La compagnie Le pari des bestioles livre une version de Phèdre explosive. Entre concert et pièce de théâtre, elle va chercher aux sources romaines de l’art dramatique les vérités archaïques et oubliées de l’être humain.
La Phèdre du pari des bestioles est adaptée de Sénèque, pas d’Euripide. S’ils le précisent dès le titre, ce n’est ni par pédanterie, ni par coquetterie et cela n’a rien d’un détail. La Phèdre originale, grecque, est une femme répudiée et vengeresse ; celle du philosophe stoïcien est une allégorie, le synonyme d’un paradis perdu, d’un territoire vierge de toute civilisation. C’est à cette dernière image que la création du pari des bestioles s’identifie, avec un concert-théâtral qui se mue en transe. Portée par des acteurs qui cherchent à renouer avec les origines d’une tragédie plus dionysiaque qu’apollinienne, un chœur entièrement repensé par le poète et dramaturge Thibaud d’Abbesses et incarné par Isis Ravel, en dialogue constant avec la musique des Minotaures, C’est la Phèdre est une fête, mais une fête des morts aux accents de corrida. Le secret de l’homme se terre peut-être moins dans les tréfonds de sa psychologie que dans la pure énergie dont il est traversé et qui n’attend qu’à s’exprimer.
C’est la Phèdre !
d’après Sénèque
mise en scène : Jean Joudé
avec : Théo Chédeville, Gabriel Acremant, Maïa Foucault, Lucie Grunstein, Sipan Mouradian, Isis Ravel
adaptation et dramaturgie : Thibaud d’Abbessesmusique : Les Minotaures
piano, guitare, voix : Grégoire Letouvet
batterie : Clément Cliquet
régie : Vincent NoëlLe Monfort
du 21 au 25 mai à 19h
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