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Appel de Montreuil: le spectacle vivant interpelle Emmanuel Macron et lance une pétition

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Logo de Sarah W. Rose

Plusieurs organisations, syndicats et personnalités de la culture ont lancé mardi un « Appel de Montreuil » pour dénoncer une « vision comptable » du gouvernement. Le texte fait le constant que dans le document « Action Publique 2022 » dont certains passages avaient été publié par le Monde « ne figure aucune vision, aucune ambition pour le rÎle du MinistÚre, pour la place des arts, des patrimoines et de la culture dans notre société, autre que sa destruction. » Cet appel a déjà été signé par plus de 2000 personnalités. Voici le texte dans son intégralité et un lien pour signer la pétition sur le site Mes Opinions.

À l’attention : Le PrĂ©sident de la RĂ©publique, le Premier ministre

Nous, citoyennes et citoyens, habitants, artistes, professionnels des mĂ©tiers du spectacle, des arts et de la culture, journalistes, historiens, enseignants, Ă©ducateurs, Ă©lus locaux, agents de la fonction publique territoriale et d’État, reprĂ©sentants de syndicats, d’organisations, d’associations,

Nous sommes aujourd’hui rassemblĂ©s pour rĂ©affirmer que les arts, les patrimoines et la culture sont une cause nationale et citoyenne, et ne peuvent en consĂ©quence ĂȘtre livrĂ©s Ă  la seule marchandisation.

Nous sommes indĂ©fectiblement attachĂ©s Ă  une ambition collective qui doit avoir pour objet de placer la crĂ©ation artistique au cƓur de notre projet de sociĂ©tĂ©, d’accompagner tous ceux qui favorisent la transmission, l’éducation, le partage et la rencontre avec l’art, d’affirmer la nĂ©cessitĂ© d’une diversitĂ© culturelle, esthĂ©tique et territoriale, lĂ©gitimĂ©e par l’association des habitants Ă  sa construction.

C’est pourquoi le service public des arts, des patrimoines et de la culture doit continuer Ă  exister et se dĂ©velopper en France pour garantir la libertĂ© de crĂ©ation, encourager la diversitĂ© des expressions artistiques et favoriser l’accĂšs aux Ɠuvres et aux patrimoines pour le plus grand nombre de nos concitoyens.

À ce titre, nous sommes dĂ©terminĂ©s Ă  faire entendre au PrĂ©sident de la RĂ©publique et Ă  son Gouvernement notre dĂ©saccord avec la philosophie qui anime la contribution du ministĂšre de la Culture aux travaux du « ComitĂ© Action Publique 2022 », dont nous avons pu prendre connaissance.

Cette « contribution » constitue une rupture sans prĂ©cĂ©dent avec l’idĂ©e mĂȘme de politique publique des arts et de la culture dĂ©veloppĂ©e depuis des dizaines d’annĂ©es dans un consensus rĂ©publicain acceptant l’idĂ©e que la culture n’est pas un bien comme les autres. Ce fut tout l’enjeu, Ă  l’échelon des discussions internationales, de la bataille pour l’exception culturelle de faire en sorte que tous les pays puissent dĂ©velopper leurs politiques publiques, y compris en rĂ©gulant le marchĂ©, Ă  travers par exemple des politiques de soutien au cinĂ©ma.

Dans cette contribution Action Publique 2022 ne figure aucune vision, aucune ambition pour le rĂŽle du MinistĂšre, pour la place des arts, des patrimoines et de la culture dans notre sociĂ©tĂ©, autre que sa destruction. Seulement l’empreinte d’un projet de sociĂ©tĂ© cynique, uniquement guidĂ© par une vision comptable et une recherche illusoire de rentabilitĂ©. Chaque mesure proposĂ©e dans ce document est d’ailleurs assortie d’attentes en termes de « gains financiers » et de rĂ©ductions d’effectifs.

En matiĂšre de crĂ©ation artistique, moteur de toute politique culturelle, il s’agirait, dans une pure logique comptable, d’augmenter la diffusion au dĂ©triment de la crĂ©ation. En outre, il pourrait ĂȘtre dĂ©rogĂ© au cadre lĂ©gal qui fixe les missions d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral exercĂ©es par les structures labellisĂ©es (scĂšnes nationales, centres dramatiques nationaux…), Ă  la demande des collectivitĂ©s territoriales ou « pour mieux rĂ©pondre aux attentes du public »… En d’autres termes, la programmation des théùtres ou des centres d’art labellisĂ©s pourrait devoir s’adapter aux desiderata d’Ă©lus locaux ou cĂ©der aux demandes de tourneurs privĂ©s.

Quant Ă  la prĂ©servation des archives, mission partagĂ©e par l’État et les collectivitĂ©s territoriales, le projet invite Ă  « limiter l’archivage aux seules archives essentielles » ! Qui donc dĂ©cidera aujourd’hui, pour les futurs historiens, que certaines archives sont plus essentielles que d’autres ? De fait, la proposition de numĂ©riser des masses considĂ©rables de documents sous prĂ©texte de faire des Ă©conomies s’accompagnerait de leur destruction. Inepte et intolĂ©rable, celle-ci est une atteinte Ă  l’exercice de la dĂ©mocratie et la citoyennetĂ©.

