Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet ont recréé spécialement pour le Festival d’Avignon une nouvelle version de leur ballet Babel. Ce Babel.7.16 est une ode au respect et à la différence. Un message d’espoir dans un festival où il a beaucoup été question de la barbarie dans le monde.
Les deux chorégraphes célèbrent le vivre ensemble. Cela peut paraître un peu convenu, un peu désuet, mais leur spectacle est une sacrée bouffée d’oxygène dans un festival qui a souvent été au cœur de l’actualité brulante. C’est une petite bulle d’air agréable et rassurante. Ainsi à la vision barbare et juste des Damnés de Ivo van Hove succède une ode à l’amour et à la paix. Une note d’espoir pour achever cette 70ème édition foisonnante.
Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet ont rassemblé une troupe de 23 danseurs, 9 de plus que lors de la création en 2010. Ils sont accompagnés de chanteurs et de musiciens pour un voyage aux multiples sonorités de l’Inde avec Mahabub Khan et Sattar Khan au Japon avec les Taiko – énormes tambours japonais de Shogo Yoshii, en passant par l’Italie médiévale avec les percussions de Gabriele Miracle et la voix de la soprano Patrizia Bovi. Un voyage musical exaltant et dépaysant dans lequel toutes les langues se bousculent.
Sur le plateau les structures métalliques d’Antony Gormley donnent de la verticalité. Elles s’assemblent dans un savant jeu de construction pour former une tour au centre de la Cour. Les danseurs bougent partout. On ne sait plus où donner de la tête. Ils savent aussi jouer la comédie. Le spectacle est ponctué de monologues savoureux notamment sur l’histoire du Palais des Papes qui vaudrait aujourd’hui à la vente 7,16 milliard d’euros !
Ce Babel 7.16 est un pays imaginaire où toutes les nationalités se mélangent et vivent ensemble. Un spectacle pour lutter contre les préjugés. Malgré son titre, l’aspect religieux n’écrase pas la dramaturgie. C’est avant tout un spectacle joyeux aux images spectaculaires. Le danseur américain Darryl E. Woods se transforme en oiseau porté par les bras de ses collègues. La suédoise Ulrika Kinn Svensson est prodigieuse dans le rôle d’une poupée robot et son duo avec le québécois Francis Ducharme, transformé en homme des cavernes fait le lien dans cette traversée de l’humanité des origines du monde au futur le plus innovateur. Babel c’est une sorte de United color of dance.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Babel 7.16
Chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet
Musique Patrizia Bovi, Mahabub Khan, Sattar Khan, Gabriele Miracle, Shogo Yoshii
Conseil musical Fahrettin Yarkin
Scénographie Antony Gormley
Assistanat chorégraphique Nienke Reehorst
Dramaturgie Lou Cope
Texte Lou Cope, Vilayanur Ramachandran
Costumes Alexandra Gilbert
Lumière Urs Shoenenbaum, Adam Carrée
Avec Aimilios Arapoglou, Magali Casters, Navala « Niku »Chaudhari, Sandra Delgadillo, Francis Ducharme, Jon Filip Fahlstrom, Leif Federico Firnhaber, Darryl E. Woods, Damien Fournier, Ben Fury, Aliashka Hilsum, Ulrika Kinn Svensson, Kazutomi « Tsuki » Kozuki, Paea Leach, Josepha Madoki, Christine Leboutte, Nemo Oeghoede, James O’Hara, Helder Seabra, Mohamed Toukabri, Majon van der Schot, James Vu Ahn Pham et les musiciens Kazunari Abe, Patrizia Bovi, Mahabub Khan, Sattar Khan, Gabriele Miracle, Shogo Yoshii
Production Eastman, La Monnaie/De Munt (Bruxelles)
Coproduction Sadler’s Wells (Londres), Fondazione Musica per Roma, Grand Théâtre de Luxembourg, Fondation d’entreprise Hermès, Theaterfestival Boulevard (‘s HertogenBosch), Migros Culture Percentage Dance Festival Steps (Zürich), Ludwigsburger Schlossfestspiele, Festspielhaus Sankt-Pölten, La Villette (Paris)
Avec le soutien de Dash Arts 2010 programme on Arabic Arts, Garrick Charitable Trust, Fondation BNP Paribas, gouvernement de la Flandre et la Ville d’Anvers
Durée : 1h50Avignon 2016
Cour d’honneur du Palais des papes
Du 20 au 23 juillet à 22h
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