production collectif sur le pont
Coproduction Théâtre Dijon Bourgogne, Centre dramatique national ; Halle ô Grains
Résidences Opéra de Reims ; Halle ô Grains ; Maison Jacques Copeau ; Ville d’Orbec
Soutenu par le dispositif FADEL, la DRAC, la Région Normandie, NormandieLivre, Lisieux Normandie – Communauté d’Agglomération, la Ville d’Orbec

Durée : 1h

Palais des Ducs, Dijon, dans le cadre du festival Théâtre en Mai
du 26 au 29 mai 2025

Le Tangram, Scène nationale d’Évreux
le 20 septembre

28 mai 2025/par Eric Demey
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