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Chambre noire, tous les fantômes de Valérie Solanas

À la une, A voir, Les critiques, Marionnettes, Paris, Théâtre
Benoit Schupp

© Stas Levshin

Adaptation du roman La Faculté des rêves de Sara Stridsberg, Chambre noire d’Yngvild Aspeli est une belle évocation de l’écrivaine et féministe radicale Valérie Solanas. Un portrait subjectif où marionnette, musique et vidéo font un étonnant ménage.

La marionnettiste Yngvild Aspeli a un penchant pour les personnages ambigus, en prise avec des forces qui les dépassent. D’une manière à chaque fois singulière, ses pantins de toutes tailles et de tous types entretiennent un rapport étroit avec la folie et l’au-delà. Avec la marge. Dans Opéra opaque (2013) par exemple, la seconde création de sa compagnie Plexus Polaire, une ancienne diva jouait un jeu étrange avec la mort. Et dans Cendres (2014), pièce toujours en tournée, un pyromane inspiré du roman Avant que je me consume du Norvégien Gaute Heivoll – qui lui-même s’est basé sur une histoire réelle – incendiait son village. Créée en 2017, la dernière pièce de Plexus Polaire aborde quant à elle la figure de Valérie Solanas, surtout célèbre pour son manifeste S.C.U.M (Society for Cutting Up Men) écrit en 1967, et pour son coup de feu tiré sur Andy Warhol un an plus tard.

Avec cette pièce, Yngvild Aspeli, d’origine norvégienne, poursuit son exploration des écritures nordiques. Adaptation de La Faculté des rêves de la romancière suédoise Sara Stridsberg, Chambre noire n’a rien du biopic. Des raisons qui ont mené le personnage central à écrire son texte qui appelait à une révolution pour les femmes, sans les hommes, on n’apprendra en effet presque rien. Si ce n’est ce que laissent deviner les scènes où, sur le lit de mort de Valérie Solanas, apparaît le fantôme de sa mère : une certaine précarité matérielle, et surtout la maltraitance et l’abandon du père. Toutes les autres bribes du passé de celle qui revendique être la « première pute intellectuelle » surgissent de la même manière. Autour de ce lit de motel situé au cœur du roman de Sara Stridsberg, où repose une marionnette à taille humaine à la couleur grisâtre et à l’allure débraillée.

Pour dire la solitude dans laquelle l’héroïne termine sa vie à San Francisco à l’âge de 52 ans, malgré l’immense succès de S.C.U.M dans les milieux féministes de l’époque, Yngvild Aspeli retrouve le plateau qu’elle avait quitté depuis sa pièce Signaux (2011) pour se consacrer à la mise en scène et à la fabrication. Accompagnée par la percussionniste Ane Marthe SØrlien Holen installée à cour avec tous ses instruments, elle manipule deux marionnettes à l’effigie de Valérie Solanas – la grande citée plus tôt et une petite, à hauteur et à bouille d’enfant. Tantôt masquée, tantôt déguisée d’une frisonnante perruque blonde ou d’autre chose encore, elle donne aussi vie à bon nombre de personnages qui ont traversé la vie de sa protagoniste. Parmi lesquels Andy Warhol, pépé de tissu accroché aux nippes de l’artiste habillée en Valérie, accusé par cette dernière d’avoir volé son manuscrit.

Remarquable de précision et de grâce, souvent au seuil de la danse, la performance de la marionnettiste ne fait qu’un avec le rock aux accents punks dont la partie enregistrée a été composée par Guro Skumsnes Moe, fidèle collaborateur de Plexus Polaire, et la partie live par Ane Marthe SØrlien Holen – elle en interprète d’ailleurs plusieurs morceaux avec elle –, avec les vidéos de David Lejard-Ruffet et les lumières subtiles de Xavier Lescat. Si la perfection visuelle et sonore de cette partition a tendance à amoindrir les zones d’ombre et de trouble du récit, elle place le spectateur dans un état de suspension. Et l’invite à poursuivre le voyage au cœur de la vie de Valérie, très liée à l’aventure artistique de la Factory. En attendant celui qu’Yngvild Aspeli est en train d’imaginer autour de Moby Dick.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Chambre Noire

Mise en scène : Yngvild Aspeli et Paola Rizza

Actrice-marionnettiste : Yngvild Aspeli

Compositrice et musicienne sur scène : Ane Marthe Sørlien Holen

Dramaturgie : Pauline Thimonnier

Compositrice et musique enregistrée : Guro Skumsnes Moe

Regard extérieur manipulation : Pierre Tual

Construction marionnettes : Yngvild Aspeli, Pascale Blaison & Polina Borisova

Scénographie Élisabeth Holager Lund

Costumes : Sylvia Denais

Création lumière : Xavier Lescat

Création vidéo : David Lejard-Ruffet

Création son : Antony Aubert

Régie lumière : Alix Weugue

Régie son et vidéo : Raphaël Barani

Coproductions : Figurteater i Nordland – NO / TJP, Centre Dramatique National d’Alsace Strasbourg (67) – FR / La Maison de La Culture de Nevers et de la Nièvre (58) – FR / Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières (08) – FR / Le Passage, Scène conventionnée (76) – FR / Théâtre du Fil de l’eau / Ville de Pantin (93) – FR

Partenaires : Norsk Kulturrad – NO / DRAC Bourgogne Franche-Comté – FR / Fritt Ord – NO / FFUK – NO / Fond for lyd og bilde – NO / Le Transfo – Art et Culture en région Auvergne – FR / Conseil départemental de l’Yonne – FR

Accueil en résidence (Hors co-producteurs) : Le Théâtre d’Auxerre (89) – FR / Le Studio Théâtre (93) – FR / La Nef – Manufacture d’utopie (93) – FR / Le Théâtre Georges Simenon (93) – FR

Remerciements : Le Mouffetard, Théâtre des arts de la marionnette (75) – FR / Le Théâtre Gaston Bernard, Chatillon sur Seine (21) – FR / ONDA, Office National de Diffusion Artistique (75) – FR / ABC, Dijon (21) – FR. © photo Stas Levshin

Durée : 1h

Le Monfort – Paris

Du 10 au 21 décembre 2019

JANVIER

21/01 – Kilden Teater, Kristiansand, NORVEGE

24/01 – Notteroy Kulturhus, Tonsberg, NORVEGE

FÉVRIER

06/02 – Festival Imaginale, Heilborn, ALLEMAGNE

08/02 – Festival Imaginale, Mannheim, ALLEMAGNE

AVRIL

30/04 – No Strings Attached, Mainz, ALLEMAGNE

JUIN

02/06 – Go Figur Festival, Oslo, NORVÈGE

15 décembre 2019/par Anaïs Heluin
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