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Le manifeste féministe de Valerie Solanas réhabilité au Théâtre du Nord

À la une, Coup de coeur, Gennevilliers, Les critiques, Lille, Paris, Théâtre
Jean-Louis Fernandez

photo Jean-Louis Fernandez

Christophe Rauck raconte au Théâtre du Nord dans La Faculté des rêves, le destin incroyable de la féministe américaine Valerie Solanas, qui a tenté de tuer Andy Wahrol en 1968. L’auteur Lucas Samain a adapté avec brio le roman de la suédoise Sara Stridsberg. Cécile Garcia Fogel est remarquable.

Dans les milieux féministes, Valerie Solanas est une icône. Beaucoup de spectateurs découvriront son parcours grâce à cette nouvelle production du Théâtre du Nord. Le 3 juin 1968, elle tire sur Andy Wahrol dans sa Factory. Les coups lui transpercent plusieurs organes vitaux. Il s’en tire de justesse et devra porter un corset jusqu’à la fin de ses jours. Valerie Solanas, lesbienne, prône dans son livre culte SCUM Manifesto l’éradication des hommes. Un pamphlet manifeste qui puise ses racines dans une enfance souillée par les viols à répétition de son père.

Christophe Rauck a découvert Valerie Solanas à travers le roman de Sara Stridsberg. L’autrice suédoise avait également écrit une version théâtrale de son récit en 2010, Valerie Jean Solanas va devenir Présidente de l’Amérique. Le directeur du théâtre du Nord lui a demandé l’autorisation de partir de son roman, pour écrire un nouveau texte dramatique, confié à l’auteur Lucas Samain, ancien élève de l’école du Nord, et qui avait déjà travaillé avec lui sur l’adaptation du Pays Lointain. L’écriture limpide de Lucas Samain restitue toute la force du récit.

Comme dans le roman, la pièce est une succession de séquences brèves, avec dans chacune des tonalités et des couleurs fortes. Le plateau, tout en noir en blanc – comme c’est désormais souvent le cas dans les spectacles de Christophe Rauck – s’illumine au gré des fragments de la vie de Valerie Solanas. Les couleurs vives rappellent celle du mouvement Pop Art. Chaque costume de Coralie Sanvoisin est un aplat de couleur. La scénographie d’Aurélie Thomas est inventive, tout comme la mise en scène de Christophe Rauck. Des extraits du procès que l’on entend en voix off, aux images de la 5e Avenue projetées au sol dans des vidéos de Pierre Martin qui sculptent l’espace : le plateau de la salle Roger Salengro – totalement ouvert – laisse aux comédiens de l’espace pour entrer dans la tragédie.

Car c’est bien d’une tragédie contemporaine dont il s’agit. Valerie Solanas porte haut et fort la révolution féministe tout en se battant avec ses propres démons : la drogue, la prostitution et la pauvreté. La radicalité de ses propos, son insolence, sont aussi le témoin d’une Amérique en colère, empêtrée dans la guerre du Vietnam. Mais dans cette société patriarcale, le propos de Valerie Solanas dérange, y compris dans les milieux intellectuels dont celui de La Factory d’Andy Warhol. Solanas l’accuse de lui avoir volé sa pièce de théâtre intitulée Up your ass (Dans ton cul). L’image de l’artiste phare du mouvement Pop Art en prend un sacré coup. .

Cécile Garcia Fogel est bouleversante dans le rôle de cette activiste féministe. Elle met ce qu’il faut de fougue et de rage, tout en dosant son agressivité sans tomber dans la caricature, pour faire ressortir toutes les blessures du personnage. A ses côtés, Christelle Tual dans le rôle de sa mère et Mélanie Menu sont déchirantes. Ce trio fait corps avec le reste de la distribution : Anne Caillère, David Houri et Pierre-Henri Puente. Tous mettent leur talent au service de cette pièce remuante. Jusqu’au dernier souffle de Valerie Solanas qui meurt en 1988 à 52 ans d’une pneumonie.

La faculté des Rêves de Sara Stridsberg
Mise en scène Christophe Rauck

Avec Anne Caillère, Cécile Garcia Fogel, Mélanie Menu, Christèle Tual, David Houri, Pierre-Henri Puente

Traduction du suédois : Jean-Baptiste Coursaud
Adaptation et dramaturgie : Lucas Samain
Scénographie : Aurélie Thomas
Vidéo : Pierre Martin
Costumes : Coralie Sanvoisin
Lumières : Olivier Oudiou
Son : Xavier Jacquot
Création masques : Judith Dubois

Durée: 2h

Théâtre du Nord
du 15 au 30 janvier 2019

Du 23 avril au 6 mai 2020 à Gennevilliers (T2G, Centre Dramatique National)

Du 12 au 19 mai 2020 (Le Monfort/ Théâtre de la Ville)

22 janvier 2020/par Stéphane Capron
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