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Une Bérénice en demi-teinte

Aix en provence, Belfort, Les critiques, Moyen, Nice, Théâtre, Toulon

Photo Sophie Boulet

Muriel Mayette-Holtz met en scène la pièce maîtresse de Racine avec Carole Bouquet dans le rôle-titre. Un défi courageux dont le résultat ne convainc qu’à moitié.

 Bérénice, l’éternel retour. On le sait, la pièce la plus connue de Racine s’impose avec ses inlassables contradictions : atemporelle (mais précisément contextualisée), difficile (mais portée par des émotions simples), musicale (mais corsetée dans des alexandrins étourdissants). On s’y attaque, on y revient ; on y reviendra. C’est le cas de Muriel Mayette-Holtz, la directrice du Théâtre de Nice, qui la met en scène à nouveau, après l’avoir fait à la Comédie-Française en 2011. C’est le cas, également, de Carole Bouquet, qui reprend le rôle-titre pour la troisième fois, après l’avoir fait sous la direction de Lambert-Wilson aux Bouffes du Nord en 2008 et Jean-Daniel Verhaeghe dans un téléfilm avec Gérard Depardieu diffusé en 2000. C’est une histoire d’amour qui raconte la passion, le devoir et la tragédie du renoncement, avec une intrigue vaporeuse où le vers fait tout.

L’affiche est belle, glamour… Et le théâtre flambant neuf (ou quasiment). Ce vendredi 20 mai, avant la représentation, la directrice inaugurait en grande pompe avec le maire Christian Estrosi le dernier lieu du Théâtre National de Nice, baptisé « la Cuisine », devant un public bronzé et un aréopage d’élus locaux. Cette imposante salle blanche de 600 places, édifiée boulevard de Mercantour à l’orée de la cité azuréenne, a été rachetée à la ville suisse de Carouge qui en avait fait usage alors que sa salle historique était en travaux. Nouvelle addition à l’armada des théâtres du TNN, la salle éphémère devient permanente, aux côtés de l’église des Franciscains au cœur de la vieille ville, et en attendant l’ouverture du troisième lieu, près de la gare, dans le bâtiment « Iconic ». Autant de sites pour remplacer l’ancien paquebot de la promenade du Paillon et préparer la candidature de Nice à la capitale européenne de la culture en 2028.

« Ouvrir avec Bérénice n’était pas le choix le plus facile, confiait l’attachante metteure en scène avant le spectacle. Mais, si on réussit notre coup, tout est possible. » Le résultat, hélas, est un peu mitigé ; en dépit de l’imposante expérience de Muriel Mayette-Holtz et malgré le savoir-faire de son actrice principale. Cette Bérénice est figurée dans un cadre actuel – on pourrait être dans une chambre d’hôtel luxueuse dominant la mer Méditerranée ; vêtu d’un costume-cravate, Titus semble rentrer du travail -, mais, figé dans sa contemporanéité, ce décor ne dialogue pas avec Racine (jamais les personnages n’y prennent place). Les vers sont déclamés avec autant de précision que de justesse (Muriel Mayette-Holtz comprend tout à Racine, mieux que nous certainement…), mais l’intensité de la passion manque de variation. La présence aristocratique de Carole Bouquet s’impose au plateau, mais la comédienne ne fait pas ressentir la douleur du renoncement dans sa chair. Et enfin, l’équilibre du triangle amoureux entre Bérénice, Titus et Antiochus est travaillé, mais ce Titus, bien trop abattu, passe à côté de l’incarnation du pouvoir.

Étrangement, ce sont les défauts de la mise en scène qui participent à son charme. La tragédie n’est pas viscérale, mais elle se dévoile doucement nostalgique, joliment fanée, et très agréable à l’oreille. Quant aux alexandrins, ils envoûtent, sûrement trop, mais l’expérience est très plaisante – même si ces derniers furent, ce vendredi 20 mai, plombés par un incessant festival de sonneries de téléphones portables (du jamais vu… ou plutôt entendu…). En somme, Muriel Mayette-Holtz et Carole Bouquet n’ont pas fait le choix le plus facile, elles ont relevé le défi avec autant de courage que de délicatesse. Et si le coup n’est pas entièrement réussi : tout est encore possible.

Igor Hansen-Love – www.sceneweb.fr

Bérénice de Jean Racine

Mise en scène Muriel Mayette-Holtz

Avec Augustin Bouchacourt, Carole Bouquet, Frédéric de Goldfiem, Frédéric de Goldfiem, Jacky Ido, Ève Pereur

Décor et costumes Rudy Sabounghi

Lumières François Thouret

Musique Cyril Giroux

Assistante à la mise en scène Laure Sauret

Assistant costumes Quentin Gargano-Dumas

Construction décor Ateliers du TNN

Production Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur avec le soutien de la Fondation Onassis      Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur     

Durée : 1 h 30

du 4 au 7 octobre 2023
TNN Nice

Forum de Fréjus
13 octobre à 20h30

Les Sablons à Neuilly / Seine
19 octobre à 20h30

Suisse à l’Octogone à Pully
3 novembre à 20h30

Théâtre Wolubilis à Bruxelles
8.9.10 novembre à 20h30

Théâtre Liberté à Toulon
15.16.17 novembre à 20h30

Espace Michel Simon à Noisy le grand
29 novembre à 20h30

Grrranit à Belfort
7 décembre à 20h

Jeu de Paume à Aix-en-Provence
du 12 au 16 décembre

21 mai 2022/par Igor Hansen-Løve
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