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La fumeuse Autobiography de Wayne McGregor

Danse, Festival d'Avignon, Les critiques, Moyen

Photo Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon

Au Festival d’Avignon, dix danseurs de la Company Wayne McGregor se livrent à une pure démonstration de leur virtuosité dans Autobiography, une pièce conçue à partir du génome de son chorégraphe.

La représentation d’Autobiography donnée dans la Cour carrée du Lycée Saint-Joseph commence là où Outwitting the Devil d’Akram Kahn s’est terminé, soit dans un nuage de fumée. L’envol épars de cet épais volute, dont l’effet visuel n’est pas sans beauté, résume un peu l’idée qu’on se fait de la pièce au discours plutôt fumeux. Le chorégraphe britannique, qui fait son premier Festival d’Avignon alors que sa compagnie fête ses 25 ans d’existence, cherche à relater les éléments constitutifs de l’existence imprégnés dans les corps. Bien sûr, la danse abruptement abstraite de McGregor n’illustre rien ; ce sont les intentions pompeuses du chorégraphe qui nous renseignent.

Plusieurs pièces, dont Ataxia et Genus, attestent du vif intérêt de McGregor pour les sciences, la psychologie cognitive et les nouvelles technologies. Pour Autobiography, dont l’ambition est de questionner ce qui fait l’ADN de son geste artistique, il a entrepris d’obtenir un séquençage complet de son propre code génétique et récolté un ensemble conséquent de données. La composition fragmentaire de la pièce en rend compte. Elle est constituée de 23 sections autonomes – 23 comme le nombre de paires de chromosomes que contient le génome humain – dont chacune renvoie à un thème, un souvenir, quelque chose appartenant à son vécu personnel. L’ordre de ces tableaux est aléatoirement dicté par un algorithme, ce qui rend la progression de l’oeuvre différente à chaque représentation. Seuls le début et la fin, évoquant la naissance et la mort, sont inamovibles. Cette absence de fixité au gré d’infinies recombinaisons hasardeuses est un procédé original qui promettait un spectacle placé sous les signes de la surprise, de l’inconfort, du hasard. Mais il n’en est rien. C’est en terrain bien connu et balisé que nous mène la pièce.

En solo, duo, trio, en groupe, ensemble ou séparés, les danseurs donnent le sentiment de toujours danser la même chose. L’écriture chorégraphie nerveuse de McGregor a de séduisante qu’elle fait se déployer une énergie urgente, qu’elle sollicite au maximum la souplesse physique et la vélocité rythmique de ses interprètes, mais elle demeure trop invariante et uniforme, identique à elle-même, cédant à la redite et à la facilité.

Autobiography étale avec fluidité un langage déjà vu et revu chez le chorégraphe. Cette gestuelle toute en tension, en palpitation, en dislocation, qui parfois électrise, mais aussi épuise. Les corps perpétuellement agités et secoués glissent au sol, se jettent, se portent, s’étirent, tournoient sur fond de musique électro – composée par Jlin. Un plafond constitué de triangles inversés en métal et de néons vient inopinément se déposer à quelques centimètres du sol et piéger les interprètes dans ses arcanes labyrinthiques. Malgré l’engagement de danseurs techniquement parfaits, ondulants et anguleux, élastiques, acrobatiques, la pièce se donne à voir avec trop de froideur, comme une démonstration de force où l’émotion est totalement absente.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Autobiography
Conception Wayne McGregor
Chorégraphie Wayne McGregor en collaboration avec les danseurs de la compagnie
Avec Joshua Barwick, Rebecca Bassett-Graham, Camille Bracher, Jordan James Bridge, Izzac Carroll, Maria Daniela, Benjamin Holloway, Chien-Shun Liao, Jacob O’Connell, Daniela Neugebauer
Musique Jlin
Scénographie, projection Ben Cullen Williams
Lumière Lucy Carter
Costume Aitor Throup
Dramaturgie Uzma Hameed
Algorithme Nick Rothwell

Production
Production Studio Wayne McGregor
Coproduction Sadler’s Wells Theatre (Londres), Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Edinburgh International Festival, Festspielhaus St Pölten (Autriche) , Carolina Performing Arts at The University of North Carolina at Chapel Hill (États-Unis) , Movimentos Festwochen der Autostadt (Wolfsburg)
Avec le soutien West Kowloon Cultural District (Hong Kong) , Festival Diaghilev. P.S (Saint-Pétersbourg) , Centro Cultural Vila Flor (Guimarães) , pour la musique : Seattle Theatre Group (États-Unis), Trinity Laban Conservatoire of Music and Dance (Londres).
Musique en collaboration avec Unsound.

Durée : 1h20

Festival d’Avignon 2019
Cour du Lycée Saint-Joseph
18 19 20 | 22 23 juillet à 22H

20 juillet 2019/par Christophe Candoni
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