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Cecilia Bartoli enchante une Alcina baroque et un peu toc

À la une, A voir, Les critiques, Opéra, Paris

photo Monica Ritterhaus

Au Théâtre des Champs-Élysées, une Alcina venue de Zurich, magnifiquement incarnée par la star Cecilia Bartoli, dévoile les pouvoirs magiques de l’héroïne haendelienne dans une métathéâtralité lourdingue.

Usant du procédé largement rebattu de la mise en abyme, le metteur en scène Christof Loy et son décorateur Johannes Leiacker font de l’île enchantée et maléfique d’Alcina les planches d’un théâtre progressivement mis à nu. Même réalisé avec un indéniable brio, le geste apparaît désormais comme un lieu commun. L’endroit et l’envers s’affichent de manière égale et illustrent la longue désillusion mise en œuvre dans le livret. La pompe fastueuse d’un spectacle baroque avec parties dansées décoratives sur ciel charbonneux fera place aux loges tapissées d’un papier peint crasseux puis à une arrière-scène où s’entreposent des vestiges de portiques et de colonnes antiques dans le vide enfumé d’un théâtre à l’abandon. Sous le signe du décadentisme, la magicienne Alcina apparaît en éclatante prima donna sous les feux de la rampe puis en femme délaissée et désarmée.

Cecilia Bartoli est exceptionnelle, vocalement et scéniquement sur les deux tableaux. Elle abonde en noble et pétulante italianité qu’on aime tant chez elle tout en explorant une large palette de nuances et d’émotions. En témoigne le contraste sidérant entre le blessé « Ah ! Mio cor » interprété avec une infinie délicatesse et l’« Ombre pallide » qui suit, plus expansif, totalement halluciné. Ces sommets d’incarnation laissent pantois. La cantatrice ne cesse d’étonner et d’éblouir.

La distribution féminine autour d’elle est sans faille. En fosse, Emőke Baráth a admirablement remplacé au pied levé Julie Fuchs présente sur scène mais dans l’incapacité de chanter. La soprano hongroise arrivée de Berlin a livré une prestation virtuose et vivante du rôle de Morgana. Varduhi Abrahamyan a imposé des graves sonores et sensuels dans celui de Bradamante. Face à elles, Philippe Jaroussky en Ruggiero se montre plus hardi que lors de sa prise de rôle à Aix. En conservant ses grandes qualités d’agilité et de finesse dans la ligne de chant, il révèle des talents d’acteur plus affirmés et même un brin débridés.

Se réclamant de Shakespeare, Loy mélange les registres mais de manière poussive. Tandis que sa direction d’acteurs est souvent démonstrative et outrancière, le jeu confine souvent à l’hystérie. Dans la fosse, Emmanuelle Haïm surligne également ses effets mais son fougueux orchestre du Concert d’Astrée suit sans peine sa direction pêchue. Ainsi, en dépit d’un spectacle convenu, les sortilèges d’Alcina ont une fois de plus ensorcelé.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Alcina
Georg Friedrich Haendel
Emmanuelle Haïm direction
Christof Loy mise en scène
Thomas Wilhelm chorégraphie
Johannes Leiacker scénographie
Ursula Renzenbrink costumes
Bernd Purkrabek lumières

Cecilia Bartoli Alcina
Philippe Jaroussky Ruggiero
Julie Fuchs Morgana
Varduhi Abrahamyan Bradamante
Fabio Trümpy Oronte
Krzysztof Bączyk Melisso
Barbara Goodman Cupido

Orchestre et Chœur du Concert d’Astrée

Durée de l’ouvrage 3h50 environ avec deux entractes

Production Opernhaus Zürich
Opéra chanté en italien, surtitré en français

Théâtre des Champs-Élysées
Vendredi 16 mars
19H30

Dimanche 18 mars
17H00

Mard 20 mars
19H30

16 mars 2018/par Christophe Candoni
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