Logique de rentabilitĂ© encore pour les musĂ©es – services Ă  compĂ©tence nationale qui sont actuellement directement rattachĂ©s Ă  l’administration centrale du MinistĂšre. Le projet de fusion tous azimuts de ces musĂ©es, pour les inscrire dans une trajectoire mercantile, et qui serait censĂ©e rĂ©pondre au dĂ©sengagement de l’État, est totalement dĂ©passĂ© et archaĂŻque. Nous portons l’idĂ©e que les musĂ©es doivent, plus que jamais, ĂȘtre placĂ©s au cƓur de la vie de la CitĂ©, comme lieu de partage des cultures, de transmission des connaissances et des savoirs et d’accĂšs aux Ɠuvres majeures de l’humanitĂ©. Ces musĂ©es permettent de faire sociĂ©tĂ© ; ils sont un don pour faire culture !

L’audiovisuel public Ă©videmment n’est pas en reste. Le MinistĂšre propose, entre autres, l’arrĂȘt pur et simple de France Ô, le regroupement de Radio France et France tĂ©lĂ©visions en un « holding », la fermeture des bureaux rĂ©gionaux de France 3 et une « reconfiguration des orchestres de Radio France », pouvant aboutir Ă  la suppression de l’un d’eux. Loin de ces viles propositions, nous portons l’ambition d’un service public de l’audiovisuel qui participe pleinement Ă  l’amĂ©lioration de la qualitĂ© du dĂ©bat public et renforce ainsi la dĂ©mocratie.

Concernant l’administration centrale qui se doit d’ĂȘtre « stratĂšge », elle se verrait pourtant dĂ©pouillĂ©e de ses missions, notamment en transfĂ©rant aux « services dĂ©concentrĂ©s et Ă©tablissements publics la gestion des dispositifs d’intervention, d’animation ou de subvention », pour en faire une administration technocratique et hors-sol, avec des suppressions de postes Ă  la clĂ©, bien loin des besoins et des rĂ©alitĂ©s ! Faut-il rappeler que l’administration centrale du MinistĂšre assure la cohĂ©rence des politiques nationales, ce qui fait prĂ©cisĂ©ment la raison d’ĂȘtre du ministĂšre. Demain, c’est exactement le contraire qui est prĂ©vu avec le projet de son Ă©clatement façon puzzle, entraĂźnant Ă  sa suite toutes les inĂ©galitĂ©s de traitement et la fin des politiques publiques nationales. Il en serait fini d’un ministĂšre garant d’un service public de la Culture pour toutes les populations sur l’ensemble du territoire.

Nous, citoyennes et citoyens, artistes, professionnels des mĂ©tiers des arts, des patrimoines et de la culture, journalistes, historiens, Ă©lus, agents de la fonction publique territoriale et d’État, reprĂ©sentants de syndicats, d’organisations, d’associations, usagers,

– Soutenons un projet de sociĂ©tĂ© progressiste et Ă©clairĂ©, oĂč les arts, les patrimoines, la presse et la culture sont des Ă©lĂ©ments essentiels Ă  l’émancipation individuelle et collective, Ă  la libertĂ©, Ă  l’égalitĂ©, Ă  la fraternitĂ©, et dont la vitalitĂ© contribue Ă  l’épanouissement des populations et Ă  la dĂ©mocratie culturelle, comme au rayonnement politique et Ă©conomique de la France,

– RĂ©affirmons que le soutien Ă  une crĂ©ation audacieuse, exigeante, novatrice, plurielle, favorisant l’émergence de nouveaux artistes, l’ouverture aux autres cultures, l’équitĂ© territoriale, le dĂ©veloppement de la mĂ©diation culturelle pour un accĂšs de toutes et tous Ă  la culture sont les fondements d’une politique culturelle humaniste et progressiste.

Dans notre sociĂ©tĂ© dĂ©chirĂ©e par les inĂ©galitĂ©s de toutes sortes et les replis mortifĂšres, nous sommes convaincus qu’une politique culturelle publique moderne doit ĂȘtre concertĂ©e dans un cadre dĂ©mocratique et qu’elle doit se faire avec celles et ceux qui la font vivre.

C’est pourquoi, sans transiger sur les principes et les valeurs qui fondent les politiques culturelles publiques, dans l’objectif de les amĂ©liorer en les adaptant aux enjeux du monde contemporain et d’une modernitĂ© Ă©clairĂ©e, nous dĂ©cidons de nous rĂ©unir dans le cadre de Nouveaux États gĂ©nĂ©raux afin d’élaborer ENSEMBLE un pacte national des arts, des patrimoines et de la culture.

16 janvier 2018/par Dossier de presse
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