Un ballet « unique » et « ambitieux » en hommage au chanteur américain, mais aussi une création à la Philharmonie ou un projet autour de l’écologie, les aventures se prolongent pour le chorégraphe et danseur Benjamin Millepied qui prévoit de remonter sur scène, probablement en 2025.
Benjamin Millepied, qui a posé ses valises en France il y a deux ans après plusieurs années aux États-Unis, présente sa dernière production, Grace – Jeff Buckley dances, à La Seine Musicale. Ses dix danseurs, recrutés spécialement pour ce spectacle, y retracent les grandes étapes de la vie du musicien mort prématurément en 1997, connus pour son album culte Grace et sa reprise de Leonard Cohen, Hallelujah. « C’est un vrai départ, cette œuvre, parce que son histoire est digne d’une tragédie d’opéra », confie le chorégraphe et danseur, peu avant la première.
Lui qui a déjà chorégraphié une cinquantaine de ballets ou revisité Carmen au cinéma innove également par la forme : à la danse, il a ajouté du texte, avec « des entrées dans le journal intime » de Buckley, mais aussi du chant, avec deux morceaux interprétés en direct. Enfin, Benjamin Millepied utilise de la vidéo en live « pour créer comme des scènes de cinéma ». « C’est assez unique comme mode de narration », estime l’ancien directeur de la danse de l’Opéra de Paris (2014-2016). « Je pense que c’est le ballet le plus ambitieux que j’aie produit seul avec Solenne » du Haÿs Mascré, avec qui il travaille sur de nombreux projets.
Grand admirateur de Buckley, mort noyé à l’âge de 30 ans, depuis son adolescence passée à New York, Benjamin Millepied, 47 ans, aime la capacité du musicien, incarné par l’un des danseurs, « à transmettre ses émotions – la joie, la dépression, la mélancolie – par sa voix ». Le spectacle entend « faire vivre cette musique avec des images humaines qui la transcendent encore plus ».
« Conscience du corps »
Et les projets ne manquent pas pour celui qui, avant son retour sur sa terre natale, a multiplié les chassés-croisés entre la France et les Etats-Unis, où il fut « principal danseur » au New York City Ballet ou encore fondateur de la compagnie LA Dance Project. « Je vais remonter sur scène, dans un solo créé par Dimitri Chamblas », chorégraphe et producteur de film, annonce-t-il, sans toutefois s’avancer davantage. « L’année prochaine ».
Les danseurs de sa compagnie américaine seront par ailleurs en mars prochain à la Philharmonie de Paris dans une nouvelle création, Rituel, qui célèbrera, en autres, l’anniversaire de la naissance du compositeur Pierre Boulez avec le chef d’orchestre finlandais Esa-Pekka Salonen et l’Orchestre de Paris. « Un honneur pour moi », souligne Benjamin Millepied.
Autre événement marquant en 2025 : la deuxième édition de la Ville dansée, une pièce interprétée dans plusieurs endroits inattendus de la capitale et de la banlieue proche, qui sera « créée par plusieurs chorégraphes » et portera sur « l’environnement, l’écologie, le techno-capitalisme, autour d’une partition créée sur ces sujets il y a plus de 40 ans », dit-il.
Quand au Paris Dance Project, un incubateur de talents chorégraphiques en Ile-de-France lancé par le danseur à l’été 2023, il « se développe », se réjouit-il. L’idée, rappelle le Franco-Américain, « est d’amener la conscience du corps, du mouvement, de la danse, dans les écoles ». Un programme d’éducation qu’il « adore ». Enfin, un dernier projet est prévu « à l’automne ». Mais là, il n’en dira pas plus…
Karine Perret © Agence France-Presse
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