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Music-Hall, des paillettes, des rires et des larmes

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

photo Jean-Louis Fernandez

En inénarrable meneuse d’une revue aussi sublime que miteuse, pleine de fantaisie et de mélancolie, Catherine Hiegel joue divinement l’anti-diva dans Music-hall de Jean-Luc Lagarce au Théâtre du Petit Saint-Martin.

Marcial Di Fonzo Bo et Catherine Hiegel retrouvent Lagarce avec bonheur et ressuscitent de façon enthousiasmante Music-hall, un court texte qui date de la fin des années 1980. Parfois injustement considérée comme une fable assez faible, la pièce illustre pourtant toute la passion, l’abnégation, avec lesquelles le dramaturge et sa compagnie, le théâtre de la Roulotte, ont porté le théâtre, loin de l’or et du rouge des institutions prestigieuses, mais au contraire dans des provinces paumées, dans des salles des fêtes quasi vides, devant un public non habitué, parfois enclin aux quolibets.

Chanteuse (en playback) de cabaret, « la fille » au centre de Music-hall se présente comme une figure emblématique de l’artiste avec un grand A majuscule. Visage fardé, paillettes sur et sous ses grands yeux noirs, longue robe également noire et largement fendue, elle entre en scène, lentement, désinvoltement, pour regagner son tabouret fétiche placé à la face, sous le halo des projecteurs, s’y assoit, fait mine, avec habileté. Elle parle, raconte, se remémore sa splendeur passée, rêvée peut-être. Elle décline avec beaucoup d’humour, de dérision et de tristesse, pas d’amertume, les joies et surtout les déboires de la vie de saltimbanque qu’elle a choisie de mener, qui la porte autant qu’elle la malmène, mais à laquelle elle s’accroche et ne voudrait jamais renoncer. Toujours sur les routes, de ville en ville, toutes grises et glauques, de scènes en scènes, forcément spartiates, étroites estrades – même pas de porte pour faire une entrée digne – public absent ou hostile, patrons « goguenards », maigre recette… elle fait son music-hall un brin minable mais elle joue, coûte que coûte, fidèle à sa devise : « qui peut le plus peut le moins ».

Accompagnée de ses deux boys, géniaux Raoul Fernandez et Pascal Ternisien, semblant sortis d’un cabaret expressionniste et s’amusant à camper de fringants grooms d’opérette ou de vaudeville, qui esquissent quelques pas de danse et poussent la chansonnette, Catherine Hiegel fait un numéro particulièrement virtuose et enlevé, aussi drôle que poignant, teinté d’une douce folie, émaillé de fulgurantes saillies, féroces ou tendres, et d’une fine ironie, elle rend savoureuses et bouleversantes les répétitions à l’envi de Lagarce qui cherche toujours à corriger, préciser le discours. L’actrice incarne cette vedette sur le retour, magnifique et déchue, avec une superbe grandeur d’âme, l’art chevillé au corps et au cœur de l’existence.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Music-Hall
de Jean-Luc Lagarce
Mise en scène Marcial Di Fonzo Bo
Avec Catherine Hiegel, Raoul Fernandez, Pascal Ternisien

Costumes Mine Barral Vergez
Coproduction Comédie de Caen, CDN Normandie

Durée : 55 minutes

Petit-Saint-Martin
à partir du 4 octobre 2022
Du mardi au samedi 19h ou 21h (en alternance). Dimanche 16h

26 octobre 2022/par Christophe Candoni
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