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Madame Klein, psychanalyste sans cœur

À la une, Béthune, Les critiques, Montbéliard, Moyen, Paris, Théâtre

© Pascal Gely

Au Théâtre des Abbesses, Brigitte Jaques-Wajeman remet sur l’ouvrage le texte de Nicholas Wright qu’elle avait monté il y a plus de 25 ans. Avec peut-être moins de résonance aujourd’hui qu’hier.

Même si bien souvent il en brûle d’envie, jamais ô grand jamais un patient n’osera interroger son thérapeute sur sa vie personnelle. Mme Klein fait sauter cette digue et livre sur un plateau les errances et tourments de trois psychanalystes, dont Mélanie Klein, pionnière de la psychanalyse des enfants du Londres des années 1930. Mais loin de l’image idéale que le transfert fait habituellement miroiter au patient, l’envers du décor se révèle peu reluisant.

Déstabilisée par la mort brutale et mystérieuse de son fils Hans, Madame Klein ne perd rien de sa figure tutélaire. Auprès de sa fille Melitta qui n’arrive à s’extirper de ses griffes acérées ; et surtout dans le regard subjugué de son amie Paula qui aspire à devenir son élève, voire à remplacer sa fille. Dans ce huis clos nocturne – émaillé par le conflit qui l’oppose à Melitta persuadée que son frère s’est suicidé à cause d’elle – Mélanie dévoile progressivement son vrai visage, celui d’une narcisse vampirisant son entourage.

Poussé à son paroxysme, frôlant parfois la caricature, le portrait de la psychanalyste dressé par Nicolas Wright a tout pour faire frémir. Bien interprétée par Marie-Armelle Deguy, Mélanie Klein apparaît comme un monstre froid aveuglé par son prisme analytique. Sans aucune spontanéité, incapable d’aimer, elle détruit sa relation avec Melitta, consœur méprisée et éternelle « patiente zéro ». Pourtant le texte ne parvient pas à saisir. Sec dans sa construction, il n’imprime pas cette nervosité formelle dans le fond et met un certain temps à se nouer. Au regard de certaines œuvres plus récentes – comme la série américaine In Treatment – il semble un brin dépassé et ne plus s’inscrire dans le vif débat qui entoure aujourd’hui encore la psychanalyse.

Malgré tout Brigitte Jaques-Wajeman réussit à imposer un rythme en rebondissant sur les fragments les plus grinçants. Dans une scénographie élégante quoi qu’un peu vieillotte, elle s’amuse avec la dualité de ce trio de femmes qui ne sont pas aussi stables que leur métier le laisserait à penser. Quand elles ne versent pas dans un jeu trop psychologisant, les trois comédiennes sont d’ailleurs particulièrement convaincantes. Assez en tout cas pour pousser quiconque voulant se lancer dans une psychanalyse à réfléchir à deux fois avant de choisir son thérapeute.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Mme Klein
Texte, Nicholas Wright
Traduction, François Regnault (Editions du Seuil)
Mise en scène, Brigitte Jaques-Wajeman
Avec Marie-Armelle Deguy, Sarah Le Picard et Clémentine Verdier
Assistant à la mise en scène, Pascal Bekkar
Lumières, Nicolas Faucheux
Scénographie, Emmanuel Peduzzi
Assistant scénographie, Michel Féaudière
Costumes Pascale Robin & Emmanuel Peduzzi
Accessoires, Franck Lagaroje
Musique, Marc-Olivier Dupin
Son, Stéphanie Gibert
Maquillage & coiffure, Catherine Saint-Sever
Assistantes costumes, Pauline Yaoua Zurini
Coproduction Théâtre de la Ville-Paris, Théâtre des 13 Arches-Brive, Compagnie Pandora // Avec le soutien financier de la DRAC Ile-de-France
Spectacle créé le 4 octobre 2017 au Théâtre des Abbesses
Durée : 2h

Théâtre des Abbesses
du 4 au 20 octobre 2017

MA, Scène nationale de Montbéliard
7 novembre

Théâtre de Fontainebleau
1er décembre

Les Treize Arches, Brive
14 décembre

Comédie de Béthune
du 24 au 26 janvier 2018

5 octobre 2017/par Vincent Bouquet
